10/ Trahison et kidnapping

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Cadeau empoisonné ! Katerine aurait dû y penser ! Elle se retrouve quasiment seule à gérer les chambres laissées le samedi matin par les vacanciers de la semaine et à devoir tout préparer pour ceux qui arriveront par vague à partir du début d'après-midi. Elle s'active sans répit en pensant à sa paye majorée de la fin de mois.

Elle l'aura gagné sa bagnole ! Elle pourra même dire « à la sueur de son front » !

À 15h30, le chauffeur de M. Benford sort de sa voiture pour savoir ce qui retarde autant Mlle Bridgewater. Il demande après elle à l'accueil de l'hôtel.

Au même instant dans l'office, Jacky, une autre femme de ménage vient d'expliquer à Katerine ce qu'il en est vraiment des heures qu'elle a faites ce samedi. Elles seront simplement déduites de celles de la semaine suivante ! À coup de demi-heure en demi-heure ! Pas payées ! Et encore moins payées plus ! Katerine s'est faite avoir !

— Je vais étriper Madame Beautemps ! Tant pis pour ce job ! Tant pis pour la bagnole ! s'écrie-t-elle carte de pointage en main. Je vais en faire de la chair à pâtée de cette...

— Gourgandine

— C'est ça oui ! De cette gour...

Katerine se tourne vers celui qui vient d'utiliser un mot d'un autre siècle pour désigner cette vipère de Beautemps. Matthew Campbell la fixe depuis l'entrée de l'office. Que fait-il là, lui ? S'en est trop !

— Mais vous venez de quelle époque, vous ! C'est pas possible ! dit-elle en attrapant son sac et en sortant de l'office.

— Vous savez que Madame Beautemps est ici... Vous pourriez aussi bien régler vos comptes maintenant.

Elle s'arrête au milieu du couloir. Le fixe un instant très en colère et charge vers l'ascenseur. Il a raison. Elle va régler cette histoire dès maintenant, autrement ça lui gâchera son week-end.

Un bras l'arrête au moment où elle va monter dans l'ascenseur.

— Je disais ça pour rire ! Vous êtes vraiment dingue ! Si vous faites ça, vous perdrez votre job !

— J'en trouverai un autre ailleurs ! J'en trouve toujours un !

— Et M. Benford ? Et Sylvia ?

— Sylvia a trouvé Charles pour la soutenir et M. Benford comprendra ! Laissez-moi passer M. Campbell !

— Pas question ! dit-il en faisant un truc totalement incongru et stupéfiant.

Il l'attrape comme si elle n'était qu'un sac de linge sale - Un petit sac en plus, vue la facilité avec laquelle il la soulève – et il la pose sans ménagement sur son épaule. Heureusement personne n'est dans le couloir à ce moment-là. Sinon la scène n'aurait pas manqué de défrayer la chronique plutôt ennuyeuse de cet hôtel.

— Laissez-moi descendre immédiatement, M. Campbell !

— Au point où nous en sommes, vous pouvez m'appeler Matthew ! dit-il en riant de la situation.

— Où m'emmenez-vous ? Je vous préviens que ce que j'ai dit dans la chambre l'autre jour est toujours valable ! Vous êtes un homme mort !

— Je vous sauve la mise, et c'est comme ça que vous me remercier !

— Vous me sauvez la mise, mon cul ! crie-t-elle alors qu'elle voit la porte du parking souterrain se refermer derrière eux.

— Votre cul ! Oui, il est parfait, dit-il en le tâtant sans vergogne.

— Vous avez osé ! Vous avez osé ! Je vais vous... mais elle s'arrête de crier car il vient de la poser contre une voiture.

Elle en profite immédiatement pour tenter de fuir. Il l'attrape par le bras et la repousse contre la voiture.

— Bien... Vous montez de votre plein gré où je m'en occupe ?

— Vous savez que ce que vous êtes en train de faire s'appelle un kidnapping et que vous êtes filmé ? Vous n'irez pas loin, dit-elle en le fixant méchamment les bras croisés sur sa poitrine.

— Bien, je m'en occupe alors, dit-il en se penchant pour l'attraper par la taille.

Elle se dégage et monte dans la voiture. Il lui boucle la ceinture et monte à son tour.

Faire le grand sautOù les histoires vivent. Découvrez maintenant