Une rencontre renversante

17

— Eh Midoriya !

Izuku tourna la tête, téléphone contre son oreille, et croisa le regard de Kirishima qui venait de débarquer sur le balcon, tirant Bakugo avec lui.

— Ah désolé, j'savais pas que tu étais au téléphone ! s'excusa-t-il précipitamment.

— Ehm pas grave, souffla Izuku en souriant.

Eijiro le laissa terminer son appel, retournant à l'intérieur. Après quelques courtes minutes, Midoriya rentra à l'intérieur et interrogea le roux du regard, se demandant ce qu'il voulait lui dire.

— Ça te dit de venir manger avec nous ?

— Euh avec vous ? Maintenant ?

— Oui, avec Katsuki et moi. On va au McDo, ça te dit ?

— Ah euh... Je suis désolé, mais j'avais prévu de.. voir quelqu'un d'autre, souffla le vert en se grattant la joue.

— Oh pas de soucis, ça ne fait rien, ricana Kirishima. Tu vas voir qui sans vouloir être trop indiscret ?

— Ehm, Denki.

Le sourcil gauche de Bakugo tressauta nerveusement. Kirishima sembla intrigué.

— Denki ? Vous mangez souvent ensemble ? demanda-t-il ensuite.

— Ça arrive, parfois oui, acquiesça Midoriya.

— On peut faire un bout de chemin ensemble, tous les trois. On passe près de chez lui, pour y aller.

Izuku esquissa un petit sourire et acquiesça. Pourquoi pas, après tout. Il prit son manteau et l'enfila avant de se diriger vers la porte de sortie, en compagnie des deux autres. Katsuki était perdu dans ses pensées, et Eijiro faisait la discussion avec Izuku.

Ils finirent par se séparer, l'un partant chez Denki alors que les deux autres allaient manger au fast-food.

Kirishima se mura soudainement dans le silence, l'air soucieux. Katsuki, après quelques secondes, soupira lourdement.

— Bon, y a quoi ?

— Hein ?

— Pourquoi tu tires cette tête de torturé ?

— Comment ça ?!

— On dirait qu't'es constipé, mec. Fais un effort, aussi. Il t'arrive quoi ?

— Sympa, grogna le roux en levant les yeux. C'est rien, je réfléchissais.

— À quoi ?

Eijiro fit un léger signe de main, l'air de lui dire de laisser tomber, que ce n'était pas important. Katsuki roula des yeux.

— Me force pas à te sortir les vers du nez. C'est à propos de quoi ?

— Tu vas me trouver bête, souffla le roux.

C'est pas comme si ce n'était pas déjà le cas, pensa le blond, ne faisant cependant aucune remarque.

— C'est au sujet de Midoriya.

— Ha ? Pourquoi ça ?

— Il a dit qu'il allait chez Denki, lâcha Kirishima, pensif. Et... Je sais pas, mec. J'me demandais pourquoi. Et depuis quand, aussi.

Le doux parfum de la jalousie.
Katsuki ne fit pas de réflexion, sachant que cela vexerait son meilleur ami. Et clairement, il n'avait pas l'envie de traîner avec quelqu'un qui passerait son temps à bouder.

— Depuis quand ils sont aussi... proches ?

— J'sais pas. Ça t'embête ?

— Quoi ? Non non. Ils font bien ce qu'ils veulent et ils n'ont pas de compte à me rendre... Mais c'est juste que...

— Ça t'embête, répliqua simplement le blond.

Kirishima grogna mais ne nia pas. Bien évidemment que cela l'embêtait, mais il ne pouvait pas le dire. Cela ne devrait pas lui rester en tête, il devrait s'en foutre complètement, mais il n'arrivait pas à passer outre.

— Tu penses que...

— Nan, j'pense pas.

— Pourquoi ?

— C'est évident, pourtant, râla Katsuki. Sers-toi de ta cervelle deux secondes et tu comprendrais que t'as tout faux.

— Hm. Si tu le dis.

— Ouais, réfléchis-y et tu verras.

— Mais... Tu pourras quand même lui demander ?

— Pourquoi ce serait à moi de faire ça ? C'est toi qui veux en avoir le cœur net...

— Mais j'peux pas faire ça !

— Et pourquoi tu me demandes de le faire alors ?

— J'suis ton meilleur pote, tu peux bien le faire pour moi, non ? demanda le rouquin, faisant les yeux de chiens battus. Et puis c'est ton coloc !

Katsuki soupira, las. Un grand sourire étira les lèvres du roux.