Chapitre 41

233 14 373
                                    

L'air de solitude froissait lentement le réveil prévisible des arbres frileux qui bousculaient l'air frais de ce matin. Dans l'odeur frêle de l'écorce du bois encore humide, la rosée glaçait et cristallisait les fougères blanchies d'une étrange couleur enneigée. Une légère brise vint cependant pincer les joues rougies par le froid déboussolant de ce doux matin. Les sapins des temps sylvestres sonnaient un peu l'échos d'un labyrinthe qui étouffait les bosquets d'une lourdeur si pesante et étouffante dans le groupe d'arbres boisés dans l'hiver qui partait. Le paysage amazonique couvrait les prairies calmes et endormies de cette jolie campagne qui semblait encore en hibernation. Les sous-bois éclaircissaient les épines qui s'accrochaient à leurs vêtements, alors que le bruit des pas craquelait sous les talus de feuilles et de branches frivoles qui ne voulaient pas bouger, posées ici, sans vouloir y partir.

Le soleil éclatait de mille feux en ce début sinistre de solitude sans cet amour frappant. Les plantes blanches et gelées recouvraient l'ensemble de se semblant de verdures mortes alors que souffle chaud retombait directement en une buée opaque dans la saison sylvestre. Les pentes boueuses paraissaient si glissantes, alors que les plaines opalines semblaient lointaines. Le doux souffle d'une marche matinal rythmait une cadence chiffonnée. Alors que d'autres vexés de la veille traînaient le pas. L'amour-propre hibernait encore dans le frimas enjolivant le paysage alors que l'aurore peinait à se lever. Le brouillard laissait une vision moindre alors qu'une douce joie brumeuse vint se déposer dans leurs cœurs...

Baji en avait marre, ça ne faisait que cent quarante-quatre heures depuis leur arrivée qu'ils étaient sans nouvelle par défaut de réseaux. Trois jours longs et si rapides, et pourtant ; il en avait tout bonnement marre de rester aussi loin de lui... Chifuyu lui manquait, alors, il restait en retrait avec Inui qui avait du mal à suivre le pas avec des basquettes trop grandes pour lui. Shinichiro lui préférait être dans son coin que de parler avec Rindo qui semblait perturbé par le fait qu'il n'avait aucune nouvelle de son rosé. Kazutora avait opté pour sa musique dans ses oreilles alors qu'Hakkai lui restait avec Draken qui menait la danse tandis que les deux filles, elles s'amusaient à s'extasier de part et d'autre un peu partout dès lors qu'elles croisaient un chevreuil, un écureuil ou d'autres plantes. Le temps semblait long, voire éternisant mais la beauté du paysage restait improbable.

Alors que certains réfléchissaient dans leurs coins, tout ce qu'il essayait de faire était presque difficile ; comme insupportable. Mais, il y avait comme de l'incompréhension. La cigarette du noiraud venait enfin d'être consumée, et le froid revint frapper ses doigts. Alors que Hakkai chantonnait, Baji souffla encore une fois.

- « J'en ai marre... »

- « Commence pas hein... » annonça Inui qui soufflait lui aussi. La promenade en randonnée touchait à sa fin, et la vue du chalet semblait les réconforter. Kazutora hotta son casque, alors que Draken se joignait aux filles.

- « Baji, on va aller en ville aujourd'hui, on va pouvoir se changer les idées. » déclara Shinichiro qui s'assit sur le ponton de la terrasse.

- « Et ? » l'autre ébène souffla. « Laisse-moi déprimer. »

- « Oh... regardez, Taka est aussi connu ici ! Génial ! » sourait-il.

- « Mais ta gueule ! » rétorqua Rindo qui semblait de plus en plus exécrable et de mauvaise foi.

- « Wow... vous avez des problèmes, bientôt Draken va pleurer et Emma va assumer de kiffer Yuzuha... » dit l'aîné qui était assis, et qui sortait encore une cigarette.

- « Toi arrête de fumer. » déclara Baji, qui le rejoint. « Kazu ! »

- « Hum... »

- « Vient on s'enfuit. » le bicolore se mit à rire avant de rejoindre ses amis.

𝘓𝘦 𝘴𝘰𝘯 𝘥𝘶 𝘑𝘢𝘻𝘻 | ᵇᵃʲⁱᶠᵘʸᵘ ᵈʳᵃᵏᵉʸ ᵐⁱˢᵗᵘᵏᵃⁱ |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant