Chapitre 4

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Non mais sérieusement ... Ça va être ça ma vie désormais ? Vivre comme une nonne au milieu des gens qui s'exhibent ?

Il est dix heures et les gens commencent à se lever et donc à me réveiller. Enfin je devrais plutôt dire à m'écrabouiller.

- NON MAIS C'EST BON LA !

Oui, je suis de mauvaise humeur. Non, je n'ai pas bien dormi sur ce canapé tout pourri (bon en vrai il n'est pas tout pourri, mais mince quoi, c'est dans mon lit que je voulais dormir). Oui, je déteste la Terre entière.

- Oh mais qu'est ce que c'est que ça ? hurle la grognasse qui vient de m'écraser parce qu'elle n'est pas foutue de voir autre chose que sa petite personne.

- « CA », c'est la meuf qui habite ici, qui s'est fait virer de son lit par deux personnes un peu trop entreprenantes et sur laquelle tu viens de t'assoir grognasse. Alors maintenant, tu vas prendre tes affaires et TU VAS DEGAGER DE CHEZ MOI !

- Non mais tu ne me parles pas comme ça.

- Je te parle comme je veux, maintenant dépêches toi de te rhabiller ou je te jure que tu rentreras chez toi en string. Au passage, il fait vraiment vulgaire, tu devrais apprendre à te respecter un peu.

- Gabriel ...

- Cha ...

- Non, toi tu te tais, c'est la première et la dernière fois que tu laisses une de tes pouffes se balader à moitié à poil dans l'appart. On va instaurer des règles, je vous le dis, dis-je également pour Baptiste qui vient de débarquer avec sa greluche à lui.

Deux minutes plus tard, les deux pouffes sont parties et je me suis enfermée dans ma chambre. Je ne veux voir personne.

- Allez, ouvre, me dit Juliette à travers la porte.

- Non, on en discutera plus tard.

- Je suis désolé Chacha, c'était pas cool de ma part de jouer avec Seb dans ton lit, surtout que t'étais là. J'ai voulu profiter de ma dernière soirée avant la médecine, je suis désolée.

- Pas tant que moi ...

- Allez Chacha, en plus je ne sais pas quand on va pouvoir se revoir après. S'il te plaît ne me fais pas la tête.

- Laisse-moi cinq minutes ...

- Ok.

- Ce sont les cinq minutes les plus longues de la vie là, me dit Baptiste de l'autre côté de la porte après qu'un bon quart d'heure soit passé.

- Fous-moi la paix.

- Tu vas vraiment jeter ton frère adoré comme ça ? En plus je n'ai rien fait moi dans cette histoire.

- Tu crois vraiment ça ? Non mais vraiment ? Tu penses que t'es tout blanc ?

Je saute sur ma porte et l'ouvre en furie.

- Parce que tu penses que me saboter tous mes coups alors que toi t'es le plus gros queutard que la Terre ait porté c'est normal ? Mais merde, vous faites chier avec Gabriel. Moi je dois toujours supporter vos conquêtes qui sont toute de plus mauvais goût les unes que les autres. Tout des les fesses, rien dans la cervelle. Je dois accepter de me faire dégager de ma chambre, de mon pieu, de ce canapé de merde, mais par contre moi je n'ai pas intérêt à avoir un seul garçon qui m'approche. MERDE BAPTISTE. J'ai 19 ans et c'est à peine si un jour j'ai embrassé un garçon. Ça te parait normal ? Et ça à cause de toi et de ton dégénéré de meilleur pote j'ai nommé Gabriel Le Guellec.

- T'as embrassé un mec ? Qui ? Quand ? Où ?

- Non mais t'es sérieux ? C'est tout ce que tu retiens ?

- Cha, je ne veux pas que les garçons se servent de toi.

- Comme toi tu te sers des filles ? Et ça te change quoi à toi si des garçons s'amusent avec moi ? Tant que je suis consentante et que j'y prends du plaisir ?

- Mais t'es ma Chacha ... T'es pas comme toutes ces filles.

- Qu'est-ce que tu en sais, tu ne me laisses même pas la possibilité de savoir comment je suis. Maintenant laisse-moi tranquille et envoie-moi Juliette, dis-je en lui claquant la porte au nez.

Tiens ! Vlan ! Il fallait que ça sorte. Et vous, ne restez pas non plus bloqué sur cette histoire de bisou. Oui, j'avais dit jamais, mais ce n'était pas tout à fait jamais, il y a bien eu un bisou une fois, pendant mes vacances d'été quand j'avais 12 ans. Mais je vous en parlerai plus tard, pour l'instant, vous n'êtes pas prêts.

- Je suis désolée ma Chacha.

- Non mais je comprends que tu voulais profiter de Seb, mais je tiens beaucoup à mon lit et surtout l'autre grognasse qui s'est assise sur moi ce matin, ça a été la goutte d'eau. Je ne t'en veux déjà plus.

- T'es la meilleure !

Elle va me manquer celle-là. J'espère vraiment qu'elle aura son année dès les premiers exams, comme ça on ne passera que trois mois sans se voir.

- Bon les garçons, il va falloir instaurer des règles sinon je vais péter un câble. Je ne veux pas voir trainer vos chaussettes partout, ni vos slips. Si ça traîne c'est dans votre chambre.

- C'est pas notre genre et tu le sais très bien, me dit Gabriel.

- Je préfère me prémunir. Et silence, je n'ai pas terminé. On frappe avant d'entrer dans ma chambre. Ensuite, je sais bien que vous allez ramener des filles ici, très/trop souvent. Je ne suis pas contre. Mais par pitié, je ne veux pas entendre de bruits venant de votre chambre, donc vous vous débrouillez, vous les bâillonnez, mais je ne veux rien entendre. Et pour finir, idéalement j'aimerais ne pas les voir le lendemain, donc vous les dégagez vite et proprement, ou au moins, vous faites en sorte que je ne les vois pas à moitié à poil.

- A poil c'est bon donc ? me dit Baptiste. C'était une blague, lance-t-il rapidement après avoir été confronté à mon regard noir.

- Par contre, pour ce qui est de les dégager, j'avoue que tu fais ça plutôt bien Chacha, ajoute Gabriel.

- Oui ! Perso je ne savais pas comment me débarrasser de la meuf de cette nuit et ta petite crise de ce matin m'a bien aidé !

- Ne me dites pas que vous voulez que je vous aide à la virer le lendemain ?!

- Ben ... disent-ils en chœur

- Non mais vous êtes grave.

- Je te propose un deal ! On prend sur nous pour ce qui concerne les garçons qui t'approchent et en échange tu vires les filles ! me dit Baptiste.

- Tu vas devoir être plus précis ! Ça veut dire quoi prendre sur vous ?

- Si le garçon nous semble pas mal, on le laisse t'approcher.

- Mouais ... Et pour ce qui est de virer les filles ? Je suis censé faire ça quand ? Et surtout comment ?

- Comment : tu as quartier libre. Quand : idéalement attend au moins qu'on ait fait notre affaire !

- Je dois y réfléchir. Je ne suis pas sûre d'être vraiment gagnante. Vous êtes en train de m'accorder un droit que je devrais normalement avoir en échange d'un énorme service. Mais en même temps, j'avoue que ça va bien m'amuser de virer vos conquêtes.

- Yes, disent-ils en se tapant dans la main.

- Mais ... je vois leurs yeux s'agrandir, si je trouve que vous êtes trop restrictifs avec moi, je vous assure que je prendrai mon rôle de sécurité anti chaudasse très au sérieux, et qu'il vaudra mieux pour vous tirer votre coup ailleurs qu'à l'appart ! On a un deal ?

- Deal !

- Deal !

Je sens qu'on va bien rire. J'ai déjà en tête deux ou trois façons de virer ces demoiselles, vous allez aimer vous aussi !

Putain de colocOù les histoires vivent. Découvrez maintenant