Chapitre 9 : Riley

285 39 1
                                    


Je le savais... je savais qu'elle n'avait pas pu m'oublier. Elle avait gardé mon souvenir près d'elle, démontrant une fidélité sans failles. Elle était digne de l'adoration que je lui portais.

Cependant, dévoilée ma couverture n'avait pas été ma priorité dans mes plans. Je n'avais pas prévu qu'elle puisse souhaiter me démasquer si rapidement. Je savais qu'elle m'avait reconnu dans la salle d'attente mais j'avais pensé qu'elle ne dirait rien jusqu'à un éventuel rapprochement. Elle jouait franc-jeu dès le départ et je ne pouvais l'en aimer que plus.

Je m'enfonçais dans le canapé, un petit sourire en coin et ne la quittais toujours pas du regard. Elle était magnifique alors comment cela en aurait pu être autrement. Je n'étais pas un grand bavard, je ne l'avais jamais été, aussi je restais silencieux alors qu'elle se triturait les méninges. Mon silence semblait la faire légèrement douter d'elle-même, ce qui m'amusait.

- Vous êtes Riley Mancini, affirma-t-elle avec plus d'assurance après un temps de réflexion. Vous avez eu un accident de voiture, il y a quelques années, à Indianapolis. Une femme est entrée en collision avec votre voiture, la tuant sur le coup et vous plongeant dans le coma...

Je décidais de garder la bouche fermer. Ses triturations internes m'amusaient. Elle avait les sourcils froncés et ne parvenait plus à détourner les yeux de moi. Son regard sur moi, était comme une langue chaude léchant chaque centimètre carré de mon corps. Je serrais les poings et croisais les bras afin de garder le contrôle sur les pulsions de mes fantasmes à son propos. Elle ne semblait pas se rendre compte qu'elle était sortie de son cadre professionnel, trop perturber par ma présence. J'aimais à savoir que j'avais le pouvoir d'investir ses pensées ainsi. Elle était vraiment belle, les pensées tournaient entièrement sur ma personne.

Elle semblait se rendre compte de la limite qu'elle avait franchie, après plusieurs minutes de silence et un coup d'œil autour d'elle. Le souvenir de se trouver sur son lieu de travail l'a ramené à la réalité. Elle secoua la tête et inspira profondément.

- Je suis désolée, monsieur Collins. J'outrepasse vos droits à l'anonymat. C'est une faute de ma part. si vous voulez vous en aller, je le comprendrais.

- Je reste.

Cela avait été dit avec force. Inutile de la faire marcher à ce sujet-là. Il était hors de question que je m'éloigne d'elle, maintenant, que j'étais, enfin, entré dans sa vie. Elle hocha la tête, visiblement soulagée de ma décision.

- Très bien. Je tiens à m'excuser, une nouvelle fois, pour mon indiscrétion. Je n'évoquerais plus votre passé sans votre consentement.

Je ne répondis rien. Cela ne me dérangeait en rien qu'elle utilise mon véritable nom, bien au contraire. Néanmoins, je décidais de garder le silence. Je n'avais aucune envie de discuter. Je voulais seulement me repaitre de sa proximité et de son parfum, qui embaumait toute la pièce.

- Puis-je vous demander comment vous avez entendu parler de mon programme, ou par qui ?

Là était le premier test que j'allais lui faire passer sur sa tolérance au sujet de mon obsession pour elle. Je devais mesurer son degré d'acceptabilité à ma folie. Cela m'indiquerait ce que je devrais, à l'avenir, garder pour moi.

- Je vous ai suivi.

Ses sourcils se froncèrent, un court instant, avant de se lever très haut sur son front. Elle semblait en avoir perdu son souffle. Elle avait, me semblait-il, une faible acceptation à mon style de vie, tourner sur elle.

- Comment ? souffla-t-elle.

Je décidais, alors, de rattraper la situation avec un mensonge bien rodé, que j'avais préparé en cas de son échec à cette étape.

The spicy benefactress~Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant