Chapitre 7

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Le vent frais frappait de plein fouet son doux visage si calme et à la fois si rouge. Son nez se glaçait, et le fleuve semblait si serein, alors que ses pensées, elles étaient incapables de se figer ; de rester insensibles.
Son cœur battait trop fort. Son ventre le martelait étrangement d'une agréable douleur, alors que son esprit divaguait sous le rythme lent et fluide des gouttes d'eau en millier sous ses pieds. Il se sentait un peu comme malade, une chaleur montait en lui, comme si la fièvre qu'il cachait depuis longtemps se réveillait d'elle-même. Cette proximité physique avec le noiraud, il en avait rêvé pendant ses heures perdues. Trouver une romance comme dans ses films. Espérant secrètement avoir une relation, mais il voulait rester comme il était.
Non, il se faisait des idées. Cette mascarade, ce cirque jouait ; c'était pour rire. C'était pour montrer comment on drague.

Alors pourquoi il se sentait bizarre, il devrait passer au-dessus.
Le brouillard tombait, il envahissait l'espace gelé de cette nuit d'hiver. L'air glacial donnait à l'atmosphère une légère sensation de liberté, mais, elle devenait aussi vite confuse ; Chifuyu sentait ses doigts froids gonflés sous l'ambiance froide de cette soirée bien commençait, son nez le piquait, il tremblait, mais il avait chaud.
Il ne voulait pas rentrer.
Il devait prendre l'air, se rafraîchir les idées. Oublier. Onze heures sonnaient dans l'énorme beffroi du centre, les coups résonnaient, mais lui était là, ne comprenant rien à ce qu'il pouvait ressentir en lui. La seule chose qui résonnait ; le fruit de ses pensées trop agitées.

- « Putain ! » hurla-t-il dans cette rue éclairée, si vide... il se sentait perdu, il se sentait seul.
Des pas se firent entendre derrière lui, des pas lents, incertains et inquiets.

Cette personne se faisait du souci pour lui. Une main chaude et sûre se posa sur son épaule tremblante, alors, que ses mains resserrait cette barre en fer.

- « Chi ? » le ton préventif, d'un jeune homme le laissa vagabonder dans ses pensées.

- « C'est quoi ce que je ressens. Je suis bien seul. »

- « Chi... » l'impatience montait dans les veines chaudes de cette personne. Le noiraud se demandait ce que pouvait avoir Chifuyu. Il inspira, prenant une bouffée de cette cigarette accrochée à sa bouge. Il soupira, laissant cette cendre grise et usée atterrir sur le bitume, elle finit par s'envoler. Trop instable comme le pauvre blond qui se questionnait lui-même. Il ne savait plus. Pourquoi était-il partit ?
Oui, pour ne pas être face à des regards interrogateurs, remplis de sous-entendus. Pour fuir ses amis qui semblaient amusés, prêts à l'embêter et le taquiner, pour une mise en scène qu'il avait...apprécié.

Il évitait ses propres coups, il ne voulait pas savoir ce qu'il ressentait, il n'avait pas peur. Il ne voulait pas connaître ; il ignorait.

- « C'est juste pour rigoler. Je ne le verrai plus jamais de ma vie. » il souffla laissant une fine vapeur chaude s'écraser contre le vent frais qui semblait s'affoler. « On se reverra plus. » il se rassurait lui-même, mais, en vain, il n'y arrivait tout bonnement pas.

- « Chifuyu ! » cria Shinichiro qui perdit patience. « Il se passe quoi ? »

- « Rien ! »

- « De quoi rien ? Tu te fous de moi ? »

Le blond ne dit rien préférant se taire dans ce qu'il ressentait. Il ne voulait pas se trahir, pas maintenant, il oublierait de toute façon.

- « Je te parle, tu pars dans un état pas possible, tu rumines dans ton coin depuis... cinq minutes. » il se rapprocha de blond à la coupe undercut, le forçant à se retourner. « Tu viens de crier : putain. Et tu me sors que rien ne se passe ? » il marqua une pause, se forçant à prendre une énorme respiration. « Ton monologue, ton comportement. C'est fou comment tu respires la joie. » il jeta le mégot dans le fleuve, laissant un ploc se mettre en place dans la lourde atmosphère.

𝘓𝘦 𝘴𝘰𝘯 𝘥𝘶 𝘑𝘢𝘻𝘻 | ᵇᵃʲⁱᶠᵘʸᵘ ᵈʳᵃᵏᵉʸ ᵐⁱˢᵗᵘᵏᵃⁱ |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant