Chapitre 39

229 17 97
                                    

L'amertume et la désillusion d'un ressentiment gardait après cette injustice trop vite jugée, et trop vite approuvée. Ce souvenir de trop peu qui atteint l'état affectif d'une façon si durable qui n'ose pas se figer. Remuant à la louche ce qu'on ne veut plus revoir, voir... légèrement toxique elle consume de son appétit infini ce que celui ressent n'ose pas dire. Ce vécu douloureux et si en colère qui pousse à la révolte désarmée face à soi. Et serait-ce encore là de la rancune agréable ? Non. Tout nous fait tort.
Affecté par le mental, l'émotion ne suit plus le fil de réalité. On se sent incapable, vide et sans aucune force. Presque malade, zombifié par cette unique pensée psychique qui sonne l'écho final. Cet effet constant de désir de vengeance qui enfle si fort et si vite. Enfermé dans la boucle infernale de rage et de désir accablant. Tout est si... anormal. Si amplifié, si exagéré.

Il se sentait comme vide. Seul et agacé. Révolté contre soi, contre elle et contre lui. Trois jours s'était écoulé finalement. Et oublié était trop dur, mais aussi beaucoup trop tôt. Ses questions perturbées son esprit, alors que sa tête était éprise de migraine. Trois jours, et... rien. Le sentiment était le même, comme figé, dévalant une constante grave vers une descente en enfer. Le vide ne cessait d'accabler son âme, son esprit devenait fou. Ces quatre murs l'étouffaient. Le vide embaumé son corps. Il était retourné chez Shinichiro, dans une ancienne chambre tout en fuyant l'aide de ses amis. Il ne voulait même pas que Takemichi l'approche.
Non, il souhaitait simplement être seul dans un endroit familier où il ne l'avait jamais emmené. Là, il en était sûr... il ne se serait pas laissé tenter par l'odeur de ce garçon sur lui, ou sur ses draps, de ses longs et baisers emplis de fièvre plaisante. Il le savait. Il ne sera pas dérangé ici. Personne ne le savait. De toute façon, ce n'était que pour se changer les idées qu'il était là. Assis par terre, le dos dresser contre un mur. Sa tête semblait trop lourde comme parcourut d'une barre qui lui provoquait la migraine.

Paraître fort. Au début tout aller. Tout paraissait simple. Mais, dès qu'il sortait dehors, pour aller en cours, ou pour aller faire des courses, aller au bar... il s'y dirigeait comme par réflexes incapable de stopper ses pas. Cette boutique devenait sa destination finale. Il ne le supportait plus. Il s'éprenait vite par ce parcours. Et une fois devant, les sentiments les plus enfouit en lui refaisaient surface. Il se cachait par un visage neutre, préférant recevoir un millier de coups. Il voulait sentir ses os craquer, son esprit divaguait et avoir cette dernière qui s'allume quand quelque chose ne va pas. Mais, il n'y arrivait pas, cela était si dur.

Les motos semblaient toujours pareilles, ce n'était pourtant pas ça qui l'attirait. Parfois, il s'arrêtait devant cette vitrine, pour le regarder. Ils se souriaient mutuellement dans ce silence et cette distance volontaire. Sûrement détruit par cette coupure entre eux. Ils semblaient être redevenu des inconnus. Les comme si... et le comme ça... refaisait surface. Que faut-il faire dans de tels moments ?

Être parfait demeurait une tâche incomplète et pourtant, la rancœur envahissait leurs âmes trop fragiles. Il pleurait jusqu'à en avoir mal à poitrine, ses poumons le brûlaient laissant un soupir faible murmurer ce prénom, ce surnom... celui qui malgré tout faisait encore battre son cœur si frêle.

Draken passait des nuits blanches, il ne parlait plus, il ne venait plus au Black Trombman, il ne voulait pas retomber sur elle. Son plafond de sa chambre, son métier... il devait tout éviter. C'est-ce qu'il s'était dit. Et malgré tout, il devait se l'avouer, il ne supporter pas ça.

Comment se sentir quand celui qu'on aime saisit les lèvres de quelqu'un d'autre. Pourquoi l'avait-elle embrassé de cette façon devant lui, et quel était ce sentiment au fond de lui qui le brûlait. Le plafond était presque beau, combien de fois ne l'avait-il pas regardé de cette manière... c'est fou, il n'y croyait pas. Il était quoi trahi ? Trompé... il finit par s'assoir sur le sol, préférant regarder ce mur en face de lui.
Des posters de motos, des photos de rire et il serrait son coussin contre lui, entendant sa porte s'ouvrir. Il sécha aussi vite ses larmes en amont sur ses joues, calmant sa respiration insupportable et douloureuse, alors que sa cage thoracique s'éprenait une douleur ardue et prenant qui déchirer ses entrailles.

𝘓𝘦 𝘴𝘰𝘯 𝘥𝘶 𝘑𝘢𝘻𝘻 | ᵇᵃʲⁱᶠᵘʸᵘ ᵈʳᵃᵏᵉʸ ᵐⁱˢᵗᵘᵏᵃⁱ |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant