40/ Voler en solitaire

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Le vol ne lui apparait ni long, ni éprouvant. Sa mère lui a noté l'adresse de l'hôtel dans laquelle elle lui a réservé deux nuits. Kat sort de l'aéroport pour attraper un bus. C'est Sylvia qui a eu l'idée. Elle lui a envoyé, en plus de la longue liste des lieux romantiques à visiter, tout un tas d'infos pratiques, et pour elle, indispensables.

— Mlle Bridgewater ?

Katerine se retourne. Un homme entre deux âges en uniforme de chauffeur lui sourit.

— Oui.

— Je suis M. Philips, votre chauffeur. Veuillez me suivre, je vous prie. Je vous ai ratée à la descente d'avion. Vous n'avez pas vu ma pancarte ? Heureusement, Maitre Lombardo m'a envoyé votre photo.

Effectivement, Katerine était sortie du terminal sans regarder les pancartes brandies par une multitude de gens inconnus. Personne ne l'attendait. Du moins, c'était ce qu'elle avait cru.

— Maitre Lombardo vous envoie, demande-t-elle méfiante.

— Oui, Mademoiselle. Il a pensé qu'effectivement vous ne seriez pas en confiance. Il m'a dit de vous dire de l'appeler.

Katerine s'exécute. Elle sort la lettre de l'avocat et compose le numéro qui s'y trouve inscrit. Elle discute brièvement puis raccroche.

— C'est ok. Excusez-moi, mais on m'a appris à ne pas suivre des inconnus.

— Et vous avez entièrement raison. Je n'aimerais pas que mes enfants fassent différemment.

— Vous avez des enfants ?

— Oui. Deux. Ils sont encore petits. Enfin ! Ça grandit vite !

La conversation se poursuit dans la voiture. Katerine apprend que les deux enfants Philips s'appellent Sarah et Jim. Qu'ils ont respectivement 10 et 8 ans. Que leur mère travaille comme cuisinière dans une sorte de cantine très en vogue en ce moment. Selon M. Philipps, elle fait le meilleur cheesecake de la ville.

Ainsi, le trajet vers le centre parait moins long, mais pas moins périlleux. Il est semé d'embûches, d'embouteillages et de possibilités d'accidents. Katerine songe qu'elle n'aura ni le temps de passer à l'hôtel, ni celui de visiter quoique ce soit avant le rendez-vous. Tant pis. Autant se débarrasser de cette corvée et ensuite profiter entièrement de la ville.

— Je me demande combien de temps va durer le rendez-vous ? J'espère pas trop longtemps. J'ai un planning chargé !

M. Philips lui jette un drôle de regard dans le rétroviseur avant de répondre.

— Maitre Lombardo m'a réservé pour la journée. Je dois vous conduire à l'aéroport ensuite.

— Et non ! Changement de programme. Vous pourrez rejoindre vos enfants ! Parce qu'après le rendez-vous, je vais faire la touriste. Je prendrai un taxi pour aller à l'hôtel d'abord... et ensuite... à moi New York !

— Je ne vais pas partir plus tôt ! Ce ne serait pas professionnel ! Je vous attendrai et je vous conduirai à l'hôtel.

— C'est gentil M. Philips, mais je ne veux pas abuser.

— Je suis payé de toute façon. Que ce soit pour aller à l'aéroport ou jusqu'à un hôtel, c'est pareil. Enfin ! Non ! C'est mieux ! L'hôtel est sans doute moins loin ! Et puis je pourrai vous indiquer l'emplacement de la cantine de ma femme... Si vous devez manger un cheesecake à New-York, c'est le sien ! dit-il en souriant.

— Alors merci ! Ce sera plus facile pour moi... Et puis, c'est toujours plus agréable d'avoir quelqu'un qui vous attend quand on est dans une ville inconnue !

Il la dépose aux pieds d'un immeuble vertigineusement haut comme Manhattan en a le secret. Elle envoie une photo à Sylvia.

Faire le grand sautOù les histoires vivent. Découvrez maintenant