Romance & Gouverneur

Chapitre 2 : Cadet 22

Je me suis couchée tôt ce soir là, priant pour que ma journée du lendemain se passe bien. Sur le papier que j'avais reçu dans mon petit commissariat à Seattle il était écrit que je devais me présenter à 8h précise au commissariat de mon arrondissement. J'étais devant à 7h45. Je m'étais levée deux heures auparavant de peur d'avoir envie de me rendormir mais je n'ai eu aucun souci à me tirer du lit et étais en pleine forme. Le commissariat était fermé mais rapidement une voiture se gara sur le parking réservé aux agents, que je n'avais pas osé utiliser ce matin là. Un jeune femme de la trentaine environs descendit du véhicule. Elle s'approcha de moi avec un sourire.

- Bonjour Miss, je vais me mettre en uniforme et je m'occupe de vous.

- Aucun souci, merci beaucoup.

Elle me salua d'un signe de tête et fila ouvrir le commissariat avant de courir vers la partie fermée au public. J'attendis patiemment assise sur les chaises en plastique de l'accueil quand mon détestable voisin entra dans le commissariat. En me voyant il eut un large sourire moqueur.

- On s'occupe de vous miss Brooks ?

- Oui merci bien.

- Quel dommage j'espérais le faire ha ha ha !

- C'est regrettable en effet.

Il me sourit encore plus et se pencha pour me murmurer à l'oreille.

- Profitez du fait de pouvoir encore me parler ainsi avec votre ton moqueur car dès que vous aurez votre badge je serai intransigeant sur la discipline.

Un peu ébranlée par cette demi menace je tentai de reprendre consistance.

- C'est une menace ?

- Je ne me permettrai pas. C'est un fait.

La jeune femme qui m'avait accueillie revint dans le hall.

- Ah bah ! Comment vous allez Lévy ? En forme ? Je m'occupe de la dame, vous, partez en patrouille. Je vais prendre le commandement.

- Entendu Lieutenant chef.

Une lieutenant chef ? J'avais intérêt à être irréprochable. Je jetai un coup d'œil plus ou moins paniqué à Lévy qui sortit du poste en essayant de se retenir de rire ce qui lui valut un coup d'œil courroucé de ma part et un regard interrogateur de la lieutenant chef.

- Désolée de l'attente, que puis-je pour vous miss ?

- Je viens de Seattle, j'ai été mutée ici.. Je suis Alix Brooks.

La lieutenant réfléchit une demi seconde avant de me répondre.

- Ah ! Je vois qui vous êtes ! Vous venez de la part d'Alicia Bae ?

- Tout à fait, c'est mon ancienne supérieure, elle m'a conseillé de venir ici car elle connaît bien un certain lieutenant Alost ?

- Bien sûr oui, le lieutenant Alost est mon collègue depuis presque trois ans maintenant. Au fait ! Je ne me suis pas présentée ! Lieutenant-chef Vance agent du New-York Police Departement ou NYPD depuis 5 ans maintenant, matricule 1003.

- Lieutenant, c'est un plaisir.

- Tout le plaisir est pour moi ça fait quelques semaines qu'on a pas accepté de cadet, les effectifs sont pleins mais si la capitaine vous a pris ici c'est que votre ancienne supérieure a du voir beaucoup de potentiel en vous pour réussir a la convaincre, peut être avec l'aide d'Alost, de vous engager. Depuis combien de temps vous êtes dans la police ?

- Depuis environ deux ans, mon lieutenant.

Un éclair de surprise passa dans les yeux de Vance quand elle m'entendit l'appeler « mon lieutenant » et l'espace d'un instant, j'eus peur d'avoir fait un faux pas.

- C'est rare de nos jours les cadets qui savent ce qu'est le respect de la hiérarchie.

J'ai répondis d'un simple sourire.

- Mais, cela dit c'est vrai que vous ne débutez pas vraiment. Vous devriez très bien vous entendre avec le sergent-chef Lévy que vous avez aperçu tout à l'heure, il apprécie la discipline.

Je me retins de rire en pensant à ma relation très tendue avec ce fameux Lévy mais ne dit rien, gardant une expression neutre sur le visage. Seul l'éclat d'humour dans mes yeux aurait pu me trahir mais ma supérieure ne sembla pas le voir.

- Hum si vous le dîtes...

- Bref, venez avec moi Brooks.

Je la suivis jusqu'aux vestiaires et elle sortit un uniforme neuf d'un carton.

- Voyez s'il vous va. Mais, je pense que oui.

J'acquiesçai d'un signe de tête et la lieutenant me tourna le dos. Je troquai en vitesse ma tenue civile contre l'uniforme et en effet il m'allait à la perfection. Vance se retourna quand je lui touchai l'épaule.

- Vous êtes à l'aise dedans ?

- Très à l'aise, merci.

- Parfait ! Je vais vous poser quelques questions et ce sera bon. Vous savez conduire une voiture de police ?

- Bien entendu !

- Vous avez votre permis d'hélicoptère ?

- Oui.

- Véhicules rapides ?

- Non pas celui là.

- Vous pourrez le passer quand vous serez officier supérieur.

- Très bien.

- Ne vous étonnez pas si on ne vous fait pas faire d'hélico de suite, ici les officiers sont les seuls a passer ce permis ça ne doit pas être les mêmes règlementations que dans votre Etat. Permis moto ?

- Oui.

- Très bien. Bon, il ne me reste plus qu'à vous choisir un référent parmi les officier supérieurs. Hum.. Je vais vous mettre avec Jones.

- Officier supérieur Jones, très bien.

- Cela ne vous dérange pas j'espère ?

- Bien sur que non ça me convient très bien.

- Vous aurez le matricule 1022, même si en général, on préfère garder les deux derniers chiffres, et à partir de maintenant vous êtes officiellement le cadet Brooks. Tenez, prenez votre radio, Jones se chargera de vous faire visiter les lieux et de vous apprendre éventuellement ce que vous avez à apprendre.

- Merci beaucoup lieutenant.

- Mais de rien.

Elle allait ajouter quelque chose quand un message radio la coupa.

« De 1019 pour 1003 on a besoin de vous dans le bureau du capitaine.»

Elle répondit immédiatement

« De 1003 j'arrive immédiatement, a toutes les unités, souhaitez la bienvenue au cadet 22 svp. 1006 vous vous occupez d'elle en attendant 1034». Un concert de «Bienvenue 1022» passa en radio puis 06 répondit. «Bienvenue 1022, j'arrive tout de suite 1003»

Vance ferma sa radio et se tourna vers moi

- Allez attendre 06 dans le hall s'il vous plaît 22.

- Bien sûr mon lieutenant.

Elle hocha la tête en signe d'approbation et partit au pas de course. Quand a moi je filai vers le hall en priant pour que 06 n'aie pas eu à trop m'attendre.