Chapitre 11 : Riley

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Cela s'était passé bien mieux que je l'aurais pensé. Elle avait été perspicace mais cela ne m'étonnait pas venant d'elle. Elle était intelligente. Cela n'aurait pas pu se passer autrement. Cela avait été si bon de l'avoir aussi près de moi. Je n'avais pas pu détourner le regard d'elle. Elle avait dû me prendre pour un fou mais je m'en fichais car cela n'avait pas eu l'air de la déranger outre mesure. Elle était restée naturelle et consciencieuse. Elle avait perdu, de temps en temps, sa concentration mais avait lutté pour rester professionnelle. Cela avait échoué par moments, mais comment lui en vouloir. Elle devait se sentir perturber par ma réapparition dans sa vie. Lorsqu'elle avait prononcé mon nom, j'en avais été aussi surpris par sa spontanéité et sa franchise, qu'exciter par le souvenir persistant que j'avais l'air d'être pour elle.

Son départ précipité m'avait grandement déçu mais je ne pouvais me plaindre. Elle m'avait accordé bien plus de temps qu'elle n'aurait dû. J'étais trop gourmand de sa présence près de moi. Ses yeux posés directement sur moi, son parfum m'entourant, me rendant fou de désir, sa voix éraillée. Tout cela avait été tout à moi durant près de deux heures. Son manque d'attention à l'horaire me confortait à l'attraction que j'exerçais sur elle. Je ne me pensais plus aussi fou. J'avais seulement plus de réactivité, quant à nos sentiments l'un envers l'autre. Elle aurait sûrement besoin de plus de temps pour s'avouer, à elle-même, les élans de son cœur me concernant. De plus, j'étais devenu un de ses patients, à présent, et cela ne jouait pas à mon avantage mais je me foutais de la contraindre à passer outre les règles établies de son métier.

Sa secrétaire avait tenté de me fixer un rendez-vous dans un long moment, estimant que les deux heures passées en la compagnie de sa patronne n'exigeaient pas une rencontre dans l'immédiat. J'avais, alors, vivement protesté, l'effrayant au passage. Je savais que je n'avais pas une carrure rassurante lorsque je me m'étais en colère, mais je n'avais jamais touché une femme. Du moins, de façon non violente. Sous mon insistance, elle avait fini par me donner une nouvelle date fixer à deux semaines plus tard et le numéro de téléphone de la fameuse cardiologue. J'en avais assez de tous ces examens mais si Roxie voulait quelque chose, j'étais plus que prêt à accéder à ses désirs. Après tout, là était une forme de prévenance à mon encontre. Elle voulait prendre soin de moi et j'aimais cela.

Durant la séance, j'avais bien remarqué que ses yeux avaient été habiter par les souvenirs, à de nombreuses reprises. Je l'avais laissé se perdre dans ceux-ci. Il fallait que toutes les émotions, qui avaient bien pu la traverser à l'époque, reviennent à elle. Cela avait été fascinant de voir son regard passé du professionnalisme à la tendresse. Elle avait tant lutté pour ne pas montrer son affection à ma présence. J'aurais voulu lui hurler qu'elle n'avait pas à masquer le trouble que je lui inspirais mais je ne voulais pas la braquer. Je ne pouvais me permettre de jouer sur son sérieux professionnel, au risque de l'éloigner de moi. je devais jouer bonne mesure et l'indifférence pour le moment, même si cela avait été un effort ardu, échouant par moments.

Je montais en voiture et avant de mettre le contact, je pris le temps de fixer un rendez-vous, auprès de la secrétaire du cardiologue et le notais vocalement dans mon téléphone portable. Je ne comptais pas me rendre à l'entrepôt, tout de suite. J'avais besoin de quelques heures afin de me doucher et dormir. J'avais besoin de retrouver, également, Hector. J'espérais ne plus avoir affaire à lui, à l'avenir, mais pour l'instant, j'avais toujours besoin de ma dose. Je n'avais aucunement voulu être dans le coltard durant la rencontre avec mon ange. Aussi, je m'étais abstenu de consommer. Cela m'avait permis d'être pleinement conscient de tout ce qui se passait dans ce bureau mais je ressentais, à présent, les effets désagréables et douloureux, due au manque. Je ne mentais pas lorsque j'affirmais avoir besoin d'aide pour sortir de la merde dans laquelle j'avais glissé afin d'avoir cette excuse pou l'approcher. Je ne passais pas une journée sans ingurgiter ce poison. Il fallait, également, que je retrouve Wally, mon coach sportif. J'avais, alors, décidé de retrouver Roxie dans la soirée. Je ne voulais pas me laisser complètement aller. Je me devais de me maintenir en forme pour plaire à mon ange. Elle était magnifique. Je me devais d'être à sa hauteur.

The spicy benefactress~Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant