Chapitre 49

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Pour le coup, le prince Seong Hwa me prenait de court. Une chose que je voudrais faire ? Partir d'ici à tout jamais. Mais dans le cadre d'une activité ludique, je n'avais aucune foutue idée de ce qui se faisait en la matière au palais. Il fallait dire aussi que je n'avais pas eu beaucoup de temps libre pour me poser la question jusque-là.

Le prince dut voir que je ne savais absolument pas quoi lui répondre parce qu'il essaya de m'aiguiller.

« Peut-être que tu sais jouer d'un instrument de musique ? » proposa-t-il. « A moins que tu préfères la peinture ? Tu as l'air d'apprécier les toiles de ma mère... »

« Oh, j'ai essayé de peindre avant les célébrations de Yudu. » lui appris je, un peu mal à l'aise. « Mais je n'ai pas trop l'habitude de l'encre alors ce n'était pas très concluant. »

Une lueur d'intérêt s'alluma dans son regard.

« Peut-être que je pourrais voir tes essais ? » me demanda-t-il.

« Euh... Il se trouve que j'ai donné mon superbe chef d'œuvre à Jong Ho. » ironisai je un peu. « Mais vous ne manquez rien. »

Et puis, la représentation que j'avais faite de lui l'aurait peut-être vexé même si je n'avais dessiné que ce que j'avais constaté.

« Dommage... » regretta-t-il. « Mais peut être que tu pourrais imaginer une nouvelle esquisse ? Je pourrais sans doute t'orienter sur la technique. Moi-même je peins à mes heures perdues. »

Oui bon, on pouvait trouver pire comme activité. J'acceptai donc et allait chercher le matériel nécessaire pour peindre. Ça nous donnait quelque chose à faire et je pourrais me concentrer dessus à la place de me retrouver bête devant le prince Seong Hwa.

Mais une fois ressortie du pavillon avec mes feuilles et mes encres, je ne sus pas trop quoi faire. La dernière fois, je m'étais mise sur l'espèce d'estrade qui servait à la fois de chaise et de table à l'extérieur mais je ne savais pas trop si c'était acceptable de se mettre là pour un prince. Mais en même temps, où se mettre d'autre ?

« Mettons nous sur le pyeongsang. » décida le prince, en voyant que j'hésitais.

C'était donc comme ça que s'appelait l'estrade. Et apparemment, c'était tout à fait approprié de s'y poser, même pour un prince. En même temps, j'aurais dû m'en douter puisqu'il se trouvait dans les jardins d'une ancienne reine. Ce que je pouvais être bête parfois.

J'allais donc poser tout mon barda sur le pyeongsang et le prince commença à préparer les encres. Apparemment, il comptait faire montre de ses talents. En même temps, c'était sans doute mieux que ce soit lui qui peigne. Mais alors que je pensais pouvoir échapper à l'épreuve de dessiner moi-même, il me tendit un pinceau en installant une feuille de parchemin devant moi. Super. Bon. Je savais quand même un minimum dessiner, si je m'en tenais à mes acquis, peut être que je ne me ridiculiserais pas trop. Je décidai donc d'oublier les personnages qui auraient demandés des détails trop minutieux pour ma piètre maîtrise de l'encre et préférai dessiner quelque chose de plus grand. J'avais déjà dessiné le pavillon et ce n'était pas trop mal, je pouvais recommencer.

De son côté, le prince avait déjà commencé à tracer sur son propre parchemin avec des gestes surs. Apparemment, il amorçait le dessin de montagnes en arrière-plan. Oui bon, moi je préférais avoir un modèle.

Après quelques minutes seulement, pendant lesquelles mon dessin n'avait pas vraiment avancé, je relevai les yeux vers celui du prince qui prenait forme à une vitesse impressionnante. Après avoir dessiné les montagnes en arrière-plan, il était dans l'élaboration d'un arbre nu, dessiné d'une main sure, sans aucune hésitation. Je ne pus m'empêcher d'observer ses gestes et sa dextérité. Chaque trait s'étalait fluidement dans la forme qu'il souhaitait. Effectivement, il devait avoir l'habitude du matériel, contrairement à moi. Je n'aurais pas été contre un crayon de mine pour montrer que moi aussi je pouvais faire des choses correctes.

Le souhait du roiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant