Le destin nous a choisis

Chapitre 37

Santa Monica

03H00

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J'ai suivi Jay pour qu'il me raccompagne à l'appartement pour que nous puissions avoir une conversation seul à seul. Je veux lui expliquer ma version des faits et également remettre les choses en place.

Je ne veux surtout pas qu'il pense que je me suis laissé draguer par un de ses amis devant lui ou encore que je n'ai rien fait pour le repousser parce que ce n'est absolument pas ce qui s'est passée !

C'est vrai que Dean a été plus qu'insistant avec moi, mais je ne pensais pas non plus que cela irait aussi loin.

Je me sens mal à l'aise vis-à-vis de Jay car c'est un peu à cause de moi -même si je n'ai rien fait- qu'il a dû en venir aux mains avec Dean. Mon esprit est encore un peu embrumé par tous ce qui vient d'arriver alors j'essaie de mettre de l'ordre dans mes idées pour décider par quoi je vais commencer.

J'attends qu'il démarre le moteur pour prendre la parole :

— Jay à propos de ce qui vient de se passer, je... commencé-je en triturant mon bracelet.

Il lève sa main droite en l'air pour me faire taire en fixant la route aussitôt je me ferme la bouche étonnée par son geste.

— Tu n'as pas besoin de t'expliquer, dit-il d'un ton neutre.

Il a parlé d'un ton calme mais son visage reste fermé comme si on venait de lui apprendre une mauvaise nouvelle.

— Si justement, je veux t'expliquer ma version des faits, continué-je en frappant mes cuisses du plat de la main. Je veux que tu connaisses mon point de vue : j'étais parti au bar avec Lena pour prendre un verre et sur le chemin du retour Dean est sorti de nulle part puis il m'a aborder.

Son visage se durcit à l'évocation de Dean et j'hésite à continuer mon récit.

Je reprends mon histoire après avoir raclé ma gorge et comme je m'y attendais à la fin de celle-ci les mains de Jay sont serré autour du volant d'une telle force que ses jointures sont d'une pâleur impressionnante et je ne parle même pas de sa mâchoire.

Un silence lourd règne dans l'habitacle jusqu'à ce que nous arrivions en bas de ma résidence. Il se gare en double file et éteint le moteur sans un mot. Je me demande si je dois sortir sans un mot ou attendre qu'il se calme pour enfin me dire quelque chose.

Au bout de ce qui paraît une éternité il prend enfin la parole à mon plus grand soulagement.

— Je suis désolé, il aplatit ses cheveux d'une main avant de lever son visage vers moi. Je suis en colère contre Dean et c'est toi qui en fais les frais, mais tu me connais je n'arrive pas à faire semblant quand quelque chose va mal.

Il relève mon visage de son pouce.

— Tu sais, quand je t'ai dit que tu n'avais pas besoin de t'expliquer tout à l'heure... Il se racle la gorge pour reprendre une contenance, c'est parce que je sais que tu ne ferais jamais quelque chose comme ça. J'ai entièrement confiance en toi, ne doute jamais de ça, s'il te plait, insiste-t-il d'une voix douce.

Ses yeux brillent tellement quand il parle et sa voix est tellement sincère que je me demande où est passé le garçon qui -il y a une heure à peine- frappait Dean. Je n'arrive pas à comprendre où est passée la colère qui bouillonnait dans ses yeux ni comment il contenu.

Ce qu'il me dit me touche beaucoup.

Je sais bien qu'il y a que très peu de garçons qui m'auraient cru directement sans me demander d'explication ou sans avoir le moindre doute sur mon comportement comme il le fait.