Yerim

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XY

Ce n'était pas vraiment un rendez-vous, on s'est à peine parlé, mais étrangement je suis tout de même content d'avoir pu l'accompagner.

Je la regarde monter les escaliers de son immeuble, en portant tant bien que mal deux gros sacs. Je lui ai proposé de l'aider, malgré les charges que je porte déjà, mais elle a insisté en avançant qu'elle savait se débrouiller toute seule. Quand je la vois, chargée comme un âne, je me demande vraiment comment elle aurait fait si je n'avais pas été là.

-        Ouvre la porte, souffle t'elle en s'arrêtant devant son appartement.

-        Les clés sont où ?

-        Dans mon sac, dit-elle en me désignant un des sacs que je porte.

Je me mets à fouiller dedans, avant de tomber sur un trousseau de clé. Je me dépêche d'ouvrir la porte et de poser les sacs dans la cuisine.

-        Voilà, soupire t'elle en posant tout.

Elle s'étire légèrement avant de se tourner vers moi.

-        Tu veux boire quelque chose ?

-        Non ça va merci.

-        Merci de m'avoir aidé, c'est gentil.

Je sais qu'il est temps pour moi de m'en aller, car je la vois s'agiter. Elle va ranger ses courses, et même en l'ayant accompagné, je ne pense pas être le bienvenu dans son espace personnel.

-        Je vais y aller, dis-je enfin, en voyant son visage se déformer dans une mimique indéchiffrable.

Elle est juste pressée de se retrouver seule.

-        Ok, on se parle plus tard, et merci encore.

Je lui fais un grand sourire et sors de son appartement. C'est la première fois que je sens ma présence aussi intrusive dans l'espace de quelqu'un, j'ai vraiment eu l'impression d'être trop là, comme si je m'imposais.

C'est une fois dans ma voiture, que je m'aperçois que je tiens toujours ses clés en mains. Je souffle, je vais donc devoir refaire tout le chemin inverse ?

Elle a sans doute un double quelque part.

Je démarre le véhicule, je lui rendrais un autre jour.

Mais quand ?

J'éteins la voiture et m'adosse contre mon siège.

C'est pas bien.

Ma conscience me pousse à lui redonner ses clés, même si je n'ai franchement pas envie de monter tous les escaliers une deuxième fois.

Je les monte 4 à 4, pour aller plus vite et entre dans son appartement.

-        Nevitha, j'ai pris tes clés sans faire exprès, je les pose sur la table, fais-je en ne la voyant nulle part.

Elle ne répond rien, ce qui est étrange vu les dimensions réduites de son appartement. Intrigué, je me mets à la chercher, même si je ne pense pas en avoir le droit.

Je n'ai pas besoin d'aller loin ; je la trouve, allongée par terre dans le salon.

-        Nevitha ?

Voyant que je n'obtiens aucune réponse, je me mets à paniquer. Je lui secoue l'épaule, et la retourne pour voir son visage. Elle est consciente puisque ses sourcils sont froncés.

-        Il se passe quoi ? me dis-je à moi-même en observant la scène.

-        Tu fais quoi là ? me demande t'elle soudain, les yeux à moitié ouvert.

TempêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant