Chapitre 134

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Yeo Sang venait tout juste de m'aider à monter les escaliers du pavillon en me laissant prendre appui sur lui comme si j'étais une petite vieille -que j'avais l'impression d'être pour de bon- quand Min Gi apparut dans le jardin.

Il s'avança au bas de l'escalier d'un pas décidé et s'inclina avant de se redresser sans rien dire.

Honnêtement, je n'avais pas du tout l'énergie de gérer quelqu'un d'autre aujourd'hui. En plus, je ne savais plus quoi penser de lui depuis notre dernière rencontre et j'avais une certaine appréhension à ce qu'il soit venu seul jusqu'à mon pavillon. Heureusement, Yeo Sang était à mes côtés.

Cela dit, comme il n'avait aucune autre raison de se trouver là -Yun Ho m'ayant dit qu'il ne serait ici que le lendemain-, j'espérais qu'il venait me donner des nouvelles de la chamane que je lui avais demandé de retrouver.

Je me tournai difficilement vers lui mais sans descendre l'escalier. Si je pouvais éviter de faire un effort supplémentaire... C'était déjà bien assez compliqué de tenir debout.

« Je vous croyais en ville. » lui dis-je pour amorcer la conversation et lui permettre de m'annoncer ce qu'il était venu me dire.

J'avais remarqué cette règle de politesse un peu stupide qui voulait qu'une bonne partie des gens que je rencontrais devait attendre que je leur donne la parole avant de s'exprimer. Ce, alors même que c'était eux qui débarquaient dans mes jardins dans l'intention de me dire quelque chose. Mais bon... Si c'était pour faire avancer les choses, j'imaginais que je pouvais assurer cette partie-là du roleplay...

« J'aurais aimé mais il semblerait que le roi en ait décidé autrement. Du moins temporairement. » me répondit-il, formel.

J'esquissai une grimace déçue. S'il faisait référence à l'ordre du roi, ce n'était surement pas pour me donner la nouvelle attendue.

« Alors vous n'avez pas trouvé ma chamane ? » voulu je m'en assurer.

« Ni votre chamane, ni mon assassin. » déplora-t-il.

Il paraissait vraiment contrarié de cet état de fait.

« Alors votre course poursuite à Hanyang n'a pas eu le succès escompté. » dis-je en hésitant à adopter un ton sceptique. « Il me semblait pourtant que vous aviez dit avoir réussi à le blesser. »

« Je l'ai effectivement entaillé à la jambe. » me renseigna-t-il. « Mais il m'a échappé et il semblerait que par la suite, il n'y ait rien eu d'autre d'intéressant à trouver en ville que le roi et sa nouvelle lubie. » m'accusa-t-il à demi-mots.

J'étais même trop lasse pour m'offusquer du terme employé.

« Osez me dire que vous refuseriez d'accompagner le roi s'il vous demandait de sortir en ville. » soufflai je. « Et si vous savez ou vous avez blessé l'assassin, il n'y a qu'à vérifier qui a une blessure fraiche à cet endroit. Ça devrait être dans vos moyens, non ? » proposai je, en me demandant ce qu'il avait bien pu faire pour passer à côté de l'Ecrabouilleur quand il portait sur lui une marque aussi évidente.

A moins que ce soit délibéré...

« Je ne peux pas faire lever la robe de n'importe qui sans avoir de solides éléments pour le faire. » me rétorqua-t-il. « Je pourrais perdre ma place voire même ma vie pour avoir osé soupçonner ne serais ce qu'un instant certaines personnes. » releva-t-il.

« Vous êtes le fils d'un ministre, non ? Et l'ami du roi. Vous n'êtes pas n'importe qui pour vous faire évincer de la sorte. » arguai je.

Je n'étais pas débile, non plus. Vu son statut, il y mettait forcément de la mauvaise volonté. Est-ce qu'il courrait vraiment après quelqu'un ? C'était ça, la question que je me posais.

Le souhait du roiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant