Chapitre 2

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Santa Monica

Université

18 h 30


♡♡


— Qu'est-ce-que tu fous là toi ? aboie la fille en me poussant pour rentrer dans l'appartement.

Je me rattrape au chambranle de la porte, pour ne pas tomber.
Qu'est-ce qui ce passe au juste ?
Qui est cette inconnue ?
Et pourquoi elle me crie dessus ?

Je la détaille des pieds à la tête, ses cheveux roux sont noués en un chignon parfait. Elle est en train de rentrer ses affaires dans mon appartement, c'est là que mon cerveau percute.
Le deuxième lit est pour elle.

— Oh, oh, qu'est-ce que tu fais ? lance-je incrédule.

Elle me dévisage à son tour, s'empare de sa valise qu'elle fait rouler sur mon pied en crachant :

— Je suis dans mon appart là ! Alors si tu veux bien sortir avant que je te foute dehors.

Elle me fait signe de sortir avec les yeux emplis de colère. À mon tour de lui lancer un regard noir. Nous nous dévisageons pendant que je ferme la porte. 

— Je ne vais aller nulle part, je suis dans l'appartement que j'ai loué. Et ne crie pas comme ça, je ne suis pas ta pote, dis-je agacée.

Un nouveau regard noir en ma direction puis, elle fouille dans son sac pour chercher je ne sais quoi. Elle sort une feuille qu'elle me tend.

— Ne me donne pas d'ordre ! Et lis moi ce qui est écrit, profère la rouquine.

Elle attend que je lise en croisant ses bras déterminée à avoir raison.
Sauf que je ne suis pas folle, je sais encore dire mon nom de famille. La secrétaire m'a donné la clé de cet appartement.
J'ai bien précisé dans le formulaire de vouloir être seule, pour éviter de tomber sur ce genre de fille ingrate qui se croit tout permis. Je lis la feuille cherchant le numéro de l'appartement. C'est écrit noir sur blanc : cent vingt trois. Décidée à lui montrer que j'ai raison, j'attrape ma clé dans mon sac. Mon visage se décompose en lisant le chiffre : cent vingt trois.

Là, nous avons un problème. Déstabilisée j'essaie de justifier mon comportement :

— J'ai loué un appartement seule, il doit y avoir une erreur quelque part.

Confuse, je lis et relis les chiffres comme si ils pouvaient changer par "magie". Mais le nombre reste le même : cent vingt trois.

Ma 'colocataire', me fixe en attendant une explication que je n'ai pas. Comment peut-on avoir le même appartement ?
Alors qu'a première vue elle n'avait pas l'air de s'attendre à me trouver ici.

— Alors madame je-sais-tout ? Tu comptes sortir de chez moi ? s'exclame-t-elle de nouveau en haussant les sourcils.

À croire qu'il n'y a qu'elle que la situation énerve, je suis moi aussi étonnée. Pourtant je ne lui crie pas dessus. En moins de cinq minutes, elle m'écrase le pied, me crie dessus et me fout dehors. Je ne sais pas pour qui elle se prend mais, elle va vite redescendre.

— Tu ne peux pas réfléchir deux minutes dis-moi ? Nous avons visiblement un problème, alors tu va ramener tes fesses au secrétariat avec moi et on va le régler.

Elle regarde sa montre, pousse un soupir signe que je dois l'exaspérer. On est deux dans ce compte là.

— Le secrétariat est fermé depuis dix minutes, il faut attendre demain maintenant ! Je te préviens direct je ne mets pas mes affaires dans un placard, je veux la penderie entière.

Super... Une nuit avec elle. On va bien s'amuser.
J'emplie mes poumons d'air. Restons polie et courtoise du moins le plus possible.

— Déjà une chose : j'ai déjà installé mes vêtements donc je ne vais pas tout re déplacer pour une nuit. Tu peux bien laisser tes vêtements dans ta valise non ? Et...

— Attends, parce-que tu crois que demain c'est moi qui changeras d'appartement ? Certainement pas ! Tu peux bien avoir rangé tes vêtements par couleurs, j'en ai rien à faire. Tu changeras d'appartement demain.

Mes sourcils se froncent le rouge me monte aux joues.
Le petit démon sur mon épaule a pris le dessus. Pour les bonnes manières on repassera. Elle me parle comme si j'étais une gamine.

— Oui, et puis quoi encore hein ? Tu crois que t'es une princesse non ? Je devrais enlever mes vêtements pour que toi tu installes les tiens. Demain c'est moi qui dois changer d'appartement certainement pas ! On ira demain à la première heure au secrétariat pour régler le problème un point c'est tout ! Maintenant si tu permets j'ai des choses à faire !

Je claque la porte en sortant, la laissant seule au milieu du salon avec ses valises. Elle commence à me taper sur les nerfs, à peine dix minutes qu'elle est arrivée et je devrais tout faire pour elle bien-sûr. Je dévale les quelques marches de la résidence pour rejoindre le campus. Avec l'aide de mon GPS je trouve facilement l'agence de location de voiture parce-que oui, j'en ai bien besoin d'une durant mon année ici.
Un monsieur d'un certain âge m'accueille à l'entrée de l'agence de location. Nous faisons le tour de la voiture pour constater les éventuels rayures ou bosses présentes sur la carrosserie. Le montant de la location est assez élevé, je devrais obligatoirement me trouver un travail étudiant pour combler les frais.

Une fois ma voiture récupérée je me rend au supermarché.

Mon caddie se rempli à une vitesse folle. Heureusement avec ma liste je ne peux rien oublier d'important. J'arpente les rayons depuis plus d'une demi-heure quand je tombe sur Millie, elle fait aussi son plein.

— Te revoilà encore ! lançais-je avec un sourire.

La revoir me fait très plaisir surtout avec l'après-midi horrible que je viens de passer.
Son sac en toile l'accompagne toujours ainsi que sa bonne humeur.

— Maya, quel plaisir de te revoir encore. Comment c'est passée ton emménagement alors ?

Je grimace en entendant sa question.

— Quoi ? Ça c'est mal passé ? Tu te sens déjà seule ? T'inquiète pas ça va passer c'est juste l'histoire de quelques jours.

Son sourire se veut réconfortant. Si seulement je pouvais me sentir seule. Le seul problème c'est la rouquine le reste ça peut aller. Quand se sera réglé, plus rien ne pourra me plomber le moral.

— Non ce n'est pas la solitude qui me dérange. J'ai découvert que j'avais une colocataire. Elle est comment dire... assez exaspérante.

Sa bouche s'ouvre pour former un O. Devant sa mine surprise je pouffe de rire.

— Ah, je vois. Vous n'avez pas été vous plaindre au secrétariat ? m'interroge-t-elle dubitative.

Poussant un nouveau soupire d'exaspération j'explique le problème de fermeture. Nous devrons patienter jusqu'à demain matin.

— C'est injuste que ce genre de chose puisse arriver. Surtout au prix de ces petits logements si on veut être seuls ils pourraient au minimum respecter notre choix.

Je hoche la tête pour approuver ses propos. Elle a tout à fait raison.

— Ce n'est pas que je veux m'en aller mais ma glace va fondre si je ne me dépêche pas, dit Millie pour plaisanter. Essayez de ne pas vous entre-tuer.

Sa phrase me fait rire. Nous pourrions bien nous entre-tuer dans notre sommeil si ça continue comme ça.

♡♡♡♡

Je termine mes courses tranquillement avant de rentrer et de retrouver ma colocataire. En passant la porte je m'attendais à ce que la rouquine ait disparue, mais ce n'est pas le cas. Toujours sur le seuil les bras remplis de sacs j'ai le plaisir de trouver tous mes vêtements étalés au sol.

Décidément, ce n'est vraiment pas ma journée.

•••
Que pensez-vous de sa colocataire ?

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Chapitre réécrit et reposter le : 21/05/20

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