Une rencontre renversante

36

Midoriya venait de se réveiller pour la seconde fois de cette journée. Il se sentait bien mieux que la première fois, son mal de tête n'étant plus qu'un mauvais souvenir. Il bailla en mettant une main devant sa bouche, avant de s'enfoncer un peu plus sous la couverture, les yeux toujours clos, voulant profiter encore un peu de ce petit moment de calme et de tranquillité.

Il se roula sur le côté et sa main rencontra une surface chaude et douce, ce qui lui fit instantanément ouvrir les yeux, surpris. Il réfléchit quelques secondes, puis se rappela qu'il n'était toujours pas dans son lit. Cela le fit se redresser rapidement avant qu'il n'entende un léger grognement émanant d'à côté de lui.

Tournant la tête vers la droite, son regard tomba sur un Katsuki encore allongé, sur le côté et de dos, les yeux fixés sur l'écran de son téléphone.

— Tu sais pas te lever plus délicatement ? râla ce dernier, sans se retourner.

Pourquoi agissait-il comme si la situation était parfaitement normale et habituelle ? Ce n'était clairement pas le cas. Izuku n'avait pas pour habitude de dormir dans le lit de quelqu'un d'autre, et surtout, il ne se serait jamais imaginé dormir un jour dans celui du blond.

— Oï, Deku ? fit le blond qui s'était tourné vers lui. Tu bug ?

Il papillonna des cils et planta son regard smaragdin dans les perles écarlates du blond.

— Ka-Kacchan, murmura le vert, ne sachant pas quoi dire.

— Qu'est-ce que t'as ? soupira Bakugo.

Il finit par s'asseoir et s'étirer tel un félin, alors que Midoriya cherchait ses mots. Katsuki était bien trop serein, cela le laissait beaucoup trop perplexe pour ne pas se poser des questions.

— Dis... On a fait quoi, hier ? se risqua-t-il finalement à demander.

Il voulait savoir comment la soirée s'était terminé, car il ne comprenait pas ce qu'il foutait là, dans le lit de Katsuki. Ni pourquoi le blond ne disait rien par rapport à ça, comme si c'était parfaitement normal que ça arrive.

— On a un peu trop bu, je crois, lâcha le blond en se frottant un œil. Pourquoi ?

— Hm. Comme ça. J'ai de vagues souvenirs, mais c'est pas très clair.

— Je vois.

Izuku s'appuya dos au mur qui se trouvait derrière lui, fermant les yeux alors qu'un soupir avait franchi la barrière de ses fines lèvres rosées. Il posa une main sur son front, les yeux toujours clos, se demandant pour quelle stupide raison il avait bu la veille. Il comprenait mieux d'où venait ce mal de tête ressenti plus tôt. Mais cela n'expliquait pas vraiment pourquoi il se retrouvait dans le lit du blond. Et pourquoi Katsuki ne disait-il rien à ce sujet ? Qu'est-ce qu'il s'était réellement passé, la veille ?

Il ouvrit lentement les yeux, fixant son regard émeraude sur la baie vitrée fermée, par laquelle s'infiltraient les rayons du soleil matinal ; ils avaient oublié de tirer les rideaux. 

— Mais il s'est passé quoi exactement, hier soir ? demanda-t-il finalement d'une petite voix. Pourquoi on a dormi ensemble... ?

— J'en sais rien, souffla le blond en plantant son regard au plafond. J'crois qu'on a passé la nuit à discuter et à boire, puis on a dû s'endormir là...

— Hm. Dans ce cas... on va dire que je me contenterai de cette réponse, murmura Midoriya en tournant lentement la tête vers lui.

Il se demandait de quoi ils avaient bien pu parler, car lui, il ne se souvenait pas du sujet de la conversation.

Le blond ne répondit rien et ne quitta pas des yeux le plafond blanc de la pièce. Que pouvait-il ajouter, de toute façon ? Il se doutait bien qu'Izuku ne le croyait pas totalement, et c'était assez normal, il n'était pas très convaincant dans ce qu'il disait. Essayait-il seulement de le convaincre, au final ? Il ne savait pas trop.

Un léger soupir passa la barrière de ses lèvres alors qu'il fermait lentement les yeux. Il sentit ensuite le matelas bouger légèrement. Midoriya s'était levé du lit, il pouvait entendre ses pas qui se dirigeaient vers le fond de la pièce. Alors il ouvrit les yeux et tourna la tête, le voyant ouvrir la porte de la salle de bain et s'y enfermer.