Chapitre 38

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PDV Charlotte



Pas grand-chose de neuf à raconter, nous sommes déjà fin mars, le printemps est revenu et avec lui les températures se sont adoucies. C'est définitivement ma saison préférée. Ni trop chaud, ni trop froid, les arbres sont en fleurs, les oiseaux chantent, on peut ressortir les jolies robes à fleurs.

Mais pourquoi je vous raconte ça déjà ? Ah oui, pour vous expliquer que trois mois ont passé et que ma vie n'a pas particulièrement évolué. Je suis toujours en « relation exclusive » avec Gabriel, le jeu du chat et de la souris continue avec Baptiste en chat et Gabriel et moi en souris, nous continuons à danser quand il n'est pas là, et il ne se doute de rien. Pourtant, on dort ensemble toutes les nuits, et il a pu arriver qu'il tombe sur un préservatif usagé dans la poubelle (d'habitude on les cache sous des essuie-tout, mais cette fois-là, on avait oublié). Gab a immédiatement porté le chapeau en disant qu'il avait invité une fille à l'appart. Baptiste était ravi, il a cru que son ami s'était « remis en selle » mais c'est retombé comme un soufflet car depuis Gabriel continue de mener sa vie chaste (en apparence).

Je vous assure, on a plusieurs fois réessayé de tâter le terrain, et l'inceste est toujours son mantra ... Ne vous inquiétez pas, ni Gabriel ni moi n'avons l'impression de faire quoi que ce soit d'incestueux ! Mais du coup, ça nous bloque carrément toute possibilité d'officialisation, et c'est de plus en plus difficile pour moi de l'accepter. Entre les remarques que Baptiste fait à Gabriel sur son manque d'activité sexuelle et ses tentatives pour lui refourguer des filles toutes plus salopes les unes que les autres, je commence à péter les plombs.

Ah mais j'y pense, vous n'êtes pas au courant qu'on va partir pendant deux mois à Montréal avec Gabriel. En fait, on doit faire un stage à l'étranger pour l'école et on a réussi à trouver tous les deux un stage à l'université de Montréal (pas dans les mêmes services et ça nous convient très bien). Le stage durera deux mois (juin-juillet), et je suis impatiente. Nous louerons un appart rien que pour nous deux, on pourra y vivre comme on veut et surtout on n'aura pas besoin de se cacher aux yeux des gens.

- CHARLOTTE, OUVRE CETTE PUTAIN DE PORTE !

Ah oui, ça c'est le présent. Comme je vous le disais, il ne s'est rien passé de notable dans ma vie depuis Noël jusqu'à ce soir. Et là, c'est la merde ... Note à moi-même, la prochaine fois, penser à mentir à ce satané jeu « je n'ai jamais » si je ne veux pas finir enfermée dans la salle de bain avec mon frère furieux qui hurle à travers la porte et menace de la forcer.

Ah oui, vous voulez savoir comment on en est arrivés là ? Rembobinons.

En ce lundi matin, je propose à mes amis de venir à l'appart pour la traditionnelle soirée du lundi. Baptiste invite aussi ses amis. Tout se déroule normalement. Les gens débarquent à partir de 19h30, on rigole bien, on boit bien, et là, Quentin balance la phrase qui va tout ruiner.

- Ça fait une éternité qu'on n'a pas joué à un jeu, ça serait drôle un « je n'ai jamais » pour voir un peu qui a fait de nouvelles choses depuis le début de l'année.

Evidemment que c'est une idée de merde ... Mais tous nos amis semblent la trouver excellente. Et c'est ainsi qu'on se retrouve à jouer à cet affreux jeu.

Les questions s'enchaînent. Certaines, uniquement pour faire boire des personnes ciblées (je n'ai jamais embrassé de garçon, je n'ai jamais eu mes règles, ...) d'autres plus hard (je n'ai jamais utilisé de sextoy avec un partenaire, je n'ai jamais été attachée pendant l'acte).

Et puis commencent enfin les questions de merde.

- Je n'ai jamais fini en black-out.

Comme prévu, nous buvons quasiment tous, sauf Gabriel, Arthur et Théo. Tiens, tiens, mon frère m'aurait-il caché certains de ces exploits ?

Putain de colocOù les histoires vivent. Découvrez maintenant