Chapitre 25

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La solitude est bien la seule chose de temporairement constante qui nous isole de tout, qui nous retire du monde. Laissant ce sentiment d'abandon, nous laissant seul... seul, isolé, exclu. Combien de fois il a voulu ignoré ses sentiments, essayant de les amoindrir. De les laisser de côté.  Aucune compagnie à vos côtés pour vous faire sourire, cette unicité trop présent ; ce manque presque un peu trop constant. Il y naît alors une tristesse emplit de chagrin qui accable la folie du cœur. Alors que la présence de l'autre, ou juste de quelqu'un vous serez plus appréciable. Peut-être est-elle là pour son propre développement... permet-elle de se retrouver pour pouvoir mieux se définir... mais lorsqu'on se sent mal, et que tout pèse en nous, a-t-on réellement besoin de ressentir ce sentiment de solitude ? Le vivre n'est-il pas assez, peut-être. La douleur ne fait pas souffrir, non, elle ne détruit pas. Elle nous laisse à l'abandon, mais qui sera là quand cette douleur engendrait par la solitude s'éteindra, laissant ce petit feu qui n'éclair presque rien, d'une faible lueur cette caverne sombre avec vos propres démons. Oui, déambuler comme ça nous fait perdre la tête, et cette voix qui nous répète sans cesse que rien ou personne n'est attaché à nous pour nous retenir. Le nid de ses pensées vient de la solitude. Elle en est presque addictive. Son regard se perdait alors qui devait tout simplement avancer.

Combien de fois il se retrouvait seul dans les rues à déambuler comme un sans-abri, prenant l'habitude de regarder ses pieds pour suivre un piètre chemin, ne laissant presque jamais ses pensées le quitter. Ce feu brûlait en lui.
Il ne se sentait point calme et paisible, il regardait dans le fleuve les canards et les oies papoter sur l'eau, seule la rambarde en fer bleue le retenait, mais de quoi au juste ? Il faisait beau aujourd'hui, pourquoi il ne riait pas... il faisait beau aujourd'hui et la seule pensée qui arriva à son esprit était dénudée de lumière, instable et irritable. Combien de fausse idée avait-il eu ? Ses yeux si brillants se perdit quelques instant. Les rayons du soleil frappaient le noir de son pantalon, ses bottines lui faisaient un mal de chien à ses pieds, et son regard mielleux devenait amer. Les mains dans les poches, il regardait cette famille de canard. Il y avait la mère qui menait tous ses cannetons aux nids, mais il y en avait un qui était seul ; tout derrière, isolé des autres qui peinait à rejoindre le bord, et personne ne l'attendait.
Le pauvre petit volatile ne savait plus où aller, et sa nage laissait à désirer. Il ne pouvait plus bouger, il restait sans rien faire ; seul dans cette eau. Tout restait simplement sur place. 
Cette scène lui faisait mal, il se mit à trembler, et les passants le jugeaient. C'était le froid, ou de la rage... il sortit violement ses mains pour les agripper sur la rambarde métallique. Il empoigna fermement cet objet glacé, le regard emplit de rage, et cette envie de pleurer. Il baissa la tête. Le fleuve semblait si calme, et pourtant...

Le temps était beau, la météo agréable, il devait sourire. Il devait vivre heureux, mais il n'en pouvait plus. Il ne le voulait plus. Il passa un pied au-dessus de cette barrière, il regarda autour de lui, mais personne ne le remarquait ; personne ne prêtait tout bonnement pas attention à lui. Son deuxième pied rejoint l'autre, il s'assit face à ce fleuve sur cette rambarde bleue. Il inspira longuement, le froid lui piquait les mains, son nez coulait et ses larmes montaient dans ses glandes lacrymales. Les quelques embarcations immobiles flottaient sur les légères vagues, et ce caneton était toujours seul. Il avait mal au cœur, il avait mal partout.
Senju, frôla un instant son esprit, il ressentait quoi vis-à-vis de cette jeune femme. Il expira longuement, cette fois-ci plus fort que les précédentes, et un pigeon vint se poser à côté de lui, comme s'il était un membre constituant cette vaste atmosphère autour de lui.

Kazutora était devant ce fleuve, tout pouvait s'arrêter là, mais il n'en fit rien. Il ne pensait à rien. Il revoyait le sourire plein de vie de cette jeune femme, son regard bleu qui pétillait chaque fois qu'il lui tenait la main. Un faible sourire se dessina sur ses lèvres. Il se mit à rire nerveusement. Il revoyait la fois, où elle l'avait embrassé, c'était ici, à cet endroit où il voulait en finir. Il neigeait, les mains dans des gants après les cours, Senju l'avait traîné ici. Elle voulait voler le temps de Kazutora, elle voulait allonger un de ces moments qu'elle appréciait en sa compagnie. Ses cheveux blancs se confondaient avec les flocons qui dévalaient le ciel gris, et le vent frais leur brûlait leurs oreilles. Le bicolore avait décidé de lui passer son écharpe jaune qu'elle ne lui avait toujours pas rendue qui plus est. Et malgré la météo, leurs corps avaient chaud, soit, ils grelottaient, mais cette étreinte avait su les réchauffer. Les cheveux noirs de Kazutora flottaient dans le vent, alors que ces yeux jaunes fixaient sans gêne les fines lèvres rouges de cette fille en face lui.

𝘓𝘦 𝘴𝘰𝘯 𝘥𝘶 𝘑𝘢𝘻𝘻 | ᵇᵃʲⁱᶠᵘʸᵘ ᵈʳᵃᵏᵉʸ ᵐⁱˢᵗᵘᵏᵃⁱ |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant