Chapitre 21 : Riley

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Je m'étais d'abord rendu à l'annexe pour la retrouver après m'être autorisé une journée de préparation afin d'être prêt pour le commencement, mais je ne l'y avais pas trouvé. J'avais alors appelé son bureau mais je me suis heurter au silence de l'absence des deux femmes qui travaillaient dans ces locaux. Je m'étais alors rendu chez elle. Sa voiture n'y était pas non plus. Les sourcils froncés, je sortis mon téléphone, les yeux posés sur la maison. J'ouvris l'application de traçage et chercher le traqueur que j'avais installé sur sa voiture, il y avait deux ans. J'avais travaillé trois ans pour pouvoir payer cette technologie de pointe afin de pouvoir la suivre à la trace. Aujourd'hui, cela allait payer. Je reçus, immédiatement, une alerte m'indiquant le centre-ville. Elle se trouvait au centre commercial. Il était rare qu'elle ne s'autorise une sortie normale afin de faire des emplettes, aussi cela ne m'était pas venu à l'esprit. D'après les données de l'application, elle y était depuis un peu plus d'une heure, aussi je m'y le contact et roulais en sa direction. Sur le parking souterrain, je retrouvais son véhicule. Les yeux se baladant autour de moi, je vis que j'étais seul. Discrètement, je vérifiais que le traqueur était toujours aussi bien fixé avant de me relever et rejoindre le bâtiment. Il s'agissait, à présent, de la retrouver parmi cette foule d'acheteur compulsif. Cependant, je la connaissais suffisamment pour pouvoir éliminer certaines enseignes de la liste des endroits à fouiller discrètement. Elle n'était pas une grande fan de luxe. Elle ne portait jamais de vêtements clinquants. Elle avait un style plutôt simple, sans chichi, ce que j'aimais chez elle. J'éliminais bon nombre de magasin, aussi. Je regrettais de ne pas avoir trouvé le moyen d'intégrer un traceur dans son téléphone portable, également. Cela m'aurait grandement facilité la vie, en ce moment.

Je fis le tour des galeries commerçantes, sans jamais tomber sur elle, jusqu'au moment où une crinière sauvage et blonde m'apparut, du coin de l'œil. Elle était assise devant un café en compagnie de Katie. Elles riaient autour du café. Trop exposer, et conscient que mon attitude compromettait mon anonymat, je marchais à l'opposer de leur position et m'accoler à un mur, casquette basse, faisant semblant de regarder mon téléphone. Elles restèrent un long moment à papoter avant qu'elles ne se décident à se lever et partirent en direction du magasin alimentaire. J'étais perplexe. Roxie avait pour habitude de commander ses plats lorsqu'elle était chez elle. Elle ne cuisinait que lorsqu'elle était à l'annexe parce que ses patients devaient manger sainement. Elle ne cuisinait jamais pour elle-même. Je restais, toujours, à deux mètres d'elles afin de ne pas me faire repérer. Aussi, je n'entrais pas avec elles dans le magasin. De toute manière, cela ne me servirait pas à grand-chose. Il n'y avait rien d'intéressant à l'observer acheter de la nourriture.

Elles n'y restèrent que peu de temps avant de ressortir, les bras chargés de sac de courses. Ceux-ci avaient l'air lourd et il me dut faire appel à la retenue lorsque mes jambes s'activèrent d'elles-mêmes, pour deux pas en leur direction, pour ne pas aller l'aider. De toute manière, même si elle reconnaissait ma présence à ses côtés, elle m'aurait envoyé sur les roses. Roxie était une femme indépendante qui n'aimait pas être assistée. Je les suivis jusqu'à la voiture. Elles y déposèrent leur sac et à ma grande surprise, elles ne montèrent pas en voiture. Elles repartirent en direction du centre commercial, tout sourire. Pourquoi avoir fait des courses si elles ne partaient pas dans l'immédiat ?

Elles rejoignirent le deuxième étage et prirent la direction d'un magasin de vêtements. Ne pas entendre leur conversation, me frustrer au plus au point. Aussi, je fis ce que je m'étais toujours interdit. Après tout, j'enfreignais beaucoup de mes règles en ce moment. Je m'approchais un peu plus afin d'entendre son rire, et leur discussion. Ne pas connaître tout ce qui pouvait la rendre heureuse, en colère, ou triste, me frustrait bien trop. J'avais besoin de faire partie intégrante de sa vie.

- Bien, ma jolie. Voyons si nous trouverons ce qui pourra te rendre irrésistible, s'amusa Katie à l'approche d'une enseigne qui ne correspondait, absolument pas à Roxie.

- Je n'ai jamais dit que je voulais être irrésistible.

- S'il te plaît, Rox. Tu n'arrêtes pas depuis le début de l'après-midi.

- Je ne vois pas ce que tu veux dire, sembla feinter mon ange.

Je tendis l'oreille un peu plus. Mon cœur se mit à battre un peu plus fort alors que mon imagination s'envolait. Avait-elle rencontré quelqu'un alors que nous étions si proches d'être enfin réuni ?

- Tu n'as que ce type à la bouche.

- C'est mon patient, Kitty kat. Arrête de délirer !

- Il n'est pas seulement ton patient, Rox. Il est bien plus que ça. As-tu conscience de tout ce que tu as fait pour lui, à l'époque. As-tu conscience de la façon dont tu nous parlais de lui ? De la façon dont tes yeux brillaient lorsque tu l'évoquais ? Keyron et moi, nous sommes tu mais on n'a pas pu manquer le changement qui s'était opéré en toi dès lors cet accident.

Roxie s'arrêta de marcher pour regarder son amie, intensément, un sourcil levé.

- Attends, si j'étais aussi impliqué, ce n'était pas pour les raisons que tu crois alors ne va pas te faire des idées.

- Tu as toujours ce même regard, Rox. Tu parles de lui avec cette même étincelle dans les yeux. Tu te bats bec et ongles pour faire valoir sa légitimité au programme, contre l'avis de tous. Tu m'as dit que Stephen t'a conseillé de te poser les bonnes questions... je vois que ce n'est toujours pas fait.

- Tu crois que je suis amoureuse de ce type ?

Son amie haussa les épaules.

- J'en sais rien... peut-être... tout ce que je sais, c'est que cet homme produit quelque chose de puissant en toi et que tu refuses de le voir. Tu te mets des œillères et je crois savoir pourquoi.

- Eh bien, expliques-toi Nostradamus !

- Tu ne veux aucune raison qui viendrait empêcher ce que tu prévois de faire.

- Tu es en plein délire, ma puce, contra Roxie.

Ce qu'avançait son amie faisait battre mon cœur un peu plus fort. Avait-elle raison ? Roxie serait-elle bien plus impliquer à ma personne que professionnellement ? Touchais-je enfin au but ?

J'espérais que son amie s'arrêterait là et qu'elle n'obligerait pas ma belle à ouvrir les yeux. Cela pourrait activer son côté professionnel et elle pourrait décider de tout annuler pour « mon bien ».

- je ne crois pas, non, mais tu n'es pas prête à t'en rendre compte. Ce gars t'a obsédé à l'époque et aujourd'hui, ça recommence mais tu t'en rendras compte par toi-même durant les mois que vous allez passer ensemble. Je ne m'inquiète pas pour ça, souriait Katie, en coin.

- Tu te rends compte de ce que tu dis ? Il est mon patient. Ce serait une faute grave qui pourrait me valoir de très lourdes sanctions.

- Tu es suffisamment intelligente pour que ça ne te retombe pas dessus... confia-t-elle avant de souffler en secouant tristement la tête et de fixer son amie, écoute... ça fait des années que je te vois te battre pour tous ces gens. Tu donnes tout de toi, sans jamais rien demander en retour. Combien de personnes as-tu aider comme ça ?

- J'en sais rien.

- Tu ne crois pas que tu as le droit de t'autoriser à penser à toi, ne serait-ce qu'une fois ? Oublie tout ce qu'a pu te dire Keyron ou Gilbert. Ils s'inquiètent pour toi et ta carrière mais moi, je le vois... je vois qu'il a quelque chose de spécial pour toi. Il n'est pas comme les autres. Lorsque tu n'étais qu'une jeune fille, il occupait déjà toutes tes pensées. Là, il revient soudainement dans ta vie et la même mélodie m'est rejouée. Stephen l'a compris aussi et c'est pour ça qu'il t'a dit de te poser les bonnes questions. Seulement, tu es tellement obsédé par ton travail que tu comprends tout ce qui se passe là, discourra-t-elle en pointant sa poitrine, de travers. Laisse ton esprit de côté et écoute plutôt ce qui se passe là-dedans, continua-t-elle à pointer son cœur.

Abasourdi, je ne me serais jamais douté à trouver une alliée en la personne de Katie mais de toute évidence, cela était le cas. Elle voulait le bien-être de son amie... quitte à la pousser dans les bras d'un drogué, complètement obséder par elle. Je ne savais pas si je devais la remercier, ou lui gueuler dessus qu'elle était une amie merdique.

Pour mon propre bien, j'opterais pour la première option.

The spicy benefactress~Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant