Chapitre 67

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Je dus passer un long moment à parler chiffon, bijoux, hommes, mariage et autres futilités avec les concubines. Heureusement, la plupart du temps, je n'avais qu'à les laisser mener la conversation, les écouter d'une oreille distraite et acquiescer aux conseils qu'elles me donnaient. Il était probable que je n'en retiendrais pas la moitié mais... Avec un peu de chance, aucun ne me serait utile. Je me raccrochais à cette pensée.

Elles ne décidèrent de me laisser qu'un peu avant l'heure du repas et, honnêtement, j'avais déjà envie d'aller me coucher. Tout ce monde, c'était épuisant. D'autant que Hyo Myeong et So Hye en particulier n'arrêtaient pas de se lancer des piques plus ou moins dissimulées. Hyo Myeong avait beau être quelqu'un que j'appréciais un peu plus que les autres, il fallait bien avouer que les trois quarts du temps, c'était elle qui provoquait So Hye. Je ne connaissais pas la raison de leur querelle sous-jacente et ça ne m'intéressait pas plus que ça. J'aurais juste préféré ne pas en être témoin.

Je soufflai de soulagement en les regardant s'éloigner. Mais alors que je m'apprêtais à retourner dans le pavillon avec l'espoir de pouvoir m'allonger cinq minutes, Yeo Sang se porta à mes côtés pour m'indiquer une direction. Je fronçai les sourcils et tournait le regard vers l'endroit qu'il me montrait.

Je levai les yeux au ciel quand je vis le prince Hong Joong sauter prestement d'un arbre et s'étirer avant de s'avancer vers nous. Il émanait de lui une aura orange vif, exceptionnellement bien assortie à sa tenue, sur laquelle je n'eus pas le loisir de me concentrer puisqu'il m'adressa la paroles sitôt qu'il fut à portée d'oreille.

« On dirait que tu es très populaire, Ri Ah. » me dit-il, tout sourire. « Je ne pensais pas avoir à attendre si longtemps pour pouvoir te parler. Et je ne m'attendais pas à trouver tout le harem royal dans ta résidence. Il ne manquait que la reine ! Je dois bien avouer que ça attise ma curiosité. »

Ah oui ? Il n'était pas au courant ? Après tout, c'était sans doute normal. Pourquoi on dirait quoi que ce soit à un otage ?

« Vous êtes là depuis quand ? » me bornai je à lui répondre.

« Hum... Une ou deux heures. » me répondit-il. « Il faut croire que tu es quelqu'un de très occupé. »

« Et il faut croire que vous, vous ne l'êtes pas assez. » soufflai je.

Il eut un sourire rieur.

« J'ai un nouveau gardien pour la journée et il ne sait pas où me chercher. » confia-t-il.

C'était vrai que les concubines avaient mentionné que Min Gi était retourné à Hanyang pour la journée.

Le prince adopta d'un coup un visage plus sérieux.

« Je n'ai pas pu saisir toutes vos discussions mais il m'a semblé entendre l'évocation d'un mariage. » m'apprit-il. « Je me demande ce que je dois en conclure. »

Ah ah. Je pouvais bien deviner ce qu'il s'imaginait. Il devait être en train de penser que j'avais finalement accepté d'être la concubine du roi et que c'était pour ça que toutes ses femmes s'étaient réunies chez moi aujourd'hui.

« Surement qu'un mariage est en préparation. » lui répondis je, de manière volontairement évasive.

C'était agréable d'être celle qui faisait tourner les autres en bourrique, parfois.

« Alors, tout ce temps, tu as menti sur tes réelles motivations ? » demanda le prince de Silla, soupçonneux. « En fait, tu voulais te marier avec le roi depuis le début ? Mais... Pourquoi me mentir ? Qu'est ce que tu en tires ? » s'interrogea-t-il.

Il avait perdu toute contenance et c'était assez drôle de le voir tout troublé. Je ne pus m'empêcher de rire.

« Qu'est ce qui vous dit qu'il s'agit d'un mariage avec le roi ? » m'amusai je.

Le souhait du roiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant