Putain de coloc

Chapitre 23

PDV Charlotte

Enfin à l'appart ! Je fonce immédiatement dans ma chambre prétextant être fatiguée. Mon seul regret actuellement : que la porte ne possède pas de serrure. Je voudrais tellement pouvoir m'enfermer et être sûre qu'aucun d'eux ne rentrera.

Pour ce qui concerne Gabriel, je pense que ce n'est pas utile de préciser pourquoi je ne veux pas le voir. Quoi ? Vous voulez que je vous en parle ? Seriez-vous sadiques ? On a encore dormi ensemble, et ça ne m'aide pas à passer à autre chose. Ben oui, je suis réaliste, jamais un mec comme lui ne voudra une fille comme moi. Je ne concours pas dans la même catégorie que ses pouliches habituelles, il est tellement beau et il y a clairement un gap concernant notre « expérience » car moi, à part tripoter des clitos, je ne sais rien faire (et quand je dis des clitos, je veux dire mon clito, mais je pense que si je sais faire sur moi, je saurais faire sur n'importe quelle fille). Alors oui, je dois me rendre à l'évidence, il faut que je l'oublie. Et arrêtez, ce n'est pas parce que Jules a cru apercevoir un truc que c'est vrai ... Jamais un mec comme Gabriel Le Guellec ne s'intéressera à moi.

Quoi ? Comment je peux dire ça après toutes les nuits qu'il a passé avec moi ? Il était clairement dans mon lit en toute amitié, vous vous en rendez bien compte quand-même. Quoi ? Et les fois où il m'a embrassée ? De la pitié pour la pauvre fille malheureuse et sans expérience. Quoi ? Et ce qu'il s'est passé ce matin ? Vous me détestez ? Non sérieusement, vous devez vraiment me détester pour m'obliger à en parler avec vous. Je l'ai laissé prendre possession de mon corps, franchement, s'il avait voulu, je l'aurais laissé tout me prendre, et lui, il m'a laissée comme ça, sans excuse, pour ensuite aller jouer avec la pétasse. En gros, Chacha, le bon passe-temps en attendant le vrai joujou. Je me sens tellement humiliée. Et merde, voilà à cause de vous je pleure à nouveau. On peut changer de sujet maintenant ?

Non mais je parlais de vraiment changer, pas de vous dire pourquoi je ne veux pas non plus voir mon frère. Et vous insistez ... Ok, je vous le dis, mais après vous me laissez tranquille. J'avoue que même si là, j'aurais bien besoin d'un gros câlin de mon frère, je lui en veux un peu aussi. C'est lui qui a accepté que les deux pétassent viennent squatter, c'est lui qui n'a pas arrêté de pousser Gabriel à la consommation, c'est à cause de lui que j'ai entendu les pétasses crier avant de dormir et à mon réveil. Je suis sûre que sans leurs cris, jamais Gabriel n'aurait été excité et n'aurait commencé à me toucher. Pfff je suis pathétique, il faut qu'il soit excité par une autre pour avoir envie de me toucher. Je le déteste, je les déteste tous les deux, et je me déteste de l'avoir laissé faire, d'avoir aimé, d'en avoir voulu plus, et de lui avoir montré.

Je peux rester pleurer tranquille maintenant ? Merci.

Au bout d'un moment, j'entends les garçons parler près de ma porte.

- Je vais aller voir si elle veut manger, dit Gabriel.

- Non, laisse, j'y vais. En plus elle déteste quand tu rentres dans sa chambre, lui répond Baptiste.

Je n'ai envie d'en voir aucun, mais clairement, le moins pire en ce moment serait Baptiste, alors je prie un petit coup pour que ce soit lui qui soit en train d'abaisser ma poignée.

- Chacha ? Tu dors encore ? Me demande-t-il en s'approchant de moi

- Mmhhh ... je lui réponds, je ne veux pas qu'il s'approche, je suis dans la pénombre et tant qu'il reste à distance, il ne peut pas voir mes yeux bouffis et mes joues humides.

- Tu viens manger ? Il est huit heures.

- Pas faim, on a bien mangé chez papa et maman. Je veux dormir, bonne nuit.

- D'accord ... bonne nuit, dit-il en s'approchant de moi et en déposant un bisou sur l'arrière de ma tête, seule partie accessible puisque j'ai plaqué ma tête dans mon oreiller.