The spicy benefactress~Tome 1

Chapitre 39 : Roxie

Le changement avait été progressif mais n'en demeurait pas moins spectaculaire. Riley était un homme déterminé. Lorsqu'il prenait une décision, il s'y tenait à notre plus grand plaisir. Au vu de ses antécédents, je ne pensais pas qu'il accomplirait un tel miracle en si peu de temps. Il fallait dire que la thérapie avait été intensive. Plus les jours passaient, plus les séances s'enchaînaient, plus il progressait de façon incroyable. Cela était comme s'il avait, enfin, ouvert la porte et avait laissé se déverser toutes la noirceur de sa vie, dans l'unique but de s'en purger. Cela avait été si intense à vivre que je n'avais plus eu que cela en tête. Les jours passants, j'étais presque devenue obséder par ma maîtrise de notre prochaine rencontre. Il se donnait à fond, je devais être à la hauteur de l'ampleur de la tâche. Je n'avais jamais connu de patient plus coopératif. Certains s'ouvraient à nous plus facilement que d'autres mais jamais à ce niveau-ci. À raison de deux séances par jour, il se levait de toutes ce qui avait pu le faire souffrir par le passé. Cela avait été si impression à voir. Il ne m'avait rien caché. Il avait tout découvert. Il m'avait fait une place dans ce maelstrom de souffrance. Il m'avait fait une confiance aveugle et j'espérais, chaque jour, ne pas le décevoir. Il tenait tant à retrouver une vie stable...

Il avait dépassé le plus dur, à présent. L'appel de la drogue n'était plus qu'un écho lointain pour lui. Il s'était vidé de tous ce qui pouvait l'empêcher d'avancer en l'espace de, seulement, deux mois. Les résultats étaient là.

Il n'était pas complètement sorti d'affaire mais il était sur la bonne voie. Il pourrait, très prochainement, nous quitter et se reconstruire à l'extérieur.

Le voir s'ouvrirent à moi n'avait pas été sans conséquence pour moi, cependant. Il avait fait des choses inavouables pour arriver jusqu'à moi. Cela aurait dû me freiner considérablement. Pourtant, cela eut l'effet inverse. Cet homme m'impressionnait par son charisme et sa volonté. Il y avait deux mois, je m'étais, enfin, avouer que j'étais attiré par lui. Cela avait changé. Cela avait, malheureusement, évolué. Je n'avais pas cherché à ce que ce soit le cas mais je pensais que mes amis avaient raison. Cet homme était spécial à mes yeux et ce, depuis l'accident. Cela n'aurait jamais dû arriver, pourtant, il possédait un petit quelque chose qui m'attirait comme un papillon vers une flamme. Cela n'avait plus rien à voir avec une simple attirance. Je ressentais que cela allait au-delà de cela. Il y avait bien plus. Je ne pouvais pas dire que cela me réjouissait car j'étais formaté à ne pas tolérer les relations patient-praticien. Cela était une des règles d'or qu'on nous apprenait durant nos études et ils faisaient bien leur boulot. Néanmoins, je ne pouvais plus renier les sentiments qui avaient évolué durant ces derniers mois. J'avais été une adolescence obséder par la sauvegarde de ce garçon qui m'avait hanté jour et nuit. J'étais, à présent, une femme qui sentait l'opération de l'évolution des émotions contradictoires pour cette même personne. Que faire de cela ?

Je lui avais bien dit que je ne voulais plus entendre parler d'une quelconque relation entre nous. Aujourd'hui, cela semblait être acquis pour lui mais cela ne l'était plus pour moi. J'avais l'impression que les rôles s'inversaient. Cependant, je n'avais aucunement l'intention d'en dire un mot. Il n'allait plus tarder à quitter l'annexe et cela était une excellente chose. Il allait se reconstruire et obtenir la vie qu'il méritait. Je n'allais, certainement, pas faire barrière à tout cela. Riley n'avait connu que l'insécurité et la violence. Ses seuls moments de répit étaient lorsque son père était absent et sa mère pouvait jouer son rôle de maman sans peur. Des instants volés bien trop rare pour qu'il puisse s'y reposer. À présent, il méritait de voir ce que la vie avait de beau à lui offrir. Je n'y avais pas ma place. Après tout, si j'en étais là, cela n'était que pour ce moment. Le moment où je pourrais le voir prendre son envol et vivre pleinement. Je n'avais aucun droit de m'immiscer là-dedans. J'avais accompli mon boulot. Il serait bientôt temps pour lui d'en bénéficier hors de ces murs austères.