— Oh non, c'est une blague ?
Charlotte relève la tête à cette exclamation que je n'ai pas pu retenir. Je viens d'ouvrir la boîte mail de l'Association des Élèves à mon retour du cabinet d'avocats... et je viens de tomber sur un message de Caliban qui m'indique qu'il est intéressé pour participer au débat sur le sport universitaire à la fin du mois, si nous estimons avoir besoin de lui.
Il n'a pas compris que je pouvais difficilement dire que je ne voulais pas de lui devant le coach Cabrera ?
— Qu'est-ce qui se passe ? m'interroge ma meilleure amie.
— Caliban Arden se propose pour intervenir lors de notre table ronde du 28 septembre.
— Et ? En quoi c'est un problème ? On a galéré à trouver trois étudiants motivés pour y parler, ce ne serait pas si mal de fournir un peu plus les rangs.
Je soupire. Ma meilleure amie n'est toujours pas au courant de ce qui s'est passé samedi soir, mais là, je crois que je n'ai plus le choix : si je veux lui expliquer ma vive réaction, je vais devoir tout lui raconter. Résignée, j'avoue :
— Il y a quelque chose que je ne t'ai pas dit...
Aussitôt, elle ferme son livre et se redresse sur son lit, jusqu'à s'asseoir au bord de son matelas.
— OK, balance.
Je prends une seconde pour rassembler mes esprits, puis la mets au courant de ce que je lui ai caché jusque-là : comment Caliban est venu me parler sur le ponton à la soirée des Zeta Beta Tau, sa déclaration d'amour sortie de nulle part, notre gêne quand nous nous sommes recroisés à la piscine hier, l'intervention mal à propos de son coach. Lorsque j'en ai terminé, les yeux de Charlotte sont écarquillés et elle lâche :
— Wow... Je comprends mieux pourquoi tu as failli me mordre quand je t'ai reparlé de lui.
— Oui... Là, franchement, je le trouve un peu trop sur mon chemin à mon goût.
Je me masse les tempes avant de supposer :
— Il a dû se dire que Cabrera lui en voudrait s'il n'acceptait pas de participer au débat, je ne vois pas d'autre explication.
Il est en première année et cherche à se faire bien voir de la personne à qui il doit sa place dans son équipe de natation, c'est logique... Cela dit, un peu de bon sens aurait dû lui permettre de discerner que nous retrouver en présence l'un de l'autre serait une très mauvaise idée.
— Ou peut-être qu'il n'a pas lâché l'affaire, suggère Charlotte. Qu'il a estimé que c'était l'occasion rêvée de te revoir...
Je n'aime pas le ton un peu trop mielleux qu'elle a pris... Avec fermeté, j'assène :
— Ce serait un très mauvais calcul de sa part, alors.
— Tu n'es pas prête à lui accorder une chance ? Juste une toute petite ?
Je souffle.
— Je vais te dire la même chose qu'à lui lorsque je l'ai rembarré : on se connaît à peine ! Il dit qu'il a des sentiments pour moi, mais ça n'a pas de sens...
— Eh, tu es une fille exceptionnelle, Ari. Ne sous-estime pas l'impact que tu peux avoir sur les gens qui t'entourent.
— Je ne suis pas sûre que tu sois le juge le plus impartial en la matière...
— OK, OK, c'est mon job de meilleure amie d'agiter les pompons derrière toi pour te soutenir. Mais quand même, si Caliban a flashé sur toi, qui suis-je pour le blâmer ?
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My Water Heart
عاطفيةLorsque Caliban fait sa rentrée en première année à la WestConn, il s'attend à prendre un nouveau départ : il a été sélectionné pour faire partie des Dolphins, l'équipe de natation de l'université, et a hâte de combiner ses études et sa passion. Pou...