Chapitre 43

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PDV Gabriel



Ce n'est pas parce que je suis responsable de la situation que je n'en souffre pas. Je me suis débiné et j'ai perdu Charlotte. Le pire dans tout ça, c'est que je sais très bien que si elle me redonnait ma chance à condition d'en parler à Baptiste, j'en serais toujours incapable.

Je suis un pauvre mec. Un pauvre mec au cœur brisé.

En plus, depuis notre rupture, elle me fait vivre un enfer. Il y a les allusions, les répliques cinglantes, l'ignorance et tous ces petits trucs qu'elle fait pour me pourrir la vie. J'ai eu la bite en feu pendant deux heures après m'être lavé, mes fesses m'ont fait mal après que je me suis assis sur ma serviette, et je ne parle pas du moment où ce mec est venu me proposer une partie de jambes en l'air avec moi en receveur puisque je n'ai pas de couilles.

Je me suis retenu, j'ai pris sur moi, mais trop c'est trop. Je comprends qu'elle a besoin de ça pour aller mieux, je sais qu'elle souffre, je le vois, je me demande même comment les autres ne s'en sont pas aperçu. Son regard est voilé par les larmes qui menacent de couler, elle sourit à peine, d'un sourire faux, et elle ne rit plus. Mais je ne suis pas mieux et comme je porte la responsabilité de nos malheurs respectifs, j'ai pris sur moi jusqu'à ne plus en pouvoir.

Aujourd'hui, elle n'a rien tenté contre moi, j'ai seulement dû subir son ignorance et sa tristesse. Et maintenant je regrette ses petites crasses qu'elle me faisait car au moins, je voyais qu'elle pensait à moi. Oui, je sais, c'est complètement contradictoire.

Elle est maintenant sur la piste de danse. Seule. Et ça me convient car au moins il n'y a pas de mec avec elle.

- Bon, je ne sais pas ce que tu as, mais depuis que tu es rentré, tu es bizarre. Ce soir, c'est notre soirée, tu ramènes tes fesses sur la piste et on se dégotte de la salope à baiser.

- T'es horrible quand tu dis ça ...

- Parce que maintenant tu vas faire ton prude ? T'es le premier à dire ce genre de choses d'habitude. Bon ... Je t'accorde cinq minutes vagin, je t'écoute, dis-moi ce qu'il y a ?!

- Mais rien, juste, je crois que j'ai fait le tour de ça, je n'ai plus envie d'enchaîner les filles, j'ai envie de me caser.

- C'est qui ? Toujours Chloé ?

- Non, je t'ai dit qu'elle me dégoûte. C'est personne en particulier, juste je n'ai pas envie de continuer comme avant.

- N'importe quoi ! Allez, on remet tes idées en place, dit-il en me tapant l'arrière de ma tête, on part à la pêche.

C'est comme ça que je me retrouve traîné au milieu de la piste de danse avec mon meilleur ami. Rapidement des filles arrivent. Certaines sont pas mal, mais aucune ne me fait réellement envie. Enfin aucune, aucune de celles qui sont avec nous, car il y a bien cette fille qui danse seule à quelques mètres de moi et qui répond au doux nom de Charlotte.

Un mec vient l'accoster. Je n'arrive pas à le supporter. Je n'ai qu'une envie, le dégager. Mais j'ai fait mon choix, je n'ai pas parlé à Baptiste et je sais que j'en serai toujours incapable, alors je n'ai aucune prétention à avoir. Je prends donc sur moi et je commence à danser avec une des filles qui me tourne autour pour essayer de me changer les idées. Ça ne fonctionne pas, je ne pense qu'à elle. Et je crois que je suis complètement foutu. Je continue à danser tout en réfléchissant au moyen de me rattraper. Je dois me rendre à l'évidence, si j'arrive à la reconquérir, je devrais tout avouer à Baptiste. Ce sera la condition sine qua non.

Putain de colocOù les histoires vivent. Découvrez maintenant