Chapitre 5

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Mitsuya regardait sa machine à coudre, peut-être qu'il ne devrait pas le faire. Il n'aurait pas dû demander ces conseils, si ça se trouve, ce n'était pas réciproque. Mais pourquoi Yuzuha lui avait dit que le fond d'écran de Hakkai était lui. Il doutait, il n'arrivait même plus à coudre correctement dans son studio. Il voulait s'enfuir, mais il l'avait invité, il ne pouvait pas le faire. Et il en était tout bonnement incapable. Au pire, il ne dirait rien de ce qu'il ressent, il a l'habitude de faire semblant. Ses orbes violettes se retournaient vers cette fenêtre, la musique de son casque le rendait pensif et la nuit venait de tomber.

Il fixa les lumières de dehors, la rue semblait calme, il pencha sa tête sur le côté, pour s'accouder sur la table plaçant son poing contre sa joue. Il n'était pas si parfait que ça. Pourquoi tout le monde lui disait qu'il l'était. Pourquoi lui, lui disait qu'il l'était ?

- « Je suis soulant... » il soupira, en inspirant fortement juste après.

Ses yeux se posèrent sur son téléphone, lui aussi était bizarre, il avait Hakkai en fond d'écran. Il ne se posa une question de plus, il scruta une dernière fois ses mails en espérant ne pas tomber sur quelque chose qui pourrait le rendre encore plus agacé contre lui-même. Donner des conseils ; c'est quelques choses de simple, mais le faire...

Un bruit de sonnette retentit dans son studio, il laissa de côté son ordinateur et sa machine à coudre, rangeant par la même occasion un rouleau de tissu, pour se lever vers le bruit qui venait de la porte. Il savait qui était là, il n'avait pas peur, il ne savait plus quoi faire. Il se mit à penser plein de chose comme : et si ce n'était pas réciproque, je me fais des films... Il ouvrât cette ultime frontière, pourquoi il lui semblait beau, plus que d'habitude, alors qu'il faisait noir, et qu'il l'avait vu cette après-midi ?

- « Salut Taka ! »

- « Yo, je t'attendais... »

- « Pardon... c'est Yuzu... elle m'a... enfin, bref. Ça va toi ? »

- « Yuzu aime t'embêter ! » il ria, pour le laisser entrer. Bon rien ne pressait après tout, alors pourquoi compliquer les choses, ça ne sert à rien de vouloir tout trop vite de toute façon.

- « Si tu savais... » Hakkai leva les yeux, pour montrer son exaspération, et se laissa charmer par le sourire de son... son quoi ? « Des fois, je me demande comment tu fais pour lui parler ! » ria-t-il dans un ultime soupire.

- « J'ai l'habitude avec mes petites sœurs... t'as soif ? » il ferma la porte, pour regarder le garçon en face de lui. Comment est-ce possible de le trouver aussi attirant, il baissa la tête et avança vers son bureau. Alors que le bleu souriait, un peu satisfait et bien évidemment heureux.

- « Non t'inquiète. »

Ils avancèrent à deux dans le studio de mode loué à l'année par Mitsuya qui se sentait trop privilégié par rapport aux autres élèves, comment était-ce possible qu'un garçon comme lui puisse avoir autant d'influence à son âge, et qu'il soit presque le chouchou de son école de mode.

Il cousait, il avait quelque crampe dans sa nuque. Il se la massait de temps en en temps, passant ses mains sur son visage, la musique à fond devait les maintenir réveillait, en même temps, vu le goût d'Hakkai pour le métal, c'était sûr que Mitsuya resterait réveillé, il aimait beaucoup, mais au bout de trois heures de concentration intense à entendre un mec crier de toute son âme l'insupporter un peu. Déjà que ses nerfs étaient bien irrités par la minutie de cette soie. Il ne voulait pas tout foirer et tout recommencer.
Il grimaçait, et le bleu due le comprendre puisqu'il changea de registre en optant pour du rock, bon il y avait toujours un riff et parfois le groupe de chanteur décidait de crier, mais c'était moins brutal, et ça calmait même le violet qui soupira.

𝘓𝘦 𝘴𝘰𝘯 𝘥𝘶 𝘑𝘢𝘻𝘻 | ᵇᵃʲⁱᶠᵘʸᵘ ᵈʳᵃᵏᵉʸ ᵐⁱˢᵗᵘᵏᵃⁱ |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant