Chapitre 20 : Démasquée

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Média : Evans (de dos parce que je n'ai encore rien trouvé qui puisse me satisfaire réellement pour son visage)

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Nous sommes à nouveau entré dans mon bureau. Mon cerveau fonctionnait à plein régime pour trouver un mensonge à peu près crédible pour expliquer la cicatrice et les brûlures. Je me suis tournée vers lui toujours sans avoir la moindre idée de quoi dire et ai défait les boutons de mon col. Avec une infinie douceur et en essayant de me faire le moins mal possible, le commissaire a passé mon uniforme par dessus ma tête et s'est figé. Visiblement sous le choc. Il a cligné plusieurs fois des yeux avant de poser sur moi un regard interrogateur. Essayant de gagner du temps je me suis retournée pour attraper mon pull. Grosse erreur. Il manqua de s'étouffer en voyant mon dos et m'a aidée à enfiler mon haut rapidement.

- Capitaine...


J'ai répondu d'une toute petite voix.

- Oui ?

- J'aimerai comprendre...


Dans une tentative vaine de gagner du temps, j'ai joué l'innocente.

- Pardon ?

- On va vraiment jouer à ce jeu maintenant ?

- Quel jeu commissaire ?

- Le jeu du « Qui va réussir à changer de sujet en premier » visiblement. Si vous ne voulez pas en parler je peux le comprendre mais au moins dîtes moi que ce n'est pas ce que je pense. Et ça en particulier.


Il a effleuré le pansement que le médecin m'avait mis le jour même mais à travers lequel on devinait une coupure. J'ai tenté un coup de poker.

- Ce sont des tâches de naissance et le pansement c'est euh... un bouton qui s'est infecté.


Le commissaire n'était clairement pas dupe.

- Il devait être énorme et exagérément long votre bouton quand à vos taches de naissances elles sont hum... particulières. Je vous ai déjà dit que ma grand-mère était la reine d'Albanie ?


J'ai murmuré.

- Non.


Il a souri et a acquiescé d'une voix douce.

- Non en effet parce que ce n'est pas le cas.


Je suis restée muette sans savoir vraiment trop quoi répondre. D'un côté j'avais envie de tout lui raconter et de l'autre, je préférai le préserver de cette partie là de ma vie.

- Je... je n'ai vraiment pas envie de vous alarmer pour rien commissaire... c'est du passé ces histoires et...

- M'alarmer pour rien ? Pour commencer, ce n'est pas « rien » et ensuite la dernière fois que vous n'avez pas voulu m'alarmer pour « rien » c'est sur un toit qu'il a fallu vous récupérer avant que vous ne fassiez une énorme erreur. Ce jour là ce n'est pas qu'une lieutenant que j'ai failli perdre mais une partie de moi. Jamais je ne me serai pardonné de vous perdre comme ça. Entre le moment où vous avez parlé en radio et le moment où ils vous ont localisé j'ai vu toute l'année précédente défiler devant mes yeux et vous n'imaginez même pas la culpabilité que j'ai pu ressentir à ce moment là. Je me suis dit que j'aurais du être plus présent pour vous et les autres agents, que je n'en avais pas fait assez, qu'il aurait fallu vous donner moins de travail, promouvoir d'autres lieutenants même si ils n'étaient pas à cent pour cent prêts pour plus vous épauler... Alors franchement ne me dites pas à moi que ce n'est rien parce que je n'y crois pas une seule seconde. Si ce n'était « rien » comme vous dites vous me l'auriez dit depuis belle lurette.


Encore une fois je n'ai pas su quoi lui dire. Il avait raison. De toute manière il aurait fini par le voir un jour où l'autre. J'ai pris une grande inspiration et ai commencé mon récit...


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