J'avais prévu un chemin sur pour aller jusqu'au pavillon du soleil. Les allées les moins fréquentées du palais, celles qui ne faisaient pas l'objet de rondes trop régulières, celles dans lesquelles on n'allumait pas de braseros toute la nuit.
Mais peut être avais je pris trop de précautions. Après le couvre-feu, il y avait certes des gardes qui patrouillaient mais ils ne semblaient pas trop nerveux. Pas si étonnant que ça si on considérait que San réussissait à rendre visite presque tous les soirs à Ri Ah. Sans que ça se sache formellement. Bien sûr, les personnes que ça intéressait devaient être au courant. Ça aurait été étonnant s'il était passé entre toutes les mailles du filet étant donné qu'il était le roi et qu'il devait être très surveillé par les uns ou les autres... Mais ça ne s'était pas ébruité. Ce qui voulait dire que les personnes étaient suffisamment discrètes et peu nombreuses pour que le secret perdure. S'il avait été surpris par une patrouille, il aurait été bien plus difficile de leur faire garder le silence.
Les membres d'organisations officielles avaient tendance à aimer qu'absolument tout soit officiel.
Dans tous les cas, j'arrivai sans encombre dans les jardins de Ri Ah et ce, malgré le peu de discrétion dont je devais faire preuve et malgré mon semblant de préparation. Je n'étais pas très voyant mais je n'avais pas les compétences d'un maitre espion.
Malgré ça, Ri Ah ne m'entendit pas approcher. Elle était en train de baigner ses pieds dans un petit ruisseau, les agitant doucement dans l'eau claire. Elle devait être lasse de sa journée.
Maintenant que j'étais là, je ne savais pas comment l'aborder. Qu'est ce qu'on disait pour saluer une femme au beau milieu de la nuit ? Alors que nous étions seuls ? J'étais vraiment gêné par l'indécence de la situation. Et pourtant, je savais qu'il n'y avait pas la moindre pensée déplacée dans l'esprit de Ri Ah. Il n'y avait que le mien qui s'emballait sans raison.
Je finis par m'approcher et m'arrêter à trois bons pas d'elle.
« Je... Hum... Je suis venu. » m'annonçai je alors qu'elle avait toujours le visage baissé dans la contemplation des remous qu'elle provoquait avec ses pieds.
Elle sursauta et se tourna vers moi, ses yeux me scrutant comme si elle avait du mal à me voir. Et bien... Ma tenue était prévue pour. Je relevai un peu mon satgat pour qu'elle puisse distinguer mon visage. Et d'un coup, sa perplexité se transforma en un amusement inexplicable.
« Qu'est ce que c'est que cette tenue ? Et pourquoi vous avez un panier renversé sur la tête ? » me demanda-t-elle en se retenant visiblement de rire.
Je savais que j'en avais trop fait... Et maintenant, j'étais ridicule.
Mais il fallait que je lui fasse comprendre que je n'avais pas fait n'importe quoi au hasard. J'enlevai mon couvre-chef pour le lui tendre afin qu'elle puisse l'examiner.
« C'est un satgat. » lui expliquai je, au comble de la gêne. « C'est pratique pour qu'on ne voie pas entièrement notre visage et... ça cache bien mes cheveux blancs. Si j'étais surpris sans, tout le monde saurait tout de suite qui je suis. » me justifiai je.
Elle prit le chapeau que je lui tendais et sembla l'examiner sous toutes les coutures.
« Je comprends. » dit elle doucement. « Ça m'a juste surpris. »
Puis elle releva les yeux vers moi.
« Je suis contente que vous soyez venu. » me dit elle avec tant de sincérité que je pouvais lui pardonner mille fois la lueur amusée qui trainait encore dans ses yeux.
Son rire n'avait rien de malveillant. Il était là parce qu'elle ne s'attendait pas à ce que je réagisse de cette façon et comme je le soupçonnais depuis le départ, j'en avais sans doute trop fait. De plus, je voyais bien qu'elle faisait tout pour ne pas donner l'impression qu'elle se moquait de moi.
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Le souhait du roi
Fanfic[ ! ] Cette histoire est une fanfiction mais seuls les noms et apparences de certains personnages sont empruntés à la réalité. Elle peut donc être lue comme un roman fantasy/historique pour les non-initiés. L'histoire se passe en Corée médiévale. Sy...