Katerine entame avec voracité le sandwich qu'il a amené pour elle. Elle se rend compte qu'elle meurt de faim. La journée a été bien remplie, et elle n'a pas eu le temps de passer chez elle. Et chez les Benford, il faut manger au salon et à heure fixe. Passé l'heure... c'est trop tard. Maria, la cuisinière, veille sur la cuisine et le frigo comme un dragon sur son trésor.
— Ça vous va ? J'ai hésité...
— Comment le FSB ne connaît pas mes goûts ! Je suis déçue !
— Le F... Dites donc, jeune fille !
— Je vous avais prévenu ! Vous savez trop de choses sur moi ! C'est limite inquiétant...
— Je vous ai dit que nous faisions toujours une enquête soigneuse sur les personnes que nous recrutons. Même pour un été.
— Je vois ça, oui. Mais l'enquête n'a pas été aussi soigneuse que ça. Vous ne savez pas ce que j'aime...
— Comme sandwich. Pour le reste, je crois que je sais.
— Vraiment ? Je serais curieuse d'entendre ça.
— Je ne crois pas.
— Pourquoi ?
— Parce qu'ensuite je vais vous apparaître comme un véritable sociopathe. Sinon pire.
— Et ce n'est pas ce que vous êtes, bien sûr...
— Bien sûr que non !
— Dit le type qui abandonne sa famille pour venir au secours de l'une de ses employées. Employée qu'il a kidnappée pas plus tard que l'après-midi même.
— Je plaide coupable. Vous allez me pardonner un jour ?
— Je ne sais pas. J'hésite, dit-elle en souriant.
— Ah, vous hésitez ! Non mais je rêve ! Je vous sauve d'une probable rupture de contrat pour violence ! Je vous emmène nager dans l'océan ! Je viens encore en pleine nuit pour vous tenir compagnie ! J'apporte même des sandwichs ! Et vous m'en voulez encore...
— L'eau était glaciale, le maillot trop grand, et il y a des cornichons dans le sandwich. J'ai horreur des cornichons...
Campbell attrape un journal qui traînait sur la banquette arrière et en donne coup sur la tête de Kat en rigolant.
— Vous êtes impossible !
— Possible. Probable !
— Et je mentirais si je vous disais que vous ne me plaisez pas, dit-il en tournant la tête vers elle.
Katerine dépose sur ses genoux le sandwich dans lequel elle allait mordre de nouveau. Elle fixe son regard dans le sien.
— Vous avez dit que je n'étais pas votre type.
— C'est exact. Vous n'avez rien à voir avec les femmes qui ont partagé ma vie jusqu'à présent.
— Une par jour de la semaine.
— Pas vraiment. Vous me prenez vraiment pour un tombeur ?
— Vous en avez l'allure, l'assurance et le sourire.
— Il ne faut pas juger un livre à sa couverture, il paraît.
— Moi, je suis exactement ce que je montre.
— Vilaine menteuse, dit-il en reprenant un morceau de sandwich.
— Il va falloir éclaircir...
— Pas nécessairement si ça peut me permettre de faire durer le plaisir.
— Faire durer le plaisir ? Quel plaisir ?
— J'adore vous voir en colère ! Vous savez que dans ces moments-là vous avez un charmant petit plissement du nez et vos yeux...
— Ça suffit, le tombeur !
Katerine remet ce qu'il reste du sandwich dans son emballage en papier brun et le pose à ses pieds. Sans rien dire, elle fait de même avec le sandwich de Campbell qui la regarde faire avec étonnement. Puis elle passe sur le siège conducteur en se mettant à califourchon sur lui.
— Je suis exactement ce que je parais être.
— Une femme délicate et sensible ?
— Une femme qui sait ce qu'elle veut, murmure-t-elle avant de l'embrasser.
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Faire le grand saut
Literatura FemininaQuand le père de Sylvia la contraint, elle et sa meilleure amie, à accepter un job d'été dans un hôtel, il n'imaginait pas qu'il allait non seulement changer l'existence de sa fille qu'il adore, mais aussi, et d'une manière bien plus radicale, celle...