Une rencontre renversante

38

Izuku marchait tranquillement vers les dortoirs. Il avait quitté les trois autres sur le chemin, chacun étant en route vers chez soi. Il arriva bien vite devant la porte de chez lui et l'ouvrit directement car elle n'était pas fermée à clé. En entrant, il tomba sur Eijiro qui remettait son pull, et Katsuki qui observait ce dernier, les bras croisés, l'air agacé.

— Yo Izu, le salua le roux en le remarquant.

— Salut, Eiji, murmura-t-il en souriant.

— Bon mec, je te laisse, on se voit une autre fois, dit le roux en tournant la tête vers le blond.

— Ouais, c'est ça. Et la prochaine fois, arrête de faire l'imbécile, hein.

— Jamais, mon cher, tu sais bien que je suis là pour te faire chier, nan ?

— Tch.

Kirishima ricana gentiment et lui ébouriffa les cheveux en disant qu'il repasserait une autre fois, faisant lever les yeux au blond. Izuku se décala pour laisser le roux passer, et ce dernier le salua une nouvelle fois en disant qu'ils se reverraient également une autre fois.

— Oui, à bientôt, sourit le vert en lui faisant un signe de main.

Il l'observa s'en aller dans le couloir, et rentra à l'intérieur lorsqu'il ne le voyait plus. Alors qu'il fermait la porte, il vit Katsuki se diriger vers son lit et se laisser tomber dessus.

— Ça ne va pas ? demanda-t-il, incertain d'obtenir une réponse.

— Mmm. Ça va, grogna simplement le blond.

Midoriya retira ses chaussures avant de s'avancer vers Bakugo qui était allongé sur le lit, fixant le plafond de son regard fatigué.

— C'est à cause d'Eijiro ? l'interrogea-t-il finalement.

— Pourquoi tu demandes si tu connais la réponse ?

— Je ne sais pas..

Le blond se redressa rapidement pour se retrouver assis, puis tira le bras du petit buisson qui hoqueta légèrement en se retrouvant assis à côté de lui.

— Au fait, Deku..

— Hm-mm ?

— Qu'est-ce que tu fais avec mon sweat ? lui demanda-t-il en haussant un sourcil.

— Euh je... Il est confortable ? tenta le vert, haussant des sourcils.

Katsuki ricana avant de lever les yeux au ciel.

— Ouais, bien sûr. Confortable, hein, répéta-t-il en ancrant son regard au sien.

Izuku se sentait, pour une raison qu'il ignorait un peu, rougir face à ce regard un peu trop perçant à son goût. Il n'arrivait pas à lui faire face, alors il finit par détourner la tête, fixant son regard vers le sol carrelé de la pièce. Il sentait la main toute chaude du blond qui lui tenait encore le poignet, alors que son cœur faisait des siennes dans sa poitrine. Pourquoi semblait-il paniquer autant ?

Alors qu'il tentait vainement de calmer les battements effrénés de son pauvre petit cœur, il sentit le blond bouger légèrement, ce qui attira immédiatement son regard et son attention sur lui. Lorsque ses perles smaragdines croisèrent les iris amarantes du blond, il n'arriva plus à réfléchir, ni à détourner le regard, bien trop absorbé par le sien.

Sans trop savoir pourquoi, il sentait qu'il se rapprochait du blond, et que lui aussi, se rapprochait de lui. Après quelques secondes, leurs souffles se mélangeaient l'un à l'autre, et il parvenait à entendre ses battements de cœur dans ses tempes.

Finalement, ce fut la sonnerie de son téléphone qui les coupa dans cet instant, les empêchant sûrement d'aller plus loin, et les deux étudiants se reculèrent in extremis. Izuku se releva rapidement, prit son téléphone et se dirigea avec hâte vers le balcon pour répondre à son appel, laissant un blond quelque peu troublé à l'intérieur.

— Allô ? Denki ? souffla Izuku en s'asseyant sur le canapé.

— Mec, je te dérange pas ?

Au contraire, il venait de le sauver d'une situation qui aurait pu déraper. Midoriya avait presque envie de l'embrasser pour ça, afin de le remercier.

— Non non, répondit-il rapidement, trop rapidement.

— T'es sûr ? On dirait pas..

— Non, ce n'est rien, t'inquiète. Qu'est-ce qu'il y a ?

— Je voulais savoir, t'as un truc de prévu mercredi ?

— Pas spécialement, pourquoi ?

— Je me souviens que t'as dit que t'avais pas cours jeudi, alors... Je me demandais si ça te disait une soirée film chez moi ?

Un petit sourire étira les lèvres du vert qui accepta bien vite, se disant que cela lui permettrait de penser à autre chose. Il avait hâte d'être à mercredi. Peut-être qu'il pourrait en parler avec Denki, si jamais les choses continuaient d'aller de travers. Il ne savait pas trop, il verrait. Pour le moment, il devait affronter l'instant présent, et il ne savait pas vraiment ce qu'il allait bien pouvoir dire à son colocataire.

Enfin, devait-il dire quelque chose par rapport à ce qui s'était passé ? Même si, en soi, il ne s'était rien passé. Ils avaient failli s'embrasser, franchir la limite, certes, mais ils ne l'avaient pas fait.

Néanmoins, Izuku n'arrêtait pas de se demander : si Kaminari ne l'avait pas appelé, si jamais ils n'avaient pas été tiré de cette bulle étrange qu'ils s'étaient faite, est-ce qu'ils se seraient réellement embrassés ?