Chapitre 129

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Je me réveillai après une nuit agitée. Les évènements de la veille étaient venus me troubler jusque dans mon sommeil. Les horribles images de ma vision sur Min Gi notamment. Je frissonnais encore en visualisant son apparition devant nous, l'épée ensanglantée. Mais surtout, je me demandais pourquoi mes visions à son sujet avaient été si douloureuses. Quelque chose n'allait pas avec lui et au vu du contexte, il était difficile de ne pas se faire des idées.

Je secouai la tête. Même s'il y avait quelque chose, cela ne me concernait pas. Pour moi, Min Gi représentait un moyen parmi d'autre d'accéder à un chamane. Je n'étais pas enquêtrice, policière ou quoi que ce soit et toutes ces histoires d'Ecrabouilleur n'étaient pas mon problème. Jusqu'à ce qu'il change de cibles. Ou que je sois condamnée à mort.

Dans tous les cas, m'embrouiller l'esprit avec des histoires auxquelles je n'étais pas mêlée et sur lesquelles je ne pouvais rien n'était pas le plus intelligent à faire. Il fallait plutôt que je me concentre sur ce qui était le plus important pour moi.

« L'intendant royal vous attend à l'extérieur, Mademoiselle. » m'informa Geun Rye en entrant dans ma chambre et actant au passage que je n'aurais pas le temps que je voulais pour réfléchir à ce que je voulais.

Je levai un sourcil. Comme ma nuit avait été courte, j'étais déjà prête mais il était encore tôt. Le prince Woo Young et Hyo Myeong n'arriveraient pas avant au moins une heure, ce qui me laissait normalement un peu de temps libre. C'était encore raté. Mais cette visite ne m'ennuyait pas pour autant puisqu'il s'agissait de Yun Ho. Il m'avait peut-être casée dans un emploi du temps chargé. Je décidai donc de ne pas le faire attendre et me levai pour aller le rejoindre.

Il s'inclina très formellement dès qu'il me vit et je fis de mon mieux pour l'imiter aussi sérieusement que possible. En réalité, j'étais très contente de le voir. J'avais besoin de parler à un ami et, de toutes les personnes que je pouvais côtoyer ici, il était sans doute celui qui savait le mieux ce que je traversais tout en s'abstenant de me juger. Alors même si ses manières étaient un peu bizarres, je savais apprécier sa présence à sa juste valeur.

« Tu es matinal. » lui souris je alors que nous relevions tous deux la tête.

« Une grande partie de tes matinées est déjà occupée. » expliqua-t-il, d'une voix neutre. « Et je me devais de trouver dans les plus brefs délais un moment opportun pour une visite officielle et administrative. » précisa-t-il, une expression tout aussi neutre sur le visage.

« Les choses vont extrêmement vite quand le roi le décide. » commentai je, ne sachant si je devais me féliciter ou m'exaspérer de la chose.

Au moins, il ne perdait pas le nord, même si d'autres évènements venaient perturber le cours des choses. Contrairement à moi...

« Il est judicieux voire nécessaire de te créer une réputation positive avant d'épouser... Quelqu'un de la famille royale. » m'expliqua-t-il, toujours de manière aussi calme et monotone malgré ses précautions langagières.

Craignait-il qu'on nous espionne ? Je regardai alentours, peu rassurée. Après tout, mieux valait prendre des précautions. Ce n'était pas pour rien que j'avais pris la sale manie de tout cacher à tout le monde depuis que j'étais ici.

« A l'heure actuelle, le peuple ne sait rien de toi hormis que tu es une étrangère. » continua-t-il. « Ce qui te disqualifie à leurs yeux en tant que potentielle souveraine. Si les bans d'un mariage royal étaient publiés dans ces dispositions, cela pourrait influer sur la légitimité du roi et par conséquent, sur votre sort à tous deux. » exposa-t-il. « Le statut du premier ministre Choi n'aidera que si le peuple peut penser que tu lui seras bénéfique. »

Le souhait du roiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant