𝘓𝘦 𝘴𝘰𝘯 𝘥𝘶 𝘑𝘢𝘻𝘻 | ᵇᵃʲⁱᶠᵘʸᵘ ᵈʳᵃᵏᵉʸ ᵐⁱˢᵗᵘᵏᵃⁱ |

Chapitre 44

Un tour en moto, rien qu'à deux. Dévaler à fière allure les rues bondées pendant les heures de pointe. Rire de dépasser tout le monde juste parce qu'ils étaient en deux roues. Remonter aussi vite en double file ces boulevards si vides, cette vie si monotone mais à la fois mouvementés d'un proche sentiment de plaisance. Le corps distrait, alors que cette tête ne fait que parler, et de penser en tout genre, tandis que le cœur, lui s'amuse à frapper cette cage thoracique désirant une étreinte agréable. 
L'air rafraichissait leur visage, alors que leurs casques étaient attachés autour de leurs cous, ne donnant aucune utilité de protection. Seul le bruit sourd de leurs rires raisonnaient sur la route. Dans ce quartier animé trop tôt le soir, Draken descendit de sa moto, pour admirer avec un sourire charmeur le petit blond qui ne voulait pas se séparer de lui. Le grand immeuble semblait déjà animé d'une vaste couleur érotique, alors que la vaste place des quartiers dans ce raffut et toutes ces boutiques encore animées par cette populace continuaientt de faire quelques emplettes. 
Dans l'ascenseur, il y avait une ambiance pesante. Comme si le diable tentait à faire naître ce désir d'envie et de luxure qu'ils souhaitaient vis-à-vis de loin en toute discrétion. Le bruit final sonna le début d'un baiser passionné. Draken vola un baiser à Mikey qui lui rendit aussi vite en sortant de ce lieu ascendant, pour rencontrer un mur. Prolongeant ainsi leur baiser pendant de longues minutes, encore assoiffés, ils durent tout de même se séparer. Finalement, le calme replongea en chute libre. Laissant l'étreinte désireuse de côté, calmant leur désire naissant qui ne voulait pas s'oublier dans l'état désordonné de leurs têtes. 

L'appartement du tatoué semblait trop silencieux. Ils crurent devenir sourds. Rompre cette gêne ; semblait rompre cette ligne d'envie qu'ils voulaient franchir, mais ne pas témoigner. Comme un manque constant, leurs cœurs tambourinaient. Cependant, leurs corps brûlaient ; cette proximité entre eux leur avait manqué. Mais ils en cherchaient plus. Draken caressait du bout de ses ongles l'avant-bras de Mikey qui souriait niaisement. Fixant un point fixe, il ne faisait même plus attention à ce documentaire de moto. Mais à son amant qui titillait ses sens. Pour réveiller lentement cette passion qu'il ne voulait pas témoigner maintenant. Il fallait changer de sujet, rompre tout ça, et vite... 

- « J'ai faim... » déclara le plus jeune, en se relevant. Il remarqua le sourire amoureux du plus grand, et lui répondit par un semblable. 

- « Je commande des pizzas, ou tu veux fouiller dans les placards ? »

- « Peu importe, tout me va ! »

Le léger calme de retrouvaille si attendu, la bouche clouée les pieds lourds et le cœur si perturbé alors que tout ne faisait que réclamer un peu plus de proximité. Les lourdes baies vitrées de l'appartement donnaient une vue prenante sur le centre-ville. Les luminaires éclairaient les rues passantes, alors que les dernières boutiques fermaient dans cette vie légèrement calme. Ils avaient encore le temps. Mais ils ne savaient juste pas quoi faire, et la télévision semblait si ennuyante... dévorant un paquet de chips déjà à moitié vide. Ils soupirèrent de ce moment tuant. 
Tout ce qu'ils essayaient de faire, semblait illogique ; ils voulaient à la fois parler et se câliner. Rien ne paraissait logique à comprendre, et pourtant... le croissant de lune dans le ciel noir qui apparaissait discrètement dans le crépuscule passagé donnait l'espoir aussi vite. La pièce se laissa envahir d'un doute confus. Ils avaient du temps à tuer.

Mikey était chez Draken, ils attendaient on ne saurait quoi ; mais ils semblaient attendre quelque chose, ce moment de gêne pesait. 

- « Je m'ennuie... »

- « Et tu veux faire quoi ? » le plus petit fit mine de réfléchir avant de saisir son téléphone. 

- « On peut embêter des gens si tu veux ! » le plus vieux soupira, après tout il avait quoi à faire...