Vous connaissez cette chanson des Nèg'Marrons qui dit « le temps passe et passe et passe et beaucoup de choses ont changé » ? Ben ce n'est pas mon cas, car ici, le temps passe mais les choses ne changent pas.
Ma relation avec Gabriel est toujours cachée. Après l'intervention de Jules auprès de Baptiste, ça a été un peu compliqué. Gabriel s'est montré jaloux. Puis un jour, ils ont discuté et figurez-vous que maintenant, ils sont super potes. Gabriel a finalement intégré le fait que Jules n'est pas intéressé par moi (et que je ne le suis pas par lui puisque dans ma petite tête, il n'y a toujours eu que Gabriel Le Guellec) et le reste s'est fait naturellement. Il faut dire que Jules est vraiment comme Gab et Baptiste, cool, ne se prenant pas la tête, et, ça me fait un peu mal de le dire, avec une sacrée collection de conquêtes. Non, ce n'est pas la collection de Jules qui m'emmerde mais celle de Gabriel ...
Non, vraiment rien à dire. Ma vie n'avance pas, et ça commence à me peser. Heureusement, nous décollons enfin pour Montréal. Et ce n'est pas qu'une façon de parler puisqu'en ce moment même, l'avion est en train de décoller. Baptiste aurait aimé venir nous voir pendant que nous serons là-bas, mais il doit lui aussi faire un stage donc il ne pourra pas se libérer. Et pour la première fois de ma vie, j'ai été soulagée de savoir que nous allions être séparés. Décidément, j'ai évolué durant cette année, passant de la fille incapable de se décoller de son frère plus de trente minutes (le temps qu'il baise quoi) à la fille espérant se décoller de son frère pendant deux mois !
Je suis donc dans cet avion, à côté de Gabriel, et nous nous envolons direction Montréal et notre vie non cachée ! Et elle commence maintenant, alors que Gabriel m'embrasse tendrement dans cet avion.
Le trajet se passe merveilleusement bien, je suis heureuse de recevoir toutes ces marques d'affection et surtout de ne pas me cacher. Une fois arrivés, nous rejoignons notre logement. Nous avons trouvé un appart sympa avec un salon et deux chambres. Clairement, l'une d'entre elle ne servira pas, mais elle était nécessaire pour ne pas éveiller les soupçons de nos familles.
Le premier jour nous ne faisons pas grand-chose. Nous nous remettons simplement de décalage horaire et du manque de sommeil (le salon la chambre et la salle de bain sont d'ores et déjà baptisés), en sachant que nous commençons nos stages dès le lendemain.
L'université de Montréal est grande et nous ne n'aurons pas la chance de nous croiser car nos services sont assez éloignés l'un de l'autre. Pas grave ! Le stage s'annonce bien. Pour ma part, je suis dans les énergies renouvelables et Gabriel dans les recherches sur les batteries (pas celles pour jouer de la musique, celles pour faire avancer les voitures et fonctionner les ordinateurs !). Le soir nous parlons de nos journées, et de nos collègues. Nous ne sommes pas les seuls stagiaires et bien vite nous commençons à sortir avec eux. Certains sont là pour des stages de deuxième année donc plus longtemps que nous et surtout il y a de tout niveau origines, italiens, allemands, anglais, canadiens. Résultat, l'anglais est de rigueur lorsqu'on désire communiquer, ce qui ne pose aucun problème.
Avec nos amis de passage, nous profitons de cette merveilleuse ville qu'est Montréal. Nous passons beaucoup de temps dans des parcs, nous sortons dans des bars, et tout ça, en tant que couple ! Car ici, pour tout le monde, Gab et Chacha, c'est ensemble que ça marche.
Nous profitons également de moments rien que tous les deux. J'aime nos après-midis allongés dans un parcs à regarder les oiseaux et les écureuils, je suis heureuse quand nous nous baladons main dans la main dans le vieux Montréal, nos restaurants en amoureux me font du bien, et lorsque je trouve Gabriel nu sur le canapé en rentrant de mon stage, je suis au septième ciel.
Montréal, c'était un peu le quitte ou double de notre relation. Jusque-là, j'avais un peu l'impression d'être la maitresse, celle dont personne ne doit connaitre l'existence, ce petit secret honteux. Je ne me plains pas, la réciproque était vraie et nous ne pouvions clairement pas faire autrement. Mais du coup, comment être sûre qu'en tant que véritable couple, nous avions un avenir. Maintenant je n'ai plus aucun doute, je le sais, C'EST LUI !
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Putain de coloc
Literatura FemininaJe ne sais pas dans quoi je m'embarque à me foutre en coloc avec eux mais je sens que je vais vite le regretter ... En fait, je le regrette déjà. Mais comment aurais-je pu faire autrement ? Moi c'est Charlotte, et aujourd'hui je prends mon indépend...