Chapitre 19 : Riley

161 23 0
                                    


Ce type devrait travailler dans l'armée. Il n'avait rien à faire dans une salle de sport. J'estimais que c'était un gâchis de potentiel. Nombre d'homme et de femme seraient plus que ravis de faire leurs armes à ses côtés. Pour ma part, si je tolérais encore ses manières directives, me poussant à l'extrême, c'était uniquement pour me garder en forme. J'étais prêt à tout pour Roxie, même me faire malmener par cette montagne de muscles. Cela faisait trois bonnes heures qu'il poussait mes limites. Mon corps n'en pouvait plus. Je n'étais plus le gamin frêle qu'elle avait rencontré mais je ne pouvais égaler le coach. Mes bras tremblaient sous le poids culminant qui m'avait été imposer. Je n'allais pas tarder à lâcher, malgré mes efforts pour ne pas m'infliger cette humiliation. Je soufflais un bon coup puis reprenait une goulée d'oxygène afin d'alimenter mes muscles endoloris. Je tenais fermement la barre qui menacer de tomber au sol, m'entraînant avec elle. Lorsque je crus qu'il était trop tard. Archer vint me la retirer des mains pour la reposer sur son socle avec un regard satisfait.

- Tu es en forme aujourd'hui, Riley. Ça fait plaisir à voir. Tu n'as pas rechigné à la tâche.

Je poussais un petit grognement, incapable de parler sans soupçonner de me déchirer la gorge tant elle était sèche. J'attrapais ma bouteille d'eau et la vider de sa moitié.

- On va pouvoir passer au prochain exercice, s'enthousiasma-t-il.

Je soupirais, sachant qu'il était inutile de discuter avec lui. S'il voulait vous voir travailler, vous travailler. Il ne vous laisse pas le choix. S'il vous arrivait de réellement lui faire des difficultés, vous aviez intérêt d'être prêt à monter sur le ring. La première semaine, j'en avais fait l'expérience. Il m'avait porté, comme si j'avais été une poupée de chiffon, jusqu'au ring, m'avait enfilé des gants et s'était mis sur mes côtes. Je ne ferais plus jamais cette erreur. J'en avais eu pour une semaine de convalescence. Mon corps entier avait été douloureux. De plus, je lui devais beaucoup. Je n'étais qu'un gringalet lorsque j'avais passé la porte de sa salle, le premier jour. Il m'avait transformé. Je savais que je ne serais jamais aussi massif que lui mais, à présent, je pouvais me vanter d'avoir une allure athlétique. Chacun de mes muscles était tracé. Cela était une fierté. Malgré la vie que je menais, j'étais parvenu à améliorer une chose. Mon estime de moi-même. Tout cela, je ne le devais pas seulement au coach mais à Roxie, également. Mon amour pour elle m'avait poussé à me dépasser, à devenir meilleur, si on oubliait ma consommation. Cela n'était qu'une question de temps. Ce travers disparaîtrait très rapidement de ma vie. En même temps que la femme qui allait m'en sortir, allait entrer dans celle-ci. Tout cela était pour elle et exclusivement pour elle. Être digne d'une femme telle que Roxie n'était pas de tout repos mais elle en valait le coup.

Le discours moralisateur n'avait eu aucun effet sur elle, la veille. Keyron était son plus proche ami. Son avis comptait, donc, pour elle. Malgré cela, elle n'avait pas flanché. Elle persistait dans son envie de m'aider. Cela était, également, une fierté.

Elle et moi avions un lien spécial. Qu'elle en sache quelque chose ou non ne changeait rien. Au fond d'elle, elle le sentait. Cela m'allait pour le moment. Il était vrai que j'avais eu six ans pour monter mes plans et me faire à l'idée que je venais de rencontrer l'amour de ma vie. Je pouvais bien lui accorder un peu de temps pour qu'elle puisse ouvrir les yeux sur ses sentiments envers moi.

- Tu rêvasses, Riley, gueula coach, à l'autre bout de la salle, faisant tourner les regards sur moi. Lèves-toi !

Il savait que je détestais lorsqu'il faisait cela. C'était la raison pour laquelle il le faisait. Je n'aimais pas me mélanger aux autres. Il voulait me pousser à dépasser mon aversion afin de que je m'ouvre à d'autres perceptive. En bref, il était incroyablement emmerdant. Je savais qu'il faisait cela pour m'aider mais je n'avais besoin de personne d'autre que Roxie. Le reste du monde pouvait aller se faire foutre. Ils ne mettaient d'aucune utilité dans mes desseins. Les jambes tremblantes, je me levais doucement et entrepris de me trainer jusqu'à la prochaine machine de torture. Je fus, cependant, coupé dans mon élan pour les vibrations de mon téléphone. Cela allait faire péter un plomb le coach mais lorsque je vis le numéro de téléphone, j'oubliais jusqu'à son existence et décrochais.

- Monsieur Mancini ? Ici, le docteur Adams, s'énonça-t-elle.

Je jetais un coup d'œil en direction du coach et constatais qu'il avançait déjà afin de me remettre à ma place. Il était hors de question qu'il se mette entre la douce voix rauque de Roxie et moi. Je reculais d'un pas et tendis une main devant moi et la secouais devant lui lorsqu'il atteint ma zone.

- Bonjour docteur Adams, la saluais-je en insistant sur son titre afin de faire comprendre l'importance de l'appel à mon bourreau.

Celui-ci leva les deux mains en l'air et recula de quelques pas afin de me laisser un peu plus d'intimité.

- Je suis désolée de vous déranger en pleine journée mais je n'avais pas d'autres moments pour vous parler.

- Il n'y a pas de problème. Que se passe-t-il ?

- Je tenais à vous informer de votre entrer dans le programme, la semaine prochaine, annonça-t-elle avant de se couper, comme si elle voulait me laisser le temps de digérer la nouvelle.

Cela n'était pas nécessaire. Je n'attendais que cela depuis si longtemps. Ces dernières années de dur labeur, se concrétiser. Elle n'avait aucune idée du plaisir qu'elle me faisait. Elle devait avoir une liste longue comme le bras et elle avait décidé de me donner la priorité. Je ne l'en aimais que davantage.

- Très bien.

- Vous aurez besoin de préparer une valise avec tout votre nécessaire de toilette. Vous n'aurez plus la possibilité de sortir de l'endroit où vous serez, dès lors. Des vêtements pour une durée indéterminée, vous comprendrez, je suppose, qu'il ne dépend que de vous et de votre énergie dans la réalisation de notre objectif commun à raccourcir ce temps-là. De toute manière, je vais vous fixer un dernier rendez-vous, avant la mise en pratique afin que nous puissions faire une évaluation en profondeur de votre état mentale.

- Pourquoi ?

- Il m'est indispensable de vous connaître, de tout savoir afin d'être paré à d'éventuelles difficultés.

- Je ne vous poserais pas de problème, me sentis-je obliger de me défendre.

J'avais eu l'impression qu'elle doutait de ma capacité à tenir le coup. Je me sentis vaguement insulter.

- Je n'en doute pas. Je ne parlais pas de de cela, monsieur Mancini. Je parlais de votre fragilité intérieure. Nous n'en avons pas encore discuté et je pense que cela est nécessaire dans le cas présent. Ce que vous allez expérimenter sera extrême. Je ne peux décemment pas offrir cette occasion à une personne en position de fragilité psychologique. Cela étant dit, nous en discuterons plus en avant... ce jeudi ? Cela vous irait ?

Les sourcils froncés, j'acquiesçais avant de me remettre les idées en place et me rendre compte qu'elle ne pouvait pas me voir.

- À quelle heure je dois être à votre bureau ? forçais-je sur le vouvoiement qui me dérangeait de plus en plus.

- Seriez-vous libre à onze heures ? Je suis désolée, je n'ai pas d'autres horaires à vous proposer avant le commencement.

Ce qu'elle me disait sembler lui tenir réellement à cœur, pourtant tout ce que je pus analyser de sa phrase était ce petit bout de phrase que je rêvais l'entendre prononcer hors de ce contexte.

« Il faut absolument que nous nous voyions. »

- Je serais là, finis-je par dire après de longues secondes à rêver à une tout autre situation.

Je raccrochais sans même la saluer, craignant qu'elle puisse entendre dans ma voix, ce que tous, autour de moi, pouvaient voir... ma trop grande excitation...

The spicy benefactress~Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant