Chapitre 20

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Une fois à l'appartement, je me dépêche d'aller au lit (après être passée par la case pipi et brossage de dents évidemment). Je suis toujours fâchée contre Gabriel et je ne veux pas le croiser plus. Dans le fond, c'est assez injuste, lui peut se taper ce qu'il veut quand il veut, mais moi je mérite mieux, je mérite peut-être le prince charmant sur son fier destrier. Allô, est-ce que l'un d'entre vous peut lui expliquer que de nos jours, on ne se déplace plus à cheval ? Non parce qu'avec ça, je vais rester vierge jusqu'à la fin des temps ...

Le problème est que le sommeil ne vient pas. En partie parce que je cogite et les cris provenant de la chambre de Baptiste n'aident en rien. Il ne pourrait pas avoir un peu des penchants SM et bâillonner ses conquêtes ? Puis je me mets à rire, toute seule, comme une cruche, en pensant à Gabriel qui en plus d'être dérangé par les bruits lui aussi doit être on ne peut plus frustré.

Mais avec tout ça, je ne dors toujours pas. Je m'apprête à aller boire un verre d'eau quand la porte de ma chambre s'ouvre. Si je tiens compte du fait que Mariah Carey est toujours en train de hurler, je peux donc conclure que Baptiste est toujours en train de la besogner, ce qui ne laisse qu'une possibilité concernant la personne qui vient d'ouvrir ma porte : Gabriel. CQFD.

Mais je suis toujours fâchée, et je ne veux pas le voir. Et ne jouez pas sur les mots, je sais que je ne le verrai pas, il fait noir, mais vous voyez bien ce que je veux dire, je ne veux pas avoir à faire à lui.

- Tu es venu voir si le prince charmant a débarqué avec son cheval blanc ? La réponse est non. Ou peut-être que même lui ne serait pas assez bien pour moi ? Dans tous les cas, tu peux partir.

Mais évidemment, il ne part pas, bien au contraire, il vient s'installer dans mon lit, mais il ne parle pas. Le silence n'est jamais bon, il donne au cerveau le loisir de s'aventurer dans des réflexions qu'on devrait éviter. Je ne peux m'empêcher de me dire que je suis bien maintenant qu'il est dans mon lit, que nous dormons souvent ensemble et que je dors mieux les nuits où il est là. Mais nous dormons peut-être trop souvent ensemble. Pourquoi finit-il toujours dans mon lit ? Est-ce que c'est vraiment sain ? Je suis finalement arrachée de mes pensées par Gabriel qui prend enfin la parole.

- Je suis désolé Chacha.

- Désolé de quoi ?

- Je n'y arrive pas. Je n'arrive pas à te voir avec un autre.

- Qu'est-ce que ça veut dire ?

- Je ne sais pas.

Et de nouveau ce silence. Mais cette fois, je refuse de penser, j'essaye d'oublier ce qu'il vient de me dire. Ça n'a aucun sens.

- Pourquoi tu ne m'as pas donné mon action à faire ?

- On n'a jamais dit qu'il fallait les donner immédiatement après avoir réalisé les nôtres. Regarde, toi tu as attendu jusqu'à ce soir pour me donner la mienne. Ben là, j'attends, je réfléchis, mais je pense que j'ai trouvé !

- Et alors ?

- Interdiction de toucher ou d'entrer dans une des sœurs demain avec les mains, la langue, la bouche ou la bite !

- Ça équivaut à m'interdire de baiser.

- Il te reste ton nez et tes pieds ! Sois inventif !

- Je ne suis pas fétichiste.

- Si tu le dis. En tout cas, c'est mon action, tu la fais ou tu perds le jeu !

- Je ne perds jamais !

Et de nouveau le silence. Il n'est pas gênant. Mais cette fois, je repars dans mes divagations. Est-ce que j'ai eu raison de lui interdire tout contact intime avec les sœurs ? Qu'est-ce qu'il va penser ? Qu'est-ce que ça va m'apporter ?

Putain de colocOù les histoires vivent. Découvrez maintenant