Chapitre 3 : Riley

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Je balançais la tête en arrière. Celle-ci tournant, me donnant l'impression d'être dans un manège à sensation. L'adrénaline parcourait mes veines alors que la drogue naviguait dans mon corps. C'étaient des sensations délicieuses. Je pris un moment pour savourer les sensations que m'apportait le crack avant de sortir du taudis dans lequel je vivais, non loin du centre-ville de Boston. Une fois installé dans la voiture, les yeux fermés, je fus, une nouvelle fois, hanté par le visage de cette femme. Elle était partout depuis tant d'années, jusqu'à en devenir une véritable obsession.

Après mon réveil, à l'hôpital, il y avait six ans de cela, j'avais dû passer par la rééducation. Lors de celle-ci, j'avais appris que ma tarée de mère ne s'était pas déplacé pour voir comment allait son fils. Je n'avais eu qu'une visite. Celle-ci avait été hebdomadaire. Les médecins m'avaient appris que la jeune adolescente qui m'avait sauvé la vie, ne s'était pas contenté de cela. Elle avait passé des journées entières à mon chevet jusqu'à disparaître du service de traumatologie à jamais. Cela m'avait laissé, en premier lieu, complètement indifférent. J'avais une vie à reprendre. J'avais perdu six ans de ma vie à cause d'une délurée du volant. Cependant, plus le temps passé, plus cette histoire m'intriguait. Quelle personne se rendrait au chevet d'un parfait inconnu, encore et encore ?

Cela me travaillait tellement que j'avais commencé à entreprendre des recherches sur cette gamine. Je devais comprendre ce qui l'avait poussé à me rendre visite jour après jour. Je voulais, également, savoir pourquoi elle avait disparu après avoir passé deux ans à me veiller. J'étais retourné à l'hôpital afin de questionner le personnel à son sujet. J'en avais été rapidement satisfait. Une infirmière avait, de nombreuses fois, conversé avec la jeune femme et se rappelait d'elle. Roxie Adams. D'après cette femme, c'était une adolescente propre sur elle mais qui n'avait pas sa langue dans sa poche. Plusieurs disputes avaient eu lieu entre le personnel et elle afin qu'elle quitte ma chambre d'hôpital, n'étant pas un membre de la famille. Elle s'était battue bec et ongles pour faire entendre sa position et avait toujours refus de quitter la chambre. Elle était revenue, jour après jour, si bien que le personnel avait fini par laisser couler. Elle ne les dérangeait pas et je n'avais aucune visite. Ils avaient pensé que sa présence pouvait m'être bénéfique. L'infirmière m'avait raconté un bon nombre d'anecdotes au sujet de l'adolescente tout en riant de celles-ci. Une vraie tête de mule, l'avait-elle qualifiée.

La suite n'avait été qu'un jeu de piste. Je l'avais retrouvé, une semaine plus tard, bien loin de d'Indianapolis. Ainsi, j'avais eu la réponse à une de mes questions. Elle avait cessé ses visites pour ses études. Elle avait quitté la ville pour cela. Je n'avais pas tardé à céder à la tentation de me rendre sur place afin de, ne serait-ce, qu'apercevoir la jeune femme qui avait usé de son temps pour moi. Cacher dans ma voiture, je m'étais posté devant l'université que fréquentait Roxie et attendu de longues heures avant de la voir arriver, toute souriante, entourée d'un groupe d'étudiants. Ce fut à cet instant précis que tout avait basculé pour moi. Le regard posé sur elle, n'avait plus rien de désintéresser. En un instant, elle avait su captiver mon attention. Cela avait été comme si le temps s'était suspendu.

Enfant des rues, je n'avais jamais rien attendu de la vie. Ma mère était une droguée, folle à lier, alors j'avais toujours cherché à la fuir. En grandissant, je m'étais associé à des gars peu recommandables qui m'avaient apporté bien plus que ma propre mère. Je passais la plupart de mon temps entre la rue, la salle de sports et l'appartement de Caras à fumer. Avant l'accident, ma vie ne se résumait qu'à cela. J'aimais ma vie mais à l'instant où mon regard s'était posé sur elle, j'avais compris que tout ce que j'avais vécu avait été vide de sens.

Je savais que cette femme devait être à moi. Ses longs cheveux bouclés et blonds couraient le long de son dos et je ressentais le besoin irrépressible d'y plonger mon nez pour m'enivrer de leur parfum. Je voulais voir dans ses grands yeux l'amour que je lui inspirais. Je voulais que ce sourire me soit adressé. Je voulais toucher ce corps qui m'appartenait. Peu importaient ce bras autour de ses épaules. Elle ne savait pas qu'elle était mienne, aussi je ne pouvais pas lui en vouloir. Cela n'en était pas de même pour le gars, que j'avais chopper, un soir, et tabasser en lui faisant comprendre qu'il ne devait plus jamais lui adresser, ne serait-ce, qu'un mot, ce qu'il fit. J'avais fait fuir chacun de ses prétendants. Je n'étais pas une personne stable. La violence était permanente dans ma vie. Je n'avais aucun problème à les éloigner par la force.

The spicy benefactress~Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant