Chapitre 40

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PDV Gabriel



La parenthèse montréalaise se termine et avec elle la liberté de vivre ma relation avec Charlotte comme nous le souhaitons. Car il faut être réaliste, même si nous arrêtons de cacher notre relation, nous ne serons pas complètement libres, ne serait-ce que concernant le sexe, on évitera la cuisine de l'appart quand Baptiste sera là par exemple. Simple question de bon sens !

Pendant que nous attendons nos bagages, je garde Charlotte dans mes bras, et j'en profite pour lui voler un bisou. Puis nous sortons main dans la main pour retrouver Baptiste. Enfin je l'aperçois, un sourire plaqué sur son visage montrant à quel point il est content de nous retrouver. Et plus nous nous rapprochons, plus cette impression que ça ne va pas le faire prend de l'ampleur, m'obligeant à lâcher la main de Charlotte.

- Bordel, c'est que vous m'avez manqué tous les deux. L'appart était bien vide sans vous !

- Ah enfin tu reconnais à quel point je te suis indispensable, lui répond Charlotte.

- Mouais, c'est surtout Gab qui m'a manqué ! Alors mon pote, raconte-moi un peu, comment étaient les filles ?

- Les filles ...

- Ah oui, tiens Gab, dis-lui comment étaient les filles, ajoute Charlotte.

- Beaucoup de choses à dire, on peut peut-être attendre d'arriver à l'appart avant d'en parler, avec une bonne bière !

- A ce point ?! Allez, c'est parti !

Bon, j'ai gagné un peu de temps. Est-ce que c'est reculer pour mieux sauter ? Carrément. Et plus les minutes passent, plus je me dis qu'en plus de lui expliquer que je suis en couple avec sa sœur (donc que je couche avec), il va en plus falloir que je lui fasse accepter que cette situation n'est pas vraiment récente et qu'on le lui a caché. Autrement dit, ça pue grave. Je crois que je vais commencer par cacher tous les couteaux et objets potentiellement blessants et meurtriers en arrivant. La bière n'est pas non plus une bonne idée, s'il casse la bouteille, il pourra me sectionner la carotide ou la bite avec le tesson.

- Ça va aller, me glisse discrètement Charlotte alors que nous entrons dans l'appartement.

Je ne lui réponds pas, je sais très bien que ça ne va pas aller. C'est ainsi que je prends mon temps pour défaire ma valise avant de rejoindre mes colocataires dans le salon. Ma bière est déjà débouchée.

- Alors mon pote, raconte !

- Franchement c'était sympa, on est pas mal sorti dans des parcs, il y a des écureuils partout et ils ne sont pas très sauvages, et les bars sont vraiment cool.

- Et filles ?

- Oh ben tu sais, pas grand-chose à dire.

- T'as beaucoup baisé ?

- Ouais, pas mal - Mais tout avec la même !

- Mais encore ?

- Bah clairement, il y avait pas mal d'étudiants en stage comme nous, et visiblement ce qu'il se passe à Montréal reste à Montréal, donc oui, j'en ai ramené ! De la canadienne, mais aussi de l'italienne, de l'allemande, de l'anglaise, de l'américaine !

- Ah tu as travaillé tes langues !

- Clairement, tu ne sais pas ce que tu as perdu à te limiter à un stage en France !

Putain de colocOù les histoires vivent. Découvrez maintenant