Lorsque je me réveille, il flotte dans l'air une légère odeur de chlore. Elle n'est pas aussi forte que celle qui règne à la piscine ; c'est juste un doux parfum, une senteur tout juste assez marquée pour être reconnaissable.
Et simplement en la respirant, sans même ouvrir les yeux, je souris.
Cette odeur, c'est celle de Caliban ; celle qui imprègne sa peau, celle dont je me suis empli le nez tout à l'heure, baiser après baiser. Je n'y prêtais pas particulièrement attention jusque-là lorsque je la rencontrais, mais désormais, elle m'enivre. Elle est encore là, tout autour de moi, et je m'en délecte, tout comme de la chaleur de son propriétaire. Les lits simples de la résidence universitaire ne sont pas les plus confortables du monde pour y dormir à deux ; pourtant, calée entre Caliban et le mur, je n'ai aucune envie de me lever, malgré mes membres qui commencent à s'engourdir.
Lui et moi, ça a été d'une douceur qui m'a fait du bien. J'ai déjà connu un certain nombre de partenaires, la plupart clairement plus expérimentés. Mais c'est la première fois que je sens aussi nettement que mon amant n'a qu'une seule priorité : moi. Il posait sur moi un regard tellement chargé de tendresse qu'il m'a touchée plus profondément que la plus intime des caresses ; à tout instant, je le savais attentif à mon corps, à ses réactions, à ce que je ressentais.
C'était... autre chose que juste du sexe, je ne peux que le reconnaître. Et cela n'a été possible que parce que la connexion entre nous est bel et bien existante, et se renforce.
Là, lovée sous la couverture, je ne parviens plus à me rappeler pourquoi j'estimais que cela pouvait être une mauvaise chose.
Je gigote cependant. La luminosité a baissé dehors alors que je comatais : le soir tombe. Il va falloir que je rentre dans ma propre chambre travailler un peu. Après tout un après-midi passé à la piscine, il vaudrait mieux que je me plonge dans mes cours quelques heures si je veux éviter de me laisser déborder.
Je me redresse sur un coude, balayant la chambre du regard à la recherche de mes vêtements, échoués un peu partout sur le sol. Je bouge doucement pour me dépêtrer des draps... lorsque je sens une main chaude se poser sur la peau nue de mon avant-bras.
— Hey.
Je baisse les yeux pour croiser ceux de Caliban, qui me contemple, un sourire aux lèvres. Je le lui rends, attendrie.
— Hey.
Spontanément, je me penche pour l'embrasser. La montée de désir brûlant qui m'a emportée s'est éteinte, assouvie, mais elle a laissé derrière elle une attirance qui ne s'estompe pas.
— Je vais devoir m'en aller, je lui souffle. Je suis désolée, mais j'ai une dissertation sur laquelle il faut que j'avance.
— Je comprends. Mais de toute façon, après ce qui vient de se passer, tu pourrais faire n'importe quoi que je serais quand même prêt à te pardonner.
Sa main est dans ma nuque, caressant mes cheveux.
C'est si bon...
— Arrête ça, je fais semblant de protester. Sinon, je ne vais jamais réussir à me lever.
— C'est vraiment censé me motiver à te lâcher ?
Malgré sa plaisanterie, Caliban écarte tout de même ses doigts... mais c'est moi qui retombe contre le matelas. Il roule alors sur le côté et trouve à son tour mes lèvres.
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My Water Heart
RomanceLorsque Caliban fait sa rentrée en première année à la WestConn, il s'attend à prendre un nouveau départ : il a été sélectionné pour faire partie des Dolphins, l'équipe de natation de l'université, et a hâte de combiner ses études et sa passion. Pou...