Le visage du commissaire s'est un peu durci.
- Enlevez votre masque.
Je me suis maudite intérieurement. La solution la plus simple était d'obtempérer mais j'avais envie de voir jusqu'où ils pourraient aller. Je n'ai pas bougé d'un millimètre. Alost s'est approché prêt à m'enlever de force mon masque mais j'ai été plus rapide que lui, je me suis mise hors de portée et ai posé mon revolver sur la tempe du commissaire, prise d'une inspiration théâtrale soudaine. Je me suis adressée à Alost.
- En plus de votre capitaine vous voulez perdre votre commissaire aussi ?
Mes deux interlocuteurs échangèrent un regard où se mêlaient incompréhension et inquiétude. J'allais profiter de mes « congés ». Avant que je ne puisse réagir, le commissaire me passa par dessus son épaule. Sous l'effet de la surprise, je poussai un cri et lâchai mon arme qui tomba au sol. Vance eu vite fait de la récupérer. J'étais immobilisée par le commissaire et dans l'incapacité de faire le moindre mouvement, ils n'avaient qu'à enlever mon masque mais ils n'en firent rien, ils n'avaient légalement pas le droit de me toucher, et m'obligèrent à entrer dans le poste m'escortant jusqu'à la salle d'interrogatoire où mon statut de civile passait à celui de suspecte et leur permettait de m'enlever mon masque. Il me poussa dedans sans ménagements et se placèrent face à moi. Alost laissa son supérieur gérer l'interrogatoire tandis que Vance retourna dans le hall refaire un compte des agents et envoyer une patrouille a mon domicile probablement.
- Démasquez vous.
- Non.
- Mademoiselle ne nous obligez pas à utiliser la force.
- Ha ha je tremble de peur. N'oubliez pas où est votre capitaine.
- Et où est-elle ?
- Avec nous.
- De quel groupe faites vous partie ?
- Ça ne vous concerne pas.
- Comment je peux être sur d'où elle est ?
- Envoyez une patrouille chez elle.
Alost a décroché son téléphone et a pâli en sortant de la pièce. Il est revenu quelques instant plus tard et a déclaré d'une voix blanche.
- Commissaire... sa maison est déserte... Chavez vient d'y aller...
Je n'avais aucune envie qu'ils paniquent, mais je voulais les tester et si accessoirement je pouvais trouver un moyen de sortir du poste je n'étais pas contre, il me suffirait de réapparaitre dans une supérette et de déclarer être allée faire des courses. Je trouverais bien un moyen d'acheter des habits civils et de cacher ceux que je portais actuellement .
- Elle va bien mais si vous me laissez pas elle pourrait aller un peu moins bien... disons... un petit coup de couteau dans le ventre... hein commissaire ?
Je savais avoir touché un point sensible chez le commissaire, il était le seul en dehors de moi à savoir que mon point faible physiquement actuellement était mon ventre. Si quelqu'un d'autre était au courant c'était forcément que je le lui avais dit... ou qu'il l'avait vu de lui même. Alost ne comprit manifestement rien et s'écria, surpris.
- Elle est enceinte commissaire ?!
J'ai échangé un long regard avec le commissaire. Il a murmuré d'une voix un peu moins assurée qu'au début de notre conversation.
- Non... blessée...
- Ils sont mal informés, c'est pas au ventre qu'elle a une blessures ! Donc elle n'est pas avec eux ! Sauf si ce sont eux qui l'ont blessée, mais comment vous le sauriez ?
- Non, au contraire ils sont beaucoup trop bien informés... mais je me demande comment ils peuvent avoir vu...
Il croisa mon regard que je soutins cette fois-ci. Un éclair de fureur passa dans ses yeux. Il paraissait sur le point de me frapper.
- Démasquez vous ! Maintenant !
- Non !
Il a hoché la tête tout en me foudroyant du regard et a ordonné.
- Alost, enlevez lui son masque.
J'ai fait un pas en arrière en m'écriant.
- Ne me touchez pas ou elle meurt.
- Touchez à un ongle de la capitaine, et vous allez le regretter amèrement vous et vos comparses quels qu'ils soient.
Je lus une étincelle de haine dans ses yeux. Il était prêt à en découdre. Alost est passé derrière moi. Voyant que j'allais me débattre, il m'a enfilé une paire de menottes et a retiré mon masque. En voyant une mèche de mes cheveux il a eu un hoquet de surprise et a terminé de le retirer le plus rapidement possible. Le commissaire s'est figé sur place et a soupiré, partagé entre soulagement et exaspération. Alost a dégluti.
- Je... je suis désolé capitaine...
- Ce n'est rien, vous avez bien réagi.
Le commissaire m'a lancé un regard lourd de reproches. Alost a senti qu'il devait me parler seul et est sorti de la pièce après m'avoir détachée en marmonnant qu'il devait trouver Vance. J'ai baissé les yeux.
- Vraiment je n'ai pas les mots pour décrire ce que je ressent à cet instant précis capitaine.
- Je pourrai dire que je suis désolée mais ce n'est pas vraiment le cas...
- Vous êtes totalement inconsciente ? Si vous aviez pris une balle ou un coup ? Comment suis je sensé réagir face à cette situation ? Une part de moi a envie de vous féliciter pour votre travail remarquable que j'ai pu voir aujourd'hui l'autre de vous mettre a pied une semaine pour vous apprendre a vous reposer vraiment et à cesser de vous mettre en danger dès que j'ai le dos tourné !
- Comment exactement suis je sensée me reposer quand mes agents mettent leur vie en danger et que le gouverneur peut mourir d'un moment à l'autre ?
- Je comprend ça mieux que quiconque et ne nous mentons pas ça aurait été beaucoup plus dur sans vous au gouvernement aujourd'hui. Mais ce n'est pas une excuse ! Vous auriez du être sur votre canapé et pas dans la zone la plus dangereuse de la ville !
- Je vais retourner voir Ilona ce soir et lui demander d'annuler mon arrêt, je ne peux pas être chez moi avec une crise pareille dans tout l'état... S'il vous plaît commissaire...
- Je ne peux décemment pas dire non en tant que commissaire et je vous jure qu'au fond de moi je n'ai aucune envie d'accepter.
- Je sais mais...
- Plus j'essaie de vous protéger plus vous vous mettez en danger, c'est incroyablement frustrant.
J'ai souri légèrement.
- C'est dans ma nature je crois.
- C'est ça oui. Prenez vos affaires et je vous attends en bas dans 5 minutes pour aller à l'hôpital.
- Chez moi. Ilona passe ce soir.
- Soit.
Il est sorti, prenant sa fin de service en radio. Je me suis dirigée vers la salle dans laquelle je m'étais changée le matin même. Après avoir enfilé mes vêtements, je suis redescendue sur le parking. Au volant de ma voiture, Luke m'attendais.
---------------------------------
Coucou comment vous allez ? J'espère que le chapitre vous aura plu, comme je l'ai dit hier sur mon mur j'ai fini d'écrire Romance & Gouverneur je pourrais donc continuer mon rythme de un voire deux chapitres par jours.
VOUS LISEZ
Romance & Gouverneur
RomanceNew York est une ville paisible. Sous la protection des agents du New York Police Departement, rien ne semble pouvoir troubler l'équilibre de la métropole géante et pourtant lorsque les évènements s'enchaînent et que le gouverneur se retrouve en dan...