Une fois que le taxi que Luke avait appelé eut disparu au coin de la rue, je pris un petit déjeuner solide et m'habillai m'arrachant quelques petits cris de douleur au passage. Le bras encore un peu douloureux, je redescendit au salon et envoyai un message à Nina pour être certaine qu'elle était bien arrivée, sans réponse. Je finis donc par m'installer au piano et enchaînai des morceaux assez complexes sans toutefois y prendre aucun plaisir. La frustration qui m'habitait face à ce repos forcé éclipsai le bonheur que me procurait habituellement les accords de mon piano. Après un repas des plus moroses je me posai un peu au bord de ma piscine sans réellement avoir envie de me baigner. Je finis par me laisser tomber sur mon canapé, des larmes de rage aux coins des yeux. Ça en devenait presque une sanction et je détestai ce sentiment. Les journées se sont enchainées et cinq jours ont passé, tous les mêmes, les nuits les cauchemars m'assaillaient et même Luke, qui était finalement resté chez moi, n'arrivait plus a partir le matin sans me faire remarquer que j'avais l'air éteinte. Il ne me restait plus que trois jours à passer chez moi mais ils étaient interminables. Ce matin là, pour passer le temps, j'ai allumé ma télévision. Comme toujours le choix n'étais pas varié, une télé réalité, une série stupide, une émission d'intellos, des clips et les infos. Par dépit je me suis câblée sur la chaîne info prête a entendre un énième discours d'un politicien ou un débat sur un décret dont tout le monde se fiche en général mais que nous policiers, nous devons de suivre. Mais aujourd'hui, ni nouvelle loi, ni allocution interminable. En gros et en rouge en travers l'écran on pouvait lire les mots que nous redoutions tous au NYPD : « Le gouverneur reçoit des menaces de mort ». Je me suis concentrée sur la voix légèrement angoissée de la présentatrice.
- L'information vient de sortir, le gouverneur a reçu ce matin des menaces de mort qui ont circulé sur les réseaux sociaux et se sont répandues dans tout l'état comme une traînée de poudre. Sur la vidéo publiée, quatre individus masqués se tenaient devant la statue de la liberté et on demandé aux new-yorkais de leur livrer notre gouverneur M.Berkeley si ils souhaitaient pouvoir continuer à vivre normalement. Ils ont menacé de s'en prendre aux citoyens si leur menace n'était pas prise au sérieux. La dernière chose qu'ils ont déclarée a été « le sang contre le sang » face à cette situation de crise sans précédents, le gouverneur a été transporté en lieu sûr et sa protection est assurée par le NYPD et le FBI. Le commissaire de la police de New York a appelé la population au calme et leur a demandé de ne pas céder à la panique, assurant que cette histoire serait bientôt réglée. La capitaine n'a pas souhaité quand à elle faire de déclaration complémentaire de même que le FBI pour le moment, on suppose tout de même que ce sera elle qui nous tiendra comme toujours au courant de l'évolution de cette situation des plus délicates, de notre côté, nous vous incitons à la vigilance et à la prudence et faisons entièrement confiance aux forces de l'ordre pour régler cette situation. Enchaînons maintenant avec un reportage sur cette crise économique qui touche le Canada...
J'ai détaché mon regard de l'écran et me suis laissée aller en arrière sur mon canapé. Mes agents et la ville avaient besoin de moi, et, en général, de tous les policiers disponibles. Il fallait retrouver ces fous avant qu'ils ne fassent des bêtises, et pendant que tous les agents de la ville la passaient au peigne fin moi je me reposai sur mon canapé à cause d'une petite cicatrice insignifiante au ventre. Je me dégouttai. Je songeai que les agents devaient quasiment tous être en patrouille et à la pression qu'ils devaient avoir sur leurs épaules. Tous en patrouille... une idée germa dans mon esprit et un sourire naquit sur mes lèvres. J'étais capitaine, je connaissait les locaux mieux que personne... il fallait juste que je m'assure que le SWAT était sorti. La réponse apparut devant mes yeux. A la télévision s'affichait des images d'agents en SWAT dans les voitures ou l'hélicoptère, en plus de la brigade spéciale, tous les agents avaient abandonné leur uniforme pour leur tenue d'intervention qui masquait totalement leur identité. Parfait. Il me fallait agir vite. J'ai fait quelques mouvements avec mon bras, les cachets avaient fait effet il ne me faisait presque plus souffrir, le seul souci était ma cicatrice si j'étais touchée à cet endroit là par une balle je ne donnais pas cher de ma peau, mais à ce moment précis, cela m'importait peu. Je suis montée dans ma chambre pour enfiler une tenue sombre que je mettais quand je faisait des enquêtes ou pour surveiller en civil certains endroits de la ville dans ma très chère voiture banalisée. J'ai noué en vitesse les lacets de mes baskets et suis descendue dans mon hall, attrapant au passage les clefs de la voiture de Nina et les miennes sur lesquelles se trouvaient le double de mes passes du commissariat, la clé du parking des agents et plusieurs autres clés que seul le commissaire et moi étions autorisés à avoir. J'ai couru jusqu'au parking ou la voiture était garée et me suis engouffrée à l'intérieur avant de partir à toute vitesse vers le poste. J'ai garé mon véhicule et suis entrée par derrière dans le commissariat, prête a enfin passer à l'action...
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Coucou tout le monde vous allez bien ? Finalement la capitaine n'aura pas respecté ses congés ha ha ! Qu'a t-elle en tête et va t-elle réussir ? Réponse au prochain chapitre ! Des bisous !
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Romance & Gouverneur
RomanceNew York est une ville paisible. Sous la protection des agents du New York Police Departement, rien ne semble pouvoir troubler l'équilibre de la métropole géante et pourtant lorsque les évènements s'enchaînent et que le gouverneur se retrouve en dan...