Putain de coloc

Chapitre 18

PDV Gabriel

- J'ai respecté le deal. Tu n'as jamais dit que je n'avais pas le droit de customiser ma tenue. Je me demande ce que je vais te faire faire par contre ! Laissons avancer la soirée et je trouverai !

Dites-moi que je rêve ! Elle se fout de ma gueule ! Vous qui commencez à la connaître un peu, allez-y, je vous écoute. Evidemment, vous êtes de son côté, j'aurais dû m'en douter. Donc ça ne vous gêne pas qu'elle se balade habillée comme ça ? C'est carrément un appel au viol. Je retire, c'était sur le coup de l'énervement, ne me tombez pas tous dessus. Et sachez que c'est juste l'expression, je sais très bien que ce n'est pas parce qu'une fille est habillée d'une certaine manière que ça justifie un viol. Puis franchement, avec la marraine que j'ai, pensez bien que le féminisme fait partie intégrante de ma vie.

Bref, revenons-en à Charlotte.

Putain.

Je ne vais pas supporter une soirée comme ça. Qu'est-ce qui lui prend depuis cette année ? Elle a complètement changé de style. Avant c'était limite si elle ne mettait pas des cols roulés en été, et maintenant ... Avant, j'étais le seul à savoir ce qui se cachait sous ses habits trois fois trop grands. Bien sûr, parfois, quelques mecs essayaient de savoir eux aussi, mais avec Baptiste nous arrivions toujours à les faire dégager.

Baptiste ! Mais bien sûr, c'est ça la solution. Quand est-ce qu'il arrive celui-là. Il ne va jamais cautionner une telle tenue. Je sors donc mon téléphone pour lui envoyer un message et miracle, il vibre au même moment et c'est lui, qui me dit qu'il vient d'entrer dans le club. Je jette un œil vers la porte et je le repère immédiatement, accompagné de sa clique de HEC. Un petit signe et il vient immédiatement me rejoindre.

- T'es tout seul ? Où sont les autres ?

- Les garçons sont allés commander au bar et les filles sont à table, dis-je en désignant la table où nous nous sommes installés.

- Et Charlotte ? Elle est où ?

Ben oui tiens, elle est où Charlotte ?

- Aux toilettes à mon avis ! Quelle pisseuse celle-là, dis-je en rigolant.

Sauf que clairement, ça ne le fait pas rire du tout, c'est même tout le contraire.

- C'est bon Ba, c'était pour rire. D'habitude tu rigoles quand je dis ce genre de choses de ta frangine !

Toujours pas de réaction, juste son visage, choqué, avec le regard fixe en direction de ... de quoi d'ailleurs ? De Charlotte en train de se déhancher avec ... avec ... un mec ... qui met ses mains ... un peu ... beaucoup ... trop sur elle.

- Tu l'as laissée sortir comme ça ? me demande-t-il, retrouvant enfin l'usage de sa bouche.

- Pas du tout, elle a découpé son T-Shirt avant de partir de chez Lisa ... Je ne m'en suis rendu compte qu'une fois qu'on était ici.

- Je sais que j'ai promis d'être plus cool, mais là c'est trop, dit-il en se dirigeant vers sa sœur.

- Tu vas faire quoi ? je lui demande, alors que je le suis.

- Je ne sais pas, il faut que je fasse preuve de tact. Eh coucou, dit-il en attrapant sa sœur et en la serrant dans ses bras.

- Oh Ba' ! Ça va ?

- Oui, je suis content de te voir, tu m'as manqué, continue-t-il en lui déposant un bisou dans les cheveux.

Ok c'est bon, j'ai pigé la technique, et c'est moche, très moche. Il se fait passer pour son mec. Mais le pire, c'est que ça marche. Charlotte est contente que son frère lui accorde de l'attention, et le mec ... plus de mec ! Envolé, parti !