Chapitre 7 : Jessica

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Je me réveillai en sursaut dans le salon. Je mis quelques instants à me souvenir de pourquoi j'étais là.

La veille, j'avais encore entendu des bruits venant du sous-sol alors, trouillarde comme je suis, je n'arrivais pas à dormir. Au lieu de m'éloigner de la porte qui y menait, je m'étais rapproché tel un débile de ce sous-sol en m'installant dans le salon devant la télé.

Non pas que je ne voulais pas aller voir, mais psychologiquement y aller la nuit me paraissait déjà comme étant une mauvaise idée. J'ai vu assez de films d'horreur pour savoir comme ça peut finir et non merci.

Je me levai, un peu trop vite d'ailleurs, m'étirai et montai dans ma chambre à une allure d'escargot. Je choisi quelques vêtements et me rendis dans la salle de bain. Après cette bonne douche tout allait déjà mieux. La température extérieur était toujours aussi élevée, pour mon plus grand malheur. Je me décidai enfin à m'habiller comme toute les filles ici, c'est-à-dire avec un short. Moins je transpire, mieux je me porte. J'enfilai mon t-shirt et mes chaussettes avant de retourner dans ma chambre pour mettre mes chaussures.

Dans la cuisine, je trouvai un énième mot de mon père me disant qu'il avait été appelé pour le boulot, qu'il était désolé, bla bla bla... Je n'avais aucune idée de ce dans quoi il travaillait mais ça avait l'air d'être important et prenant comme boulot. Je me demandais bien à quoi ça servait d'être venue ici pour vivre avec lui si c'est pour au final finir par vivre seule. J'aurais très bien pu rester chez moi pour faire ça ...

Je pris rapidement un léger petit déjeuner, montai me brosser les dents et redescendis pour partir en cours.

***

Je me garai à la même place que la veille et voulu partir rapidement à la recherche de Manon. Mes plans furent annulés par un beau brun au sourire impétueux qui me bloquait la route. J'étais coincée je ne pouvais pas sortir. Il ne pouvait donc pas arrêter de faire ça ! En plus, pour ne rien arranger, il n'avait pas l'air de vouloir bouger.

- Oui Thomas ?

- Oh j'adore la manière dont tu dis mon prénom, me lâcha-t-il avec un regard qui voulait tout dire.

Un soupir m'échappa. Pourquoi faut-il qu'il parle tout le temps pour me gâcher la vue ?

- Bouge de là, lâchais-je dans un soupir.

Je ne comptais pas rentrer dans son jeu de séduction. Je ne me mentais pas à moi-même, une partie de ma personne n'aurait pas été contre, mais tout le reste me criait à plein poumon que c'était la pire idée de ma vie et que ça allait à l'encontre de tous mes principes.

- A vos ordres princesse.

Il recula d'un pas, et j'étais donc toujours coincée entre ma moto, une autre sur ma gauche, le mur derrière moi et lui. Ce n'était pas très drôle comme situation.

- Thomas, aller bouge.

Je plantai mon regard dans le sien, première grossière erreur. Ses yeux d'un bleu dont je n'avais pas encore eut l'occasion de remarquer l'intensité me transperçaient presque. Bon sang qu'il à de la chance d'avoir de si beaux yeux ! Je pourrais presque me perdre dedans comme ces stéréotypes de jeunes ados en chaleur... Mais yeux bleu magnifiques ou pas, il reste qui il est, et le problème c'est que je ne le connais pas et que tout ce que j'ai vu jusqu'ici ne me plait pas particulièrement.

Je soufflai et détournai mon regard, ce qui me fallut beaucoup plus de temps que ce que je pensais. Je crois que j'ai rougis, mais je n'en suis pas sûre...

Il lâcha un petit rire, et décidai d'enfin bouger pour me laisser passer. Mais la malchance était de mon côté, plus un petit coup de pousse de mon état plutôt fébrile face à lui, je trébuchai. Je m'attendais déjà à la douleur et au goudron, mais je me retrouvai plutôt dans les bras de Thomas ce qui était bien mieux pour tout mon corps. J'étais face à lui, trop proche de lui. Je mis plusieurs longues, très longues secondes avant de m'en remettre.

Il avait une expression que je ne saurais pas décrire sur le visage .

Il me releva et me dit d'un ton sec :

- Regarde où tu marche la prochaine fois.

Je le regardai faire demi-tour, bouche bée. Sa réaction n'avait rien de normal pour un garçon qui flirtait avec moi quelques instants plus tôt. Je secouai la tête et me baissai pour attraper mon sac. Qu'est-ce que ça peut bien me faire s'il est incompréhensible ou même bipolaire ? Ca ne me regarde pas, un point c'est tout.

C'est en traversant le parking que je me rendis compte que je venais peut-être de donner à ces étudiants assoiffés de ragots un nouveau sujet de conversation.

Encore une fois, je ne savais pas ce qu'il me voulait de base, à part peut-être m'embêter. J'avais l'impression que ma vie était remplie d'énigme dont je n'avais aucune idée de la réponse et ça commençait à devenir frustrant. J'arrivai à grands pas en cour de Chimie, et retrouvai Manon qui était collée à Cameron. Bizarrement, je ne dis rien de ce qu'il venait de se passer. Ils allaient peut-être l'apprendre, de lui ou d'autre, mais je n'avais pas envie d'en parler ou même juste de raconter ce qu'il c'était passé car j'avais déjà oublié la chronologie de toutes façons. Puis je pourrais toujours dire que je trouvai ça peu important.


You Don't Scare Me Bad BoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant