Chapitre 32

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J'étais tellement préoccupée par ce qui venait de se produire, le fait que la reine veuille sans doute ma mort et la protection bizarre des concubines, que je ne vis pas l'obstacle sur mon chemin. Et c'est comme ça que je me pris quelqu'un de plein fouet. Quelqu'un qui eut tout de même le réflexe de m'attraper par le bras avant que je ne me retrouve par terre.

« Et bien... On dirait que quelque chose vous tracasse, Mademoiselle Choi. » me dit l'homme sur lequel je venais de m'étaler.

Je levai les yeux sur Min Gi qui attendit patiemment que je reprenne mon équilibre pour me lâcher. Simple, carré, professionnel. Apparemment, aujourd'hui, j'étais Mademoiselle Choi. Lorsqu'il me gardait au poste de garde, il avait pris l'habitude de m'appeler par mon prénom, même s'il alternait tutoiement et vouvoiement. Il ne devait pas savoir bien où se situer par rapport à moi. Plutôt drôle.

« Qu'est-ce que vous faites là ? » lui demandai je en réponse.

Déjà, je n'avais pas spécialement envie de lui parler des projets meurtriers de la reine à mon encontre -des fois que sa loyauté le pousse à arranger la procédure pour elle- et ensuite, à ce que j'avais compris, la résidence qu'on m'avait attribuée ainsi que son jardin étaient à moi le temps de mon séjour et personne n'était censé s'y rendre sans y être invité. Bon. De toute façon, tout le monde avait l'air d'oublier cette règle.

« Je suis à la recherche du prince Hong Joong qui m'a encore faussé compagnie. » m'apprit-il « J'ai pensé que je pourrais le trouver ici. »

Je soupirai.

« Je ne sais pas combien de fois je devrais vous dire que je n'ai absolument aucun rapport avec lui. » m'agaçai je. « Et puis, je n'étais même pas là. »

« C'est une chose que je constate, en effet. » dit-il en hochant la tête. « Et je ne l'ai pas non plus trouvé. »

« Bon et bien, c'est une chose réglée, alors. » lui fis je comprendre.

« Pas tant que ça. » me prévint-il. « Le prince Hong Joong parle beaucoup de vous. »

Evidemment.

« Oui et bien, je ne suis pas responsable s'il fait une fixation sur moi. Je l'ai déjà envoyé balader à plusieurs reprises, déjà. Je ne sais pas ce qu'il lui faut de plus. » m'énervai je un peu.

Il me jeta un regard soupçonneux, preuve que j'étais toujours suspecte à ses yeux.

« Vous admettrez tout de même que vous avoir trouvés ensemble dans les rues de Hanyang alors que vous n'étiez censé n'y être ni l'un ni l'autre est plus que suspect. » me rétorqua-t-il.

« Il va vraiment falloir que vous arrêtiez avec cette histoire. » soufflai je. « C'était du pur hasard. Et même de la pure malchance si je peux me permettre. En plus, nous avons beaucoup discuté au poste de garde. Vous en savez suffisamment sur moi pour tirer les conclusions qui s'imposent. »

Bon, je ne lui avais peut-être pas appris grand-chose dans les faits mais quand même. Je ne savais rien du tout sur leur prince ou je ne sais quoi avant d'arriver ici. Et puis prince de Silla ? Je persistais à ne pas me souvenir de ça dans la chronologie que j'avais -supposément- apprise.

Il eut une espèce de rire contenu.

« La seule chose que j'ai appris, c'est que vous êtes soit une illuminée absolument convaincue de ce qu'elle raconte, soit une menteuse très convaincante. Honnêtement, je penche plutôt pour la seconde solution. »

Je levai les yeux au ciel.

« Pourquoi est-ce que vous continuez à me parler si vous pensez que je mens comme je respire ? » lui demandai je d'une voix lasse.

Le souhait du roiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant