Yerim

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XY

Je suis assis au milieu des hommes de ma famille, ils parlent de la politique d'un pays, je ne sais plus lequel, mais un pays qui semble les diviser en deux camps, les faisant s'affronter dans un débat agité.

Mon téléphone vibre.

Nevitha : hey

Déjà ?

Je ne peux m'empêcher de sourire, une fille qui fait le premier pas vers un garçon, sans qu'ils se parlent souvent, c'est une fille qui lui offre de la considération et avec considération vient affection, et l'affection est le fil conducteur vers l'amour. Je choisi de ne pas lui répondre à l'instant, elles accordent généralement plus d'intérêt lorsqu'on leur en accorde moins, c'est une loi universelle.

Je reporte mon attention sur la conversation, qui a finalement dévié sur un autre sujet.

-        Pardon, Djibril une femme est comme un enfant, tu dois la corriger si elle n'est pas sur le bon chemin, elles le savent et elles l'acceptent, celles qui refusent ont été mal élevées.

Je ne comprends pas comment ils ont réussi à passer de politique à ça, mais je me tais et j'écoute ce qu'ils ont à dire. Même si ce sont généralement les mêmes choses qui se répètent depuis que je suis petit.

-        Effectivement, mais il ne faut pas les corriger pour rien non plus, ce ne sont pas des animaux.

-        Ce sont nos enfants, elles nous doivent le respect.

-        Non mais il y a des hommes qui exagèrent quand même, ils ne corrigent pas leurs femmes, ils les tabassent, en oubliant qu'elles ne sont pas en mesure de répondre, ce n'est pas normal.

-        Je n'en disconviens pas, mais cela dépend aussi de la faute qu'elle a commise.

-        Non, Ousmane ça n'a rien à voir, même quand ton enfant fait une très mauvaise action, tu ne vas pas le frapper comme s'il était ton égal.

-        Non, mais la femme est en mesure de faire des erreurs que les enfants ne pourront jamais commettre.

Un silence se fait. Un silence gênant que je ne comprends pas, ils ne parlent pourtant pas de sujets tabous, c'est l'un des sujets récurrents dont ils ont fait mon enseignement. D'habitude, ces débats peuvent durer plus longtemps que ça et mener à d'autres, puis encore à d'autres et ainsi de suite. Ils se regardent tous en silence, comme lorsqu'une de leur discussion ne trouve plus aucune argumentation, ce qui pour moi n'est pas le cas ici.

Je choisis de ne pas poser de question, encore une fois je n'ai pas mon mot à dire tant qu'ils ne m'invitent pas à le donner. Je préfère répondre à Nevitha pour échapper à cette atmosphère étrange.

Moi : tu vas bien ?

Nevitha : oui et toi ?

Moi : tranquille

J'attends de voir si elle relancera la conversation, je ne peux pas lui montrer trop d'attention, surtout avec le caractère qu'elle a.

Nevitha : quoi de neuf ?

Un grand sourire s'épanouit sur mon visage. Elle ne semble pas être là pour me demander quoi que ce soit, elle est là parce qu'elle a envie de me parler. Ce changement de situation, bien que surprenant, est une bonne chose pour moi.

Moi : pas grand-chose, la routine et toi ?

Nevitha : pareil

TempêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant