28/ Être perdue dans un lieu familier

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Katerine ignore pourquoi elle a accepté de suivre l'inconnue. Elle sait que c'est une mauvaise idée. Elle sait qu'elle risque de faire exploser une bombe si jamais Campbell est là, lui aussi. Parce que l'inconnue n'en est pas une. Kat a deviné qu'il s'agit de la sœur jumelle de Matthew. Elle lui ressemble énormément. Elle a le même sourire à tomber. Et les mêmes yeux.

— Harry ! Amène-moi une des grandes serviettes de la chambre d'ami, s'il te plaît... je viens de pêcher une sirène...

Kat sourit au trait d'humour. Elle la trouve sympathique cette sœur. Quand elle pense qu'elle a rompu pour ne pas avoir à la rencontrer !

— Merci, dit Kat en attrapant la serviette que lui tend un grand gaillard roux tout en longueur.

Harry a lui aussi l'air très sympathique. Ça n'arrange pas Katerine. Elle aurait préféré que ce soit des snobs méprisants et hautains. Mais ça n'est pas le cas.

La jeune femme reste sur le pas de la porte. Elle refuse de s'asseoir. Elle prétexte de ne pas vouloir tacher et abîmer la maison. La sœur de Matthew envoie Harry faire des chocolats chauds et entraîne de force Kat vers le salon après lui avoir pris ses baskets trempées.

— Allons ! Pas de problème ! Cette maison en a vu d'autres !! Au fait moi, c'est Jane Campbell. Et mon mari s'appelle Harry.

— Harry Campbell, donc.

— Non ! Harry Stocker ! J'ai gardé mon nom de jeune fille ! s'exclame ne riant Jane devant le visage déconfit de Harry. Ne le lancez pas sur le sujet, il ne va plus lâcher l'affaire...

— Désolée...Je ne voulais pas...

— Ne vous inquiétez pas ! Et nous avons à faire à ... ?

— Ah ! Oui ! Je m'appelle... Sylvia Benford...

Pourquoi a-t-elle donné le nom de son amie ? C'est totalement stupide ! Si jamais Jane connaît les Benford, elle est cuite !

— Sylvia. Très heureuse de vous rencontrer. Allez-vous sécher dans la salle de bain ! Vous y trouverez ce qu'il faut...

Katerine est déjà partie, ignorant qu'elle vient de commettre sa première erreur. Lorsqu'elle revient. Elle a les cheveux à peu près secs. Et ses vêtements ne gouttent plus. Elle récupère ses baskets chaudes d'être passées dans le sèche-linge.

— Mais que faisiez-vous à courir en plein orage !

— J'ai été surprise... Je crois que j'étais dans mes pensées et je n'ai pas vu que j'allais si loin, ni que l'orage me rattrapait.

— Il a fait plus que vous rattraper. Il vous a avalé pour vous recracher dans notre salon, dit Harry en souriant.

Il dépose les tasses de chocolat sur la table basse devant les deux jeunes femmes. Celle qu'il met devant Kat est celle que Matthew utilise le matin pour prendre son café quand il dort ici. Quand il dormait ici après lui avoir fait l'amour. C'est trop pour elle.

— Je suis désolée, dit-elle en se redressant aussitôt. Je ne devrais pas être là à vous ennuyer plus longtemps... La pluie a cessé... Je vais y aller.

Jane et Harry n'ont pas le temps de réagir que Katerine est déjà dehors en train de dévaler l'escalier vers la plage.

Faire le grand sautOù les histoires vivent. Découvrez maintenant