Chapitre 125

62 7 43
                                    

Au réveil, je me sentais vraiment mal. Au point que je ne me sentais aucun courage de me lever et restai allongée sans bouger. Si la veille avait été difficile, c'était mille fois pire aujourd'hui. Sans ressentir aucune douleur physique, j'avais l'impression de souffrir de blessures internes dans tout mon corps, comme si j'étais en train de brûler vive ou qu'on me hachait menu partout à la fois. Et dans le même temps, je me sentais lourde, comme clouée au sol, incapable de faire le moindre mouvement pour échapper à cette souffrance diffuse dont je n'arrivais pas à identifier la provenance et qui pesait sur moi comme une chappe de plomb.

« Vous ne vous sentez pas bien, Mademoiselle ? » s'inquiéta Geun Rye en amenant mon petit déjeuner.

« Tout va bien. » grommelai je pour ne pas l'inquiéter.

Je lui fis un vague signe de la main pour qu'elle quitte la chambre. Clairement, je n'avais pas le courage ou la force de me lever maintenant et je ne voulais pas qu'elle décide de s'agiter autour de moi ou d'appeler un médecin si elle me voyait agir bizarrement.

Quelques minutes supplémentaires passèrent après son départ, sans que je ne me trouve aucune raison de bouger. Tout de suite, tout me paraissait vain et douloureux. Quant à moi, j'étais une horrible personne qui avait infligé ça à Jong Ho, la personne que je voulais le moins blesser. Pire, je m'étais fait ça à moi-même. Je méritais bien cette souffrance pour m'être blessée volontairement. Et tout ça ne mènerait probablement à rien. Je n'avais pas de notice claire pour rentrer chez moi et les quelques consignes floues que j'avais réussi à récupérer étaient loin d'être remplies. Je ne savais presque rien et il y avait peu de chance que je réussisse à découvrir ce qu'il me fallait dans le peu de temps qui m'était imparti. Et puis pour quoi ? Pour vivre de cette manière ? Avec cette oppression permanente, cette blessure sur mon âme qui me rendait malheureuse malgré moi ?

Seulement, après avoir été si loin, je ne pouvais pas revenir en arrière comme ça. Parce que la blessure que j'avais causée pourrait bien se refermer mais la cicatrice serait toujours là, j'en étais persuadée. Jong Ho ne pourrait plus jamais me faire confiance. Je ne pourrais plus jamais me faire confiance.

Je voulais tout abandonner maintenant, perdre conscience et ne plus jamais me réveiller en ressentant tout ça.

« Ri Ah, il faut que tu te lèves et que tu manges. » m'interpella doucement Yeo Sang, soudain près de moi.

« Je t'offre mon repas. » ânonnai-je, pour qu'il me laisse tranquille.

« C'est très tentant mais pas aujourd'hui. » répondit-il. « Aujourd'hui tu dois manger pour reprendre des forces. Tu dois aussi reprendre courage et te relever. Je ne peux pas imaginer ce que tu endures en ce moment même mais cette douleur, tu ne te l'es pas infligée qu'à toi-même. Ça te rend responsable de la souffrance de quelqu'un d'autre. Et ça, ça veut dire qu'il t'est interdit de te laisser mourir sans plus rien tenter. Il t'est interdit de tout laisser tomber après avoir choisi ce chemin sans considération pour Jong Ho. » me reprocha-t-il. « Maintenant que tu as atteint le point de non-retour, tu ne peux pas l'avoir fait souffrir inutilement. »

Je levai vers lui des yeux fatigués.

« Tu savais pour les âmes jumelles. » l'accusai je. « C'est pour ça que tu ne voulais pas que je parte. » fis je la corrélation. « Parce que tu voulais que je reste pour Jong Ho. »

« C'est le mieux pour tout le monde. » répondit il après un moment de silence. « Rencontrer son âme jumelle est une chance rare et aller contre le destin créé par un esprit est au mieux difficile, au pire douloureux voire mortel. La meilleure chose à faire pour toi était de te résigner. Tu n'as pas pu le faire et je le regrette. Je ne suis toujours pas d'accord avec ta démarche et je pense que nous serons toujours en désaccord là-dessus. Cependant, je dois toujours te protéger, peu importe le danger qui te menace. Désespoir y compris. Parce que si tu meurs, âmes liées ou pas, Jong Ho ne s'en remettra jamais. » exposa-t-il.

Le souhait du roiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant