Putain de coloc

Chapitre 5

Les deux jours suivants se sont bien passés. Les garçons ont été sages, ils ont frappé à ma porte à chaque fois qu'ils sont entrés dans ma chambre, j'ai eu droit au petit déjeuner au lit et on a mangé chez nos parents le dimanche midi. Finalement, ça ne va peut-être pas être si affreux que ça. Enfin si j'arrive à faire abstraction de ... Non, oubliez ce que je suis en train de dire, c'est encore trop tôt pour vous en parler et ça tuerait tout le suspens. Enfin peut-être certains ont-ils déjà une petite idée ...

- Ça va ma chérie, les garçons sont gentils avec toi ? me demande mon père.

- Je les ai matés dès hier matin, et depuis ils sont à mes pieds !

- La digne fille de sa mère !

- Qu'est-ce que j'ai encore fait ? demande ma mère depuis la salle à manger.

- Rien ma puce, je disais que ta fille ne se faisait pas marcher sur les pieds !

- Evidemment, c'est ma fille. Chacha, si les garçons t'embêtent, n'hésite pas à montrer qui fait la loi !

- Promis maman !

- Bon, c'est prêt, tout le monde à table ! hurle mon père.

- Alors vous vous sentez d'attaque pour demain ? nous demande ma mère.

- Oui, répondons-nous tous les trois.

- C'est ce qu'on appelle une réponse unanime !

- Et vous ça va, on ne vous a pas trop manqués ? je demande aux parents.

- Pas du tout. On a enfin pu tester le canaper, me répond ma mère.

- Oh, mais vous êtes dégueulasses ! dit Baptiste.

- Rhooo ça va, comment tu crois que tu as été conçu ?!

- Insémination artificielle !

- Donc l'idée de ton père se paluchant te dérange moins que l'idée de ton père me pilonnant ?

- Ahhhhhhh arrête ! Mais c'est horrible !

- C'est la nature ma fille !

- Si vous continuez, je repars direct à l'appart.

- Non mais franchement ... vous pensiez vraiment qu'on était asexués ?

- Chaque enfant aime à penser que ses parents n'ont eu qu'un seul rapport sexuel dans la vie, juste pour la création, je réponds.

- Oui bon, au rythme ou tu vas, c'est peut-être ce qu'il t'arrivera, mais clairement ton frère lui est bien placé pour savoir que ce n'est qu'une utopie.

- Non mais vous êtes sérieux ? Je ne veux pas parler de ma vie personnelle avec vous, dit Baptiste.

- Alors il faut être un peu plus discrets, surtout quand on a une chambre collée à la tienne pendant les vacances !

- Et ça ne vous dérangeait pas de savoir ce qu'il faisait ? je demande.

- J'avoue que ce n'est pas bien, mais tant que c'est lui et pas toi, ça me convient !

- Alex ! dit ma mère en lui mettant un coup de poing dans le flanc. C'est la première et la dernière fois que j'entends ça. Alors ton fils peut passer sur la moitié du pays mais si ta fille fait le grand écart ça te gêne ? C'est n'importe quoi. Vas-y ma Chacha, éclates-toi, tu as ma bénédiction. Et toi Baptiste, je compte sur toi pour continuer à les faire fuir encore un peu, ajoute-t-elle en chuchotant.