Chapitre 69

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J'étais affalée à plat dos sur ma couchette avec la ferme intention de ne plus jamais bouger de ma vie. De toute façon, même si je l'avais voulu, je n'aurais pas pu. J'avais l'impression qu'on m'avait attaché des poids de plusieurs kilos sur tout le corps et dès que j'osais le bouger ne serais ce que d'un millimètre, mes muscles protestaient en m'envoyant une décharge de douleur. Quelle idée j'avais eu de demander à apprendre à me battre ? Parfois, je devrais mieux anticiper les conséquences de mes paroles.

« Tu veux que je t'aide à te relever ? » me demanda Yeo Sang en apparaissant devant moi, la main tendue, prête à saisir celle que je lui tendrais sans aucun doute.

Depuis que je m'étais écroulée pour me couler dans l'immobilité, il avait eu l'amabilité de me laisser la paix. Apparemment, cet état de fait ne pouvait pas durer bien longtemps avec lui. Je lui jetai un regard torve sans même esquisser un mouvement.

« Pourquoi est ce que je me relèverai ? » lui demandai je, d'une voix lasse.

Question rhétorique qui, couplée à mon absence de mouvement était destinée à lui faire comprendre que je n'en avais aucune intention.

« Parce que le roi est en train de se diriger vers le pavillon et que je suis à peu près certain que tu as l'intention de discuter avec lui ce soir aussi. » m'informa-t-il.

« Aaaaah... Mais il ne peut pas laisser rien qu'une seule fois ? » me plaignis je, accablée de devoir me lever.

En plus, mes muscles avaient eu le temps de refroidir et étaient encore plus douloureux et raides comme ça.

« Comme je le mentionnais... » commença Yeo Sang, prêt à se lancer dans une de ses longues tirades dont il avait le secret.

Mais mon regard noir l'interrompit et l'incita à se taire. Bien. Il commençait à comprendre quand il était adéquat de fermer sa bouche.

En soupirant de toute mon âme, je levai le bras -non sans grimacer- pour accepter son aide plus que bienvenue. Une fois debout, je constatai que ça allait être vraiment difficile. Mais je ne pouvais pas ignorer le roi, d'autant qu'il y avait des questions sérieuses restées en suspens et que je devais absolument lui demander la permission de sortir du palais. Plus tôt je pourrais investiguer sur les chamanes de Hanyang, plus tôt j'aurais la possibilité de trouver une solution. Et honnêtement, ça commençait à devenir critique là.

« Je ne crois pas que je serais capable de sauter du balcon aujourd'hui. » grommelai je. « Rattrapée ou pas. Est-ce que tu peux faire patienter le roi pendant que je passe par les escaliers ? » demandai je à Yeo Sang. « Je vais dire à Geun Rye et Hong Sim que je vais me promener dans le jardin, ça ne devrait pas trop éveiller leurs soupçons. »

Yeo Sang s'inclina et partit immédiatement. Au moins, il n'avait pas essayé de discuter. Ça aurait pu durer des heures.

Je sortis donc de la chambre et les servantes accoururent rapidement vers moi.

« Vous avez besoin de quelque chose, Mademoiselle ? » s'inquiéta Geun Rye.

« Non, ne vous en faites pas. » leur dis-je. « J'ai juste envie de me promener de nuit. Il fait trop chaud en journée et j'ai besoin de me détendre. Le soir est le moment le plus calme pour ça. »

« Voulez-vous qu'on vous accompagne ? » demanda Hong Sim. « Vous devez surement craindre de vous promener seule avec les récents évènements. »

« Je vais me faire escorter par Yeo Sang. » leur dis je en secouant la tête. « C'est pour ça qu'il a été engagé et puis, de toute façon, il y a des gardes qui patrouillent dans le jardin. Je pense que je suis assez en sécurité. »

Le souhait du roiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant