Yerim

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XY

Le musée d'histoire.

Ok.

Je m'attendais à un truc chiant, mais pas à ce point. Elle a vraiment fait fort, elle n'aurait sans doute pas pu faire pire. Je la regarde payer les places avec une attitude qui m'agace, je suis certain qu'elle l'a fait exprès.

Je la suis sans dire un mot, en essayant de paraitre enthousiaste, ce qui semble plutôt mal partit.

-        Tu vas voir, c'est génial, il y a plein d'histoires incroyable.

Youpi !

Son engouement me répugne, mais je tente de le dissimuler derrière un sourire. Incroyable ou pas, ça reste des histoires qui ne m'intéressent en rien.

-        J'ai hâte de visiter, je ne peux m'empêcher de dire.

Elle me fait un grand sourire et se dirige vers un des couloirs du bâtiment.

C'est une blague ?

Je lis l'écriteaux : la femme à travers les âges.

Un musée féministe, c'est bien pire qu'un musée normal, j'ai presqu'envie d'abandonner et de rentrer chez moi, mais j'ai déjà accepté l'invitation, en plus d'être bien trop impliqué dans le défi que je me suis donné. Je prends une grande inspiration et affiche un sourire de façade.

-        Tu vas voir, ils ont des histoires incroyables.

Ouais super.

Je la suis en trainant le pas comme un enfant grognon.

-        Regarde, là c'est Frida Khalo, c'est une peintre révolutionnaire.

Je ne l'écoute qu'à moitié, je fais semblant d'être intéressé, mais il est difficile pour moi de ne pas regarder dans le vide pendant qu'elle essaie de m'apprendre des choses. Je décide de la laisser parler, et de hocher la tête par moment. Généralement une fois qu'une fille est certaine d'avoir l'attention de son interlocuteur le plus dur est fait, elle se mettra à parler, peu importe qu'on l'écoute ou non. La plupart du temps elles ne soucient pas vraiment qu'on les écoute, elles souhaitent simplement s'exprimer devant une personne qui ne manifeste pas un trop grand désintérêt.

-         Là c'est Margaret Keane, pendant des années son mari s'appropriait le succès de ses peintures, jusqu'à ce qu'elle décide de le revendiquer, c'est elle qui a inspiré le film big eyes.

Son enthousiasme est incompréhensible pour moi, qu'y a t-il d'intéressant dans ces histoires ? Une femme qui se laisse dominer par amour et qui une fois le cœur brisé décide de se venger, c'est pathétique.

-        Alice Guy Blache, la première cinéaste.

A cette phrase je tique, c'est une femme qui a commencé le cinéma ? Je trouve cette information un peu trop surprenante pour qu'elle soit vraie.

-        C'est pas les frères lumières ?

-        Regarde, lit, c'est à peu près aux mêmes époques, sauf qu'elle faisait de la fiction, on ne cite que George Méliès pourtant c'était la même année.

-        Humm.

On ne peut pas vraiment savoir qui a eu l'idée en premier, ce n'est donc pas vraiment la première personne à faire du cinéma, mais la première femme à faire du cinéma. C'est bien plus logique comme ça.

Je me met à regarder les titres par moi-même, pour voir ce qui pourrait m'intéresser dans toutes ces histoires de bonnes femmes. Je suis curieux, mais je reste sceptique par rapport à tout ça.

TempêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant