Chapitre 22 : Confessions (Partie 2)

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- Fort heureusement, ils ne vous ont rien fait et ont juste parlé mais pour moi le message était clair : ils pouvaient vous attraper vous ou le capitaine si l'envie leur en prenait à n'importe quel moment. Et le tout a fait que j'ai craqué. Je n'ai pas déposé la lettre à votre retour comme j'en avais l'intention, je me suis assurée que ça allait et ai pris ma fin de service avec l'intention d'en finir avec tout. La culpabilité, PF et surtout, une manière d'éviter de savoir que je vous avais déçu et trahi vous et Marshall en donnant ces informations. Le reste est assez flou jusqu'au moment où j'ai éteint ma radio. Inconsciemment j'avais fait un message très long pour prendre le temps de remercier tout le monde mais je n'ai pas dit un seul mot pour vous ou le capitaine, vous occupiez déjà mes pensées, en quelques secondes j'ai eu le temps de visualiser vos réactions si vous aviez lu la lettre, la colère du capitaine et votre déception telle que je la connaissait, muette mais oppressante. J'ai failli sauter. Je l'aurais fait si vous ne m'aviez pas retenue. Je ne sais pas comment mais bien avant que vous ouvriez la bouche j'ai su que c'était vous et je me suis sentie mal. Parce que je ne méritai absolument pas ça et que...


Pour la première fois depuis le début de mon long monologue le commissaire m'a interrompue.

- Ça suffit. Et, vous autant que vous le sachiez, je l'ai lu cette fameuse lettre...

- Pardon ?

- Je ne sais pas comment vous vous êtes débrouillée mais vous l'avez tombée devant la porte de votre bureau, à l'intérieur. A votre fin de service je devais vous donner un papier et je suis donc allé le mettre sur votre bureau j'ai vu l'enveloppe au sol avec mon nom dessus et en ai déduit que vous aviez oublié de me la remettre. Je l'ai lu et je vous avoue que je n'ai pas compris. J'avais du mal à me dire que vous aviez donné de telles informations comme ça sans aucune explication le jour même. Ce passage là était assez confus et c'est après la deuxième lecture que j'ai compris l'histoire des menaces et à ce moment là j'ai eu peur que PF ne mette la pression sur vous avec ce genre de choses depuis le début et me suis promis de vous en parler le lendemain, ce que je n'ai pas faut au final, trop bouleversé par les évènements. Je vous ai plaint plus que ce que je n'ai été déçu. La seule chose qui m'a déçue et qui me déçoit encore même si je le comprend c'est que vous ne m'en aillez pas parlé. De vos blessures mais aussi de vos craintes. Ça nous aurait évité à tous un bon nombre d'erreurs. J'ai toujours été transparent avec vous surtout sur ce genre de chose parce que je vous fait confiance.


J'ai voulu intervenir mais il ne m'a pas laissée parler.

- Je ne suis pas en train de vous faire un reproche ce n'est pas mon intention juste de vous expliquer que je comprend que vous aillez voulu me protéger et protéger Marshall c'est dans votre caractère et je l'ai bien vu au fil des années mais dans ces situations celle qui doit être protégée c'était vous. Et si vous m'en aviez parlé c'est ce qu'on aurait fait. Une dernière chose cependant, ce n'est pas votre faute si vous avez donné ces informations à PF, avec ce dont je me doutais à l'époque et ce que j'ai vu ce soir je ne peut en aucun cas vous blâmer, beaucoup auraient tenu bien moins longtemps avant de donner des informations sur un dossier.

- Je suis désolée commissaire.

- Je ne vous en veux pas. Mais à l'avenir, je veux que vous ayez suffisamment confiance en moi mais aussi en vous pour me parler de ce genre de chose. Si on vous fait du mal je ne veux pas voir que les choses apparentes. Je veux tout voir.

- Promis.

- Bon, maintenant je vous ramène chez vous capitaine, vous avez mérité un peu de repos et de répit.

- Merci.

- C'est normal voyons...

- Je ne parle pas que de me ramener chez moi.


Il n'a pas eu besoin de mes mots pour comprendre de quoi je parlais, moi même je n'avais pas les mots pour exprimer le chaos émotionnel que je ressentais au fond de moi. Entre soulagement, gratitude, bonheur, tristesse et peur. Ce genre de peur que vous ressentez quelques fois dans votre vie quand vous vous rendez compte réellement que rien n'est éternel et que vous auriez pu y rester. Et que d'autre n'ont pas eu cette chance. Que tout ce que votre monde peut s'effondrer du jour au lendemain et qu'au plus profond de vous même se trouve des émotions d'une force que vous même ne soupçonniez pas. Le commissaire a murmuré avec un sourire un peu triste.

- Ça aussi vous le méritez... largement.


J'ai souri mais au moment où nous allions sortir, Chavez a fait irruption dans mon bureau, en hurlant.

- CAPITAINE !!!


Je me suis tournée vers lui et mon cœur a fait un bon dans ma poitrine.

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