Chapitre 19

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PDV Charlotte

- J'ai respecté le deal. Tu n'as jamais dit que je n'avais pas le droit de customiser ma tenue. Je me demande ce que je vais te faire faire par contre ! Laissons avancer la soirée et je trouverai !

Cette tête qu'il fait ! Je me retiens pour ne pas éclater de rire, par contre, ce que je n'arrive pas à retenir c'est mon sourire. Vous savez, le sourire de la victoire, celui qui dit je t'ai bien eu, dans le cul lulu !

Je m'installe avec tout le monde à une table. Je constate que Gabriel a toujours cet air contrarié et mon sourire grandit encore. Puis il se lève, je sais qu'il cherche sa pute de ce soir. Ça me contrarie tellement. Je décide donc d'aller danser un peu le temps que les garçons ramènent à boire. Les filles ne sont pas motivées, tant pis pour elles, j'y vais seule.

Alors que je bouge tranquillement, je sens un corps s'arrimer au mien. D'après la musculature, c'est un mec. Je me tourne pour voir sa tronche ... pas mal. J'ai peut-être oublié de vous le dire, mais j'ai un peu bu chez Lisa et je suis joyeuse plus, l'état entre joyeuse et bourrée quoi, mais surtout l'état parfait pour s'éclater sans se poser de question. Et c'est ce que je fais. Je me tourne à nouveau et je commence à me déhancher contre lui. Mon cerveau me dit bien de ne pas me brader comme ça, mais j'avoue que ces derniers temps, j'en ai plus que marre. Je passe pour la petite pucelle du groupe à chaque fois qu'on fait une soirée et qu'on joue à un jeu, je me sens conne dans les bras de Gabriel quand il me fait des choses alors que je voudrais tellement plus, je crois que je vais m'arrêter là, j'ai toute une liste de plaintes et si je continue, c'est sûr que ce livre fera encore deux tomes et mon auteure n'est pas d'accord, elle a dit « un tome pas plus », comme si je n'étais pas assez intéressante pour avoir droit à deux tomes, comme ma mère. Nous négocions encore la longueur par contre, croisez les doigts.

Les mains du garçon pas mal sur qui je me frotte commencent à se poser et à glisser sur moi. Je continue ma danse, continuant de faire taire mon cerveau.

- Eh coucou, me dit mon frère en me prenant dans ses bras.

- Oh Ba' ! Ça va ?

- Oui, je suis content de te voir, tu m'as manqué, ajoute-t-il en me faisant un bisou sur le crâne.

Quel con, on ne s'est pas vu depuis ce matin. S'il croit que je ne comprends pas ce qu'il fait ... Et le pire, c'est que ça fonctionne. Finalement, ce mec est un con lui aussi, il n'essaye même pas de lutter et abandonne immédiatement. Mon cerveau avait raison, ça aurait vraiment été une trop grande braderie que de finir ma soirée avec lui. Et alors que nous allons rejoindre les autres à table, je glisse rapidement à mon frère que je sais très bien qu'il a fait fuire le mec exprès. Et vous savez quoi ? Il ne dément pas et se contente de me sourire et de me faire un bisou sur la joue. Pfff ...

Je discute tranquillement avec Lisa et Marion.

- Je croyais que ton frère devait être moins protecteur ? me demande Lisa.

- Ah vous aussi vous avez remarqué qu'il a fait fuir le mec qui dansait avec moi ?

- Difficile de faire autrement, c'était tellement peu subtil. Bon après, le mec n'en valait pas le coup, il était pas mal, mais vraiment con pour lâcher l'affaire si vite.

- Carrément, dit Quentin en se mêlant à la conversation.

- Putain Quentin, encore à écouter les conversations des autres ... lui dit Lisa.

- Oh allez, c'est tellement drôle quand vous parlez de vos petites histoires.

Et les voilà qui commencent à se chamailler à nouveau, mais je ne les écoute plus, Gabriel vient de rejoindre une super pétasse, et je n'ai plus de boules quies pour m'éviter d'entendre sa baise de la nuit. Bon, maintenant, vous savez que ce n'est pas la seule chose qui m'ennuie. Bordel, il a passé ses mains sur moi hier, il m'a embrassée, et là, il est prêt à aller baiser avec cette fille. Peut-être qu'il ne se passera rien entre eux ? Vous me prenez pour une truffe ma parole, Gabriel Le Guellec arrive toujours à ses fins, et moi je finis toujours par me dire que je suis conne de continuer à m'infliger ça. Oui, parce que depuis le début, j'ai toujours soigneusement évité de vous raconter ce qu'il se passait dans ma petite tête quand Gabriel se tapait la Terre entière. Déjà, je dois vous dire que ce n'est pas son comportement qui me dérange particulièrement, j'entends par là que ça ne me choque pas qu'un mec enchaine les filles comme des tic-tac. Quand Baptiste le fait, ça me fait rire. Mais quand c'est Gabriel, c'est plutôt un rire jaune (voire noir car j'ai bien envie de tuer les pétasses qui finissent dans son lit), et à chaque fois, je regrette de ne pas avoir bu un peu plus pour pouvoir oublier et anesthésier mon petit cœur fracassé.

Putain de colocOù les histoires vivent. Découvrez maintenant